Des Ovinpiades en Limousin à berger dans la plaine de la Crau
Cavalier professionnel, pâtissier et même pompier, Sam Feugueur ancien étudiant en BTS PA aux Vaseix voit tous ses rêves d’enfant bouleverser par ses participations au Ovinpiades des jeunes bergers… Récit d’une passion qui a conduit Sam au sommet !
Issu d’un milieu ne le prédestinant pas à la filière ou à la production ovine, le jeune Sam voit tous ses projets évoluer à l’arrivée de son beau-père. Un éleveur ovin venant renverser ses ambitions. En effet, vers ses 14 ans Sam découvre l’élevage ovin.
Les activités réalisées (nourrir les bêtes, soigner les nouveau-nés, tondre des brebis…) vont aiguiser sa curiosité et le pousser à apprendre plus sur cette production.
Se former à une passion
Sam décide de faire ses études en lycée agricole. À la suite d’un bac technologique au lycée agricole d’Ahun (Creuse), il intègre le BTS PA de Limoges-Les Vaseix (Haute-Vienne). Ce qui a guidé et motivé Sam durant ces années de formation c’est la rencontre d’enseignants de zootechnie, passionnés du mouton. Tout commence par son enseignant de seconde qui l’a convaincu de participer au Ovinpiades… le début de nouvelles perspectives !
Se préparer, se tromper, essayer, rigoler, se challenger, toujours apprendre, se découvrir, partager, rencontrer… autant de facettes résonnant dans la tête de Sam quand on lui demande de parler des Ovinpiades.
Les Ovinpiades, détecteur de talent
En 2019, Sam remporte les Ovinpiades régionales des jeunes bergers, un concours mettant en lumière les talents et savoir-faire des futurs éleveurs ovins. Cette première place lui permet de se qualifier pour la finale nationale à Paris, où il terminera à une honorable 25e position.
Sa performance remarquable, alliant expertise, maîtrise technique et passion, lui a permis de se faire remarquer par de nombreux professionnels du secteur, dont Léa Goin, son enseignante en zootechnie en BTS Productions animales, qui n’a cessé de souligner son potentiel dans la filière ovine.
Un éleveur aguerri
Sam, du haut de ses 23 ans, est salarié dans une exploitation de 4 000 brebis, il aide Vincent Goin à gérer le troupeau dans les Bouches-du-Rhône et plus précisément dans la plaine de la Crau. L’élevage est celui du père de son ancienne enseignante en BTS PA.
Pour Sam, aucune journée ne se ressemble. Il commence tôt vers 6 heures, il s’assure que tous les animaux vont bien. Ensuite, il s’occupe des bêtes dans le besoin (malades, ou autres). Puis, le jeune salarié gère les paddocks, pose des clôtures, en enlève car il est important que chaque brebis ait de quoi subvenir à ses besoins alimentaires. « Mon temps est consacré aux animaux et je passe ma journée dehors, quel plaisir quand on est amoureux de la nature », nous partage Sam.
Dans ses plaines, loin de la Creuse, entouré de ses brebis et face aux paysages immenses, Sam vit aujourd’hui au rythme du soleil et de la pousse de l’herbe… Il espère que son parcours inspirera d’autres jeunes à s’engager dans la filière ovine. « Il faut y aller, c’est une filière qui a de l’avenir parce que c’est une production qui reste accessible où l’on peut commencer avec peu et se développer », argumente-t-il.
Partir à 500 km de chez soi, un défi…
Abandonner un environnement familier, comme l’a fait Sam en se séparant de sa famille et de ses amis, requiert une maturité considérable. Pour certains, cette épreuve peut sembler insurmontable, cependant, Sam a su en tirer une grande force.
Léa Goin, devenue chef d’exploitation en lycée agricole et associée dans la ferme familiale
L’œil, la patience et la dextérité du berger
« C’est en voyant Sam préparer les Ovinpiades que j’ai vu ses capacités, il a l’œil, la patience, la dextérité du berger. C’est tout naturellement qu’a la fin de son BTS, je lui ai proposé un poste de salarié berger dans l’exploitation familiale, bien loin de sa Creuse natale. »