Aller au contenu principal

"Nous avons misé sur la vente directe de nos œufs"

À Buurmalsen aux Pays-Bas, Gertjan et Anita Lagerweij ont construit quatre bâtiments de 30 000 poules pondeuses en cinq ans, grâce à la vente directe.

Gertjan et Anita Lagerweij, la quarantaine entamée, font partie de ces éleveurs néerlandais entrepreneurs que l’adversité renforce. 

Lire aussi : Aux Pays Bas : « Mes jeunes poulettes volent dans la volière comme des pigeons »

Le couple a démarré son activité dans les œufs en 2007, en se tournant presque aussitôt vers la vente directe. Dès 2008, ils furent des précurseurs en installant leur premier distributeur automatique d’œufs à l’entrée de la ferme.

Mais en juin 2016 un incendie détruit leur élevage de 38 000 poules en volière. Ne baissant pas les bras, les éleveurs rebondissent dés 2017 en reconstruisant, non pas un, mais deux poulaillers de 32 000 et 27 000 places de 25 m de large, équipés en volières Bolegg Terrace avec un jardin d’hiver. La protection contre le risque incendie fut particulièrement soignée.

Vente avec vue sur les poules

 

 

 

Le couple Lagerweij a choisi de valoriser leur produit, en respectant le cahier des charges Bien être Beter Leven 1 étoile, équivalent au « code 2 plus » développé en France. D’où le jardin d’hiver, les objets à picorer disponibles, l’espace au sol… Ce qui frappe le visiteur, c’est l’immense volume intérieur des bâtiments, eu égard à la charge animale. Le faîtage culmine à 10 m pour une largeur totale de 25 m, dont 10 m pour le jardin d’hiver monolatéral (ouvert aux poules agées de 21 semaines). Là où certains auraient été tentés d’installer des volières sur deux étages avec un plancher intermédiaire pour minimiser l’investissement, on trouve trois rangées de volières. Ainsi, avec des volières de 2,5 m de large, il reste 7,5 m de passage répartie en quatre couloirs.

 

 

 

En 2019, le couple édifie un nouveau magasin de vente de produits fermiers avec vue directe des acheteurs sur les poules, via des baies vitrées donnant sur le jardin d’hiver. Ils y commercialisent des œufs, mais aussi des fruits, des légumes, des confitures, des produits laitiers et carnés, surtout locaux et artisanaux. L’activité est très lucrative sur cette route nationale très fréquentée entre Culemborg et Geldermalsen. Des centaines de consommateurs s’y arrêtent chaque jour.

 

 

 

La rentabilité de la vente directe, meilleure que la vente à des grossistes ou des conditionneurs, leur a permis de doubler la capacité de production en 2022. Ils sont passés à 119 100 places autorisées, avec deux nouveaux poulaillers identiques aux précédents, contenant 29 900 poules chacun. La seule différence avec ceux de 2017 concerne le choix des volières (Hellmann au lieu de Vencomatic).

Un site à l’économie soutenable

Pour assurer le fonctionnement continu du centre de conditionnement installé sur site, les œufs sont collectés tous les jours et toute la journée (nids fermés à 17 h 30) indique Dirkjan, leur fils aîné.

 

 

 

Blanches ou brunes, les poules sont réformées entre 80 et 90 semaines d’âge, tant que les œufs sont encore facilement valorisables. « À l’heure actuelle, la moitié des œufs est commercialisée sur place et auprès de magasins, l’autre avec un grossiste », précise Dirkjan.

Par ailleurs, la famille Lagerweij joue à fond la carte de la soutenabilité. C’est un concept proche de celui de la durabilité, cher aux Néerlandais et qu’on pourrait résumer par « l’écologie qui rapporte ». Des panneaux photovoltaïques ont été installés sur deux toitures pour rendre le site « neutre en énergie » et la recharge des voitures électriques est possible sur le parking du magasin. Pour donner une meilleure image du site visible de la route, un petit étang artificiel a même été aménagé devant les poulaillers, avec un système d’épuration par des plantes aquatiques.

