L’astuce d'éleveur
« Des passages canadiens sur les routes »

![[ Celui du milieu ]Olivier Maurin, éleveur en Lozère © D. Hardy](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA650_PROD_ASTUCE_RDV2.JPG.webp?itok=G1-y6xe3)
« Depuis mon installation en 2000, nous avons créé huit passages canadiens. C’est très pratique car cela retient les brebis mais laisse passer les voitures, les camions ou les piétons. Certains ont été construits sur des chemins communaux et il faut alors l’autorisation de la mairie. On commence par creuser une fosse à la pelleteuse. La largeur minimale est de trois mètres mais l’idéal est quatre mètres pour le passage des gros engins. Il faut creuser assez profond (environ un mètre) car il faut que la brebis ait peur du vide et car la fosse a tendance à se remplir. On en a d’ailleurs déjà curé trois et il est préférable d’ajouter un tuyau d’évacuation de l’eau. Nous faisons des passages de 2,5 m de long, en deçà certaines brebis peuvent sauter par-dessus.
Beaucoup de ferrailles pour un gros chantier
La fosse est bâtie avec des parpaings et bourrée de béton pour que ça tienne. Des rails de chemin de fer de trois mètres de long sont scellés au-dessus des deux côtés. Nous n’utilisons pas de poutrelles IPN car elles sont trop larges et les brebis pourraient passer dessus. Nous plaçons les rails tous les 60 centimètres et nous fixons dessus une grille. Cette grille est composée de barre de fer plat de un centimètre d’épaisseur par 5 centimètres maxi de large sur lesquelles nous soudons des barres de fer torsadées de 27 mm de diamètre tous les 10 centimètres. Le fer plat est placé exactement au-dessus des rails et nous fixons la grille au rail grâce à des tiges filetées. Il faut aussi prévoir des barrières-claies sur les 2,5 mètres de longueur ainsi qu’un passage sur la clôture pour les troupeaux. C’est un investissement en temps – pas loin d’une semaine de travail à deux – et en argent – peut-être 2 000 € de rails, ferraille, parpaings, béton et tiges à souder, mais ça vaut vraiment le coup. »