Le conseil de Laurence Sagot
Des grandes cultures, oui, mais pas sans mes brebis !
Des agriculteurs sont unanimes : les brebis et les grandes cultures sont indissociables sur leurs exploitations. Six de ces éleveurs nous expliquent pourquoi, chacun à partir d’une spécificité : des dizaines d’hectares de couverts végétaux à pâturer, des grandes cultures en agriculture biologique, la recherche d’une stabilité du revenu ou bien une installation sans agrandissement.
Des agriculteurs sont unanimes : les brebis et les grandes cultures sont indissociables sur leurs exploitations. Six de ces éleveurs nous expliquent pourquoi, chacun à partir d’une spécificité : des dizaines d’hectares de couverts végétaux à pâturer, des grandes cultures en agriculture biologique, la recherche d’une stabilité du revenu ou bien une installation sans agrandissement.
En France, une brebis sur cinq se situe en zone de grandes cultures ou de polyculture élevage(1). Et pourtant, le nombre de brebis dans ces zones a considérablement diminué depuis les années 1970. Les causes sont multiples. L’astreinte spécifique liée au travail conjuguée à une meilleure rentabilité des cultures est souvent citée. Mais ce sont surtout les orientations du marché commun puis de la PAC (primes SCOP) qui ont accentué cet abandon de l’élevage sans compter la flambée du prix des céréales de 2007.
Mais désormais, la production ovine s’affiche comme une valeur ajoutée pour le revenu de ces exploitations. Les données du dispositif Inosys Réseaux d’élevage montrent que les performances techniques et économiques des élevages ovins en zones de grandes cultures et de polycultures élevage sont comparables à celles des exploitations spécialisées des zones les plus intensives. Par ailleurs, elles sont meilleures que celles des élevages spécialisés des zones pédoclimatiques plus difficile. Enfin, en matière d’environnement, le bilan de l’azote et les consommations d’énergie pour la production d’agneaux sont équivalents.
Une aide à l’équilibre des sols
Les aspects agronomiques sont le second atout de cette mixité ovins-céréales. Grâce à l’introduction des prairies dans la rotation, et en particulier de luzerne, les quantités de produits phytosanitaires peuvent être diminuées. Des économies de phosphore et de potasse sont réalisées grâce au fumier et le pâturage couvre une partie des besoins du sol. Les ovins contribuent ainsi au maintien ou à l’augmentation de la matière organique et ainsi au stockage du carbone. De fait, les céréaliers qui s’intéressent aux ovins sont déjà sensibles aux questions de techniques de travail du sol simplifiées, à la vie du sol et à un moindre recours aux intrants chimiques.
Mais devenir éleveur ovin ne s’improvise pas ! D’ailleurs, les cinq éleveurs qui témoignent dans ce dossier se définissent autant, voire plus, comme des éleveurs que des céréaliers. Car il faut acquérir les compétences mais aussi « avoir l’œil » ! Il faut aussi accepter l’astreinte quotidienne liée à l’élevage. Et ce n’est pas la moindre des difficultés quand on y est pas habitué même si des solutions existent pour mécaniser voir automatiser l’alimentation et le paillage.
L’atelier ovin : une valeur ajoutée sur l’exploitation
En savoir plus
Document et vidéo en ligne
Pour en savoir plus sur les atouts et les contraintes de la mixité ovins-grandes cultures ainsi que sur les motivations des agriculteurs qui la pratiquent, vous pouvez consulter le document La mixité ovins-cultures : des complémentarités entre ateliers qui constituent un atout pour la durabilité des systèmes sur www.idele.fr ainsi que la vidéo élever et vivre des brebis sur une exploitation céréalière sur www.inn-ovin.fr et www.idele.fr.