Deux bâtiments « copie conforme »

 

 

 

En 2022, les Lagerweij ont installé des volières Hellmann Pro 11 dans les deux nouveaux bâtiments. Par rapport au modèle Pro 10, la Pro 11 a considérablement évolué. L’ensemble dispose d’un troisième niveau supplémentaire mais n’est plus haut que de 30 cm (2,6 m au lieu de 2,3 m). La volière peut loger 120 oiseaux par mètre linéaire. Le nid est au niveau intermédiaire, plus placé à chaque niveau et au fond (avec possibilité d’un couloir de visite). La Pro 11 existe aussi en 2,2 m de large, ou en pyramidal (2,5 m à la base et 2,2 m au niveau 3).

 

 

 

« Il y a une très bonne ambiance intérieure, atteste leur fils Dirkjan. On a copié ce qui marche bien dans les deux bâtiments précédents. » La ventilation dynamique est réalisée par neuf turbines d’extraction au toit du pignon. L’air insufflé dans les gaines de préséchage transite d’abord par un échangeur de chaleur central (Agro Supply) permettant d’obtenir des fientes 60 à 70 % de matière sèche après huit semaines de stockage (évacuation deux fois par semaine).

Des œufs Beter Leven 1 étoile

 

Pour obtenir l'agrément Beter Leven 1 étoile (BL 1), il faut :

- être conforme à la directive bien-être,

- détenir 120 000 poules au maximum par site,

- avoir un seul niveau d’élevage dans un bâtiment

- loger au maximum 9 poules par m² utilisable (parcours inclus) dont 250 cm² de surface de litière au sol par poule, par lot de maximum 6 000 animaux,

- la volière a au maximum 3 niveaux, avec des perchoirs ovales assurant un meilleur confort,

- la surface du jardin d’hiver est au minimum égale à 20 % de la surface totale et est accessible toute la journée.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Bourdon a réussi à aller au bout de son projet et peut être fier du résultat !</em>
En Bourgogne, Nicolas Bourdon s’est installé à tout prix en poulet 
À Sergines, près de Sens dans l’Yonne, Nicolas Bourdon a mis presque six ans pour concrétiser un projet de 1 800 m² de…
<em class="placeholder">Lorsque la pérennité du binôme Univom-Sypalm s’est posée, Ghislaine Lecoq n’a pas voulu abandonner l’organisation. Elle est restée par attachement à la marque, ...</em>
« Je suis fière de produire du poulet Duc de Mayenne »

Restée fidèle à son organisation Duc de Mayenne, Ghislaine Le Coq en récolte déjà les fruits.

<em class="placeholder">Abattoir Valotek</em>
« Je gagne du temps avec mon petit abattoir de volailles Volatek »

La Ferme de Passay, à Sillé-le-Philippe (Sarthe) s’est équipée d’un petit abattoir Volatek. Privilégiant le local, l’éleveur…

<em class="placeholder">Les deux frères, Lionel et Xavier Rivoal, âgés de 40 et 36 ans, introduisent avec un préau une différenciation Bien-être dans leur élevage déjà diversifié ...</em>
"Nous avons choisi une ventilation adaptée à notre poulailler avec préau"
Éleveurs de dinde à Plouvien dans le nord du Finistère, Lionel et Xavier Rivoal ont construit un préau en rénovant leur…
<em class="placeholder">Mathieu Périer et son épouse Christelle ont retrouvé un nouveau souffle pour l’agriculture en créant deux bâtiments pondeuses bio.</em>
« À 40 ans, nous sommes passés du lait à l’œuf bio »

Bien que lassés par la production laitière, Christelle et Mathieu Périer voulaient rester agriculteurs. En se lançant dans la…

Maïsadour programme plus de 4 millions de volailles en plus d'ici 2029

La coopérative Maïsadour annonce, dans un communiqué du 28 avril, un « soutien financier inédit » à ses adhérents…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)