Aller au contenu principal

Acheter des agnelles de sélection pour partir du bon pied

En Dordogne, William Laval se lance dans la production ovine. Plutôt que de partir bille en tête, il a acheté ses brebis auprès d’Ovilot, qui propose des agnelles prêtes à la lutte et de qualité génétique supérieure.

À Jayac, en Dordogne et à la limite du Lot, William Laval s’est décidé. Les noyers ne lui suffisent plus à gagner sa vie, en plus de sa double activité comme commercial dans le matériel agricole, le cours de la noix est trop instable et les récoltes incertaines. À 40 ans, il se lance dans la production ovine. Mais pas n’importe comment. William se rapproche de la Capel, la coopérative à qui il prévoit de vendre ses agneaux. Il est alors accompagné par Ovilot, l’organisme et entreprise de sélection (OES) de la Causse du Lot et de l’hybride Blanche des Causses. L’OES lui propose d’acheter un lot d’agnelles issues d’élevage en sélection, prêtes à être mises à la lutte.

Des agnelles prêtes à la lutte

Ces agnelles ont en fait été intégrées dans un projet mis en place par Ovilot, le « collectif agnelles », qui consiste à faire vieillir les agnelles reproductrices en système transhumant. « Le but est que les agnelles arrivent chez les acheteurs prêtes à être saillies, pour que celui-ci ne perde pas de temps à les élever pendant leur croissance improductive », explique Romain Lafferrerie, technicien à Ovilot.

De la souplesse pour les porteurs de projet

Pour William Laval, cette pratique convenait parfaitement à son projet et à son calendrier. « J’ai acheté les agnelles avant l’été 2022, mais en juin mon bâtiment n’était pas fini, je n’aurais donc pas pu les recevoir, se remémore l’éleveur. Elles sont donc parties en transhumance le temps que tout se mette en place pour démarrer la production dans les meilleures dispositions. » Après quelques mois passés sur les parcours, les agnelles sont arrivées chez William Laval, « pas grasses et en bonne forme pour la lutte. » Les petites femelles conduites en plein air intégral pendant la transhumance, sont déjà familiarisées avec le pâturage, il n’y a donc plus de transition alimentaire à faire, les clôtures et les chiens de troupeau. « Les agnelles plus âgées affichent une meilleure prolificité à la première mise bas, elles sont également mieux conformées et produisent plus de lait », appuie le technicien de l’OES.

Des agnelles en sélection performantes et rustiques

Néanmoins, ces agnelles vieillies coûtent plus cher à l’acheteur, puisqu’elles sont vendues à 215 euros, contre 165 euros pour une jeune agnelle. Ce prix plus élevé prend en compte les traitements vétérinaires (vaccins et déparasitage) que l’acheteur doit réaliser lui-même normalement et le salaire du berger pour la transhumance. « Cela aurait coûté plus ou moins aussi cher d’avoir les agnelles dès la sortie du naisseur mais le vieillissement au pâturage apporte de la souplesse dans l’organisation d’un porteur de projet, souligne Romain Lafferrerie. Cela lui laisse le temps de peaufiner son installation. »

Le choix de la race a également été bien réfléchi depuis deux ans que le projet trotte dans la tête de William Laval. « Pour rester dans les races locales, j’avais le choix entre la Blanche du Massif central, la Causse du Lot ou la F1 46 (Blanche des Causses). J’ai visité plusieurs exploitations pour me faire une idée et, finalement, c’est la Blanche des Causses qui l’a remporté. » En effet, l’éleveur apprécie la combinaison de la rusticité, des qualités laitières, la valorisation de l’herbe avec les agnelages faciles et la conformation propre à cette brebis hybride. Les brebis vont rester huit mois par an dehors, avec une lutte de fin juin à fin juillet avec trois béliers Berrichons du Cher, pour un agnelage entre novembre et fin décembre. Les agneaux seront vendus à Pâques.

Les plus lus

Les livreurs de lait de vache, chèvre et brebis peuvent désormais consulter en direct les résultats des analyses de lait sur l'application Infolabo.
Une appli Infolabo pour consulter ses analyses de lait
Les livreurs de lait de vache, chèvre et brebis peuvent désormais consulter en direct les résultats des analyses de lait sur l’…
Xavier Marchand, éleveur de romanes en Ille-et-Vilaine, s'est installé en 2018 sur l'exploitation familiale. Son intérêt pour la génétique l'a poussé à sauter le pas ...
Un pied dans la sélection ovine pour diversifier le revenu
Xavier Marchand a repris la ferme familiale en Bretagne. Il conduit ses romanes en sélection et en agneaux de boucherie pour…
Florette Richard a grandi en Vendée, en zone de plaine, dans l’exploitation familiale en production ovine.
« Je pars en estive avant de m’installer »
Florette Richard a grandi en Vendée, en zone de plaine, dans l’exploitation familiale en production ovine (vendéennes et romanes…
Alexis et Jean Gratton, deux des cinq associés du Gaec Le Pay : « Notre objectif aujourd’hui est de développer la vente de reproducteurs, en maintenant la vente directe, ...
« Nous calons un planning pour des agneaux toute l’année »
Au Gaec Le Pay, l’utilisation de la Charmoise et le désaisonnement lumineux ont permis de produire des agneaux toute l’année en…
Les agneaux issus des meilleurs béliers étaient engraissés en 6 jours, voire en 12, de moins que les agneaux issus de béliers à moins haute valeur génétique.
La sélection génétique, un retour sur investissement rapide en ovin allaitant
Une étude a démontré les différences de qualité et de conduite entre des agneaux issus de bons béliers et ceux issus de moins…
Jean-Paul Rault, président de France génétique élevage et sélectionneur en mouton vendéen en Vendée.
« Faire entrer la génétique ovine dans les élevages »
Jean-Paul Rault est éleveur de moutons vendéens et président de France génétique élevage. Pour lui, la génétique est le meilleur…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre