AOP Ossau-Iraty
AOP Ossau-Iraty : les prix annoncés par Lactalis créent la discorde
La première assemblée générale du syndicat de l’AOP Ossau-Iraty depuis les dernières élections a eu lieu le 23 octobre. L’occasion pour certains éleveurs de montrer leur désaccord avec la plus faible augmentation du prix du lait AOP annoncée par Lactalis.
La première assemblée générale du syndicat de l’AOP Ossau-Iraty depuis les dernières élections a eu lieu le 23 octobre. L’occasion pour certains éleveurs de montrer leur désaccord avec la plus faible augmentation du prix du lait AOP annoncée par Lactalis.
Mauvaise surprise pour les livreurs de lait AOP Ossau-Iraty à l’assemblée générale du syndicat de l’AOP Ossau-Iraty, à Saint-Palais dans les Pyrénées-Atlantiques. En cause : les prix du lait annoncés par Lactalis pour la campagne 2025-2026. Alors que le prix du lait de brebis AOP n’est augmenté que de 15 € les 1 000 litres, le lait non-AOP est augmenté de 20 €. Une première. « Les années précédentes, l’augmentation des prix était la même pour les différents types de lait », détaille Maritxu Lopepe, éleveuse de brebis et représentante du syndicat Euskal Laborarien Batasuna (ELB). Les augmentations passées étaient du même ordre de grandeur que cette année, d’environ 17 € les 1 000 litres.
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Des représentants de l’ELB ont profité de l’assemblée générale du syndicat de l’AOP pour manifester leur désaccord. « C’est un mauvais signal envoyé aux producteurs de lait AOP, estime Maritxu Lopepe. Les ventes d’Ossau-Iraty AOP augmentent plus que celles des fromages de brebis non-AOP Cette décision est incompréhensible. » Entre 2023 et 2024, les ventes d’Ossau-Iraty AOP ont augmenté de 4% contre 3,2% pour l’ensemble des fromages à pâtes pressées non cuites, dont l’Ossau-Iraty fait partie. Les grilles de prix des autres laiteries sont toujours attendues. « On espère qu’elles ne feront pas pareil. »
Des dissensions déjà présentes entre producteurs de lait
Cet événement cristallise des tensions déjà présentes entre la FDSEA 64 et l’ELB, proche de la Confédération paysanne. Lors de son mandat précédent au syndicat de l’AOP, la liste majoritaire Denentzat, soutenue par la FDSEA, avait fait campagne pour un allègement du cahier des charges de l’AOP Ossau-Iraty. Dans son viseur, les contraintes sur l’approvisionnement en fourrages hors zone AOP et le plafonnement des quantités de concentrés et d’enrubanné. Cet assouplissement devait permettre d’augmenter la productivité des troupeaux. L’actuel plafond de 300 litres de lait par brebis au cours d’une campagne aurait été supprimé.
Mais ce projet de révision était loin de faire l’unanimité. Parmi ses opposants, le syndicat ELB. Il estime que cette libéralisation entraînerait une baisse de la qualité du lait, ce qui risquerait d’affaiblir l’appellation. L'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) a finalement tranché en juin dernier en rejetant la demande de modification du cahier des charges.
Malgré cette déconvenue, la liste Denentzat est arrivée en tête des dernières élections du syndicat de défense de l'AOP Ossau-Iraty, en octobre. Elle souhaite poursuivre son projet de libéralisation du cahier des charges. De son côté, Lactalis ne semble plus être prêt à mettre le prix pour se procurer du lait AOP. Rappelons que seul 53% du lait AOP Ossau-Iraty collecté est transformé en fromage Ossau-Iraty.
