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Bassines en Charente-Maritime : leur utilisation refusée aux agriculteurs par le Conseil d’Etat

Dans son jugement rendu le 3 février dernier, le Conseil d’Etat confirme l’interdiction faite aux agriculteurs d’utiliser les cinq « bassines » situées en Charente-Maritime tant décriées.

justice
Les « bassines » utilisées en agriculture sont souvent décriées par les défenseurs de l’environnement.
© Christian Gloria

Le Conseil d’État vient de rejeter le recours porté par les irrigants de Charente-Maritime. Ces derniers contestaient la décision de la cour administrative de Bordeaux leur interdisant l’utilisation de cinq « bassines ». L’Association syndicale autorisée d’irrigation des Roches, représente les irrigants qui  souhaitent prélever le bassin de la rivière Le Mignon, dans les communes de La Laigne, Cramchaban et la Grève-sur-le-Mignon en Charente-Maritime. Ces retenues d’eau, comme celles tout proches des Deux-Sèvres, sont autorisées par arrêtés préfectoraux depuis 2010, mais sont décriées par l'association Nature Environnement 17 qui s’oppose à leur usage et a déposé plusieurs recours. Elles ont fait l’objet de nombreuses manifestations, parfois émaillées de heurts.

« On va finir par ne plus rien produire et devoir tout importer »

Interrogé par notre confrère Romain Bizeul de France 3 le 4 février, Thierry Boucard, président de l’Association syndicale autorisée d’irrigation des Roches, explique : « On avait investi, on était persuadé de bien faire pour tout le monde et notamment pour l’environnement » avant d’ajouter, meurtri : « Bien sûr que l’on pompe dans les nappes phréatiques, mais on le fait pour faire des réserves et ne pas avoir à le faire l’été, quand elles sont au plus bas. Eh bien maintenant, on le fera l’été, si c’est ce qu’ils veulent ».

Il estime que les répercussions pourraient être graves : « Avec des décisions comme ça, on va finir par ne plus rien produire et devoir tout importer ». Thierry Boucard a confié à l’AFP le 4 février :  « Si on abandonne, c'est 5,5 millions d'euros perdus, dont 67 % d'argent public ».

« On s'y attendait. On va refaire une demande d'autorisation encore une fois avec une nouvelle étude d'impact mais cela prend du temps », a réagi à l'AFP Thierry Boucard, qui préside l'association, qui « n'a aucune obligation à reboucher les réserves » car « légales ».

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