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Moisson 2023 : quelles premières tendances pour l’orge, le blé tendre et le colza ?

Les récoltes d'orges d’hiver sont terminées dans la partie sud et sont en bonne voie dans le nord du pays. D’après les premières remontées des organismes collecteurs, la tendance de la moisson pour 2023 est globalement positive malgré une très forte hétérogénéité dans les rendements et la qualité. Les travaux se poursuivent pour le reste des cultures.

Récolte d'orge d'hiver 27 juin 2023, 110 quintaux, conditions sèches, vider en marche, chantier de récolte, livraison coopérative, moissonneuse-batteuse New Holland, ...
Les rendements en orge d'hiver sont légèrement au-dessus de la moyenne quinquennale avec une très grande hétérogénéité de résultats à l'intérieur même d'un secteur.
© H. Challier

La moisson avance en France. S’il est encore un peu tôt pour donner des précisions pour le blé tendre et le colza, la situation se précise en orge d’hiver. Rendements et qualité apportent satisfaction sans grande euphorie pour autant.

Les organismes collecteurs reconnaissent que les agriculteurs sont un peu déçus des résultats de la moisson 2023 au regard du potentiel existant il y a encore un mois et demi. La faute aux fortes chaleurs du mois de juin qui ont échaudé les grains et pénalisé leur remplissage par endroits.

La moisson avance bien dans le Sud-Ouest

Dans le Sud-Ouest, du côté du Négoce agricole centre Atlantique (Naca), qui regroupe une centaine d’entreprises de négoce de Nouvelle-Aquitaine, du Centre-Val de Loire et de Vendée, les résultats s’annoncent « plutôt très bons » en orge d’hiver. « Le cycle de végétation dans ces régions a été globalement favorable à l’orge d’hiver, constate Simon Aimar, directeur du Naca. Les rendements sont dans le haut de la fourchette. »

Pour la coopérative Océalia (Charente maritime, Charente, Deux-Sèvres, Haute-Vienne, Vienne), la récolte de l’orge d’hiver touche également à sa fin avec des rendements légèrement supérieurs à la moyenne olympique à 69 quintaux par hectare (q/ha). « La qualité des orges fourragères ne pose pas de problème particulier, avance Philippe Merle, directeur du pôle agriculture. Pour les orges de brasserie, la protéine est dans la norme mais le calibrage est moins bon que l’an dernier ».

Des résultats de moisson très hétérogènes en rendements et en qualité

Sur le territoire de la coopérative Axereal, qui couvre une large bande entre le sud de Paris et le sud de la vallée de la Loire (Sarthe et Orne à l’ouest, jusqu’à l’Yonne et la Nièvre à l’est et Clermont-Ferrand pour la limite sud), Arnaud Johanet, directeur de la région Champagne Berrichonne, constate des rendements en orge d’hiver corrects à bons. Il note toutefois des disparités à l’intérieur d’un même secteur selon le type de sol, la variété ou encore les dates de semis. Concernant l’orge fourragère, les PS se situent aux alentours de 64 kg/hl avec, là aussi, de l’hétérogénéité. Les taux de protéines sont corrects également. En orge de brasserie, Arnaud Johanet fait état de calibrages un peu plus faibles que d’habitude.

Dans le Nord-Est, sur le territoire de collecte de Vivescia (Ardennes, Marne, Haute-Marne, Aube, Meuse, Aisne, Seine-et-Marne), la moisson de l’orge d’hiver a démarré le 22 juin pour s’achever cette fin de semaine. Les rendements de la moisson 2023 sont légèrement supérieurs à l’an dernier. « L’hétérogénéité des résultats est très forte entre les terres à faible potentiel et les terres plus profondes », indique Frédéric Wiart, responsable collecte de la coopérative. Les résultats vont de 45 à 100 q/ha en fonction des secteurs. Sur ce territoire où l’on cultive en large majorité de l'orge brassicole, les critères de qualité sont conformes au cahier des charges.

Plus à l’est, sur le territoire de la coopérative Lorca (Moselle et nord de la Meurthe-et-Moselle), plutôt orienté vers les orges fourragères, les rendements de la moisson 2023 se situent à 65 q/ha, dans la moyenne haute sur cinq ans. « Ce qui est marquant, ce sont les écarts de rendement qui peuvent aller du simple au double entre 45 q/ha pour les plus bas et 90 q/ha pour les plus élevés », note Vincent Le Ber, responsable céréales. Côté qualité, les résultats correspondent aux normes commerciales pour le marché standard.

Résultats des moissons rassurants dans le Nord

Dans le Nord-Pas de Calais, la moisson de l’orge d’hiver sur le territoire de la coopérative Unéal progresse également (30 % au 4 juillet). « Les premiers résultats sont plutôt rassurants », indique Maxime Thuillier, directeur céréales chez Unéal. Le rendement moyen se situe à date entre 85 et 90 q/ha avec une hétérogénéité importante (entre 70 et 115 q/ha). « Le taux de protéines devrait se situer aux alentours de 10,5 %, ce qui laisse penser que l’azote apporté a été bien valorisé », indique le responsable.

La récolte suit son cours en blé tendre et colza

Dans le secteur de la coopérative Océalia, la récolte du colza touche à sa fin. Les résultats, inférieurs à l’an dernier, sont décevants (moins de 30 q/ha au lieu d’une moyenne habituelle à 35 q/ha). La moisson du blé tendre est bien entamée dans ces départements de la façade atlantique. « D’après les premiers échos, on est dans la moyenne habituelle avec des rendements entre 65 et 85 q/ha mais par contre, la qualité est en retrait », indique Gwendal Chollet, conseiller agronomie grandes cultures à la chambre d’agriculture de Charente maritime. Le taux de protéine à 10-10,5 % par endroits, est à peine à la norme des 10,5  et les PS sont en dessous de 76 voire à 70.

En Côte d’Or, la récolte de colza présente aussi une hétérogénéité des rendements avec un manque moyen de 5 à 10 q/ha dans les bonnes terres en regard des rendements habituels, et des résultats plus dans la moyenne décennale en petites terres. En blé tendre, avec 16 % de la collecte réalisée, les enseignements définitifs sont encore difficiles à tirer mais l’hétérogénéité est aussi de mise.

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