Aller au contenu principal

Moins de main-d’œuvre grâce au débardeur de caisses à vendange

Mécaniser le ramassage des caisses avec une chenillette répond à une pénurie grandissante de main-d’œuvre.

Le débardeur de caisses à vendange Guérin Viticulture collecte jusqu'à neuf caisses.
Le débardeur de caisses à vendange Guérin Viticulture collecte jusqu'à neuf caisses.
© Guérin Viticulture

Trouver de la main-d’œuvre pour charger les caisses lors des vendanges devient un problème de plus en plus prégnant. Même si ces saisonniers sont mieux payés, ramasser les caisses est éprouvant physiquement. « Pour les domaines viticoles qui vendangent à la main, trouver ces opérateurs est assez difficile. Et il n’est pas rare qu’ils abandonnent en cours de saison. Les remplacer à la hâte est loin d’être simple, explique Sébastien Guérin, gérant de la société Guérin Viticulture, basée à Audeux, dans le Doubs. Mon père est vendeur de petits matériels pour la viticulture et les espaces verts. Il a régulièrement des demandes de viticulteurs pour trouver une solution pour réduire la pénibilité de la collecte des caisses​​​. »

 

 
Sur les chenillettes qui en sont dépourvues, Guérin Viticulture adapte une table élévatrice.
Sur les chenillettes qui en sont dépourvues, Guérin Viticulture adapte une table élévatrice. © Guérin Viticulture
Sébastien Guérin a donc relevé le défi. Le prototype a tourné pendant les saisons 2020 et 2021, avant d’enchaîner les démonstrations et salons. Facturé 4 400 euros, le débardeur s’installe sur un transporteur à chenilles d’une charge utile d’au moins 500 kg, doté d’une centrale hydraulique et d’une table élévatrice. À défaut de cette dernière, Guérin Viticulture en adapte une pour 1 990 euros. Le débardeur se compose de chaînes munies de pinces qui viennent serrer, par le dessus, les rebords des caisses Stamp, placées en travers dans les interrangs.

 

 

 
Sur la version plus large, des pinces montées sur des chaînes agrippent les caisses et les soulèvent.
Sur la version plus large, des pinces montées sur des chaînes agrippent les caisses et les soulèvent. © Guérin Viticulture
Ces pinces soulèvent et emmènent la caisse vers la table élévatrice. Dès qu’il y a trois caisses sur la table, l’élévateur les soulève, positionnant ces trois caisses sur des cales. La table est ensuite redescendue et le conducteur peut ainsi recommencer l’opération deux fois, empilant ainsi jusqu’à neuf caisses. Il les ramène vers le plateau de transport et les décharge à hauteur, s’aidant au besoin de la table élévatrice.

 

Un à deux salariés en moins sans pénaliser le débit de chantier

Selon les habitudes des exploitations viticoles, ce système permet l’économie d’un ou deux opérateurs pendant toute la saison, sans pénaliser le débit de chantier. « La caisse se charge en neuf secondes », souligne Sébastien Guérin, qui estime le retour sur investissement à moins de deux ans. Le ramassage des caisses est réalisé sans effort et le déchargement est ergonomique, puisque la table élévatrice permet de placer les caisses à la hauteur du plateau de transport, l’opérateur n’ayant plus qu’à les glisser.

 

 
Le débardeur de caisses sur chenillette peut évoluer dans les parcelles très pentues.
Le débardeur de caisses sur chenillette peut évoluer dans les parcelles très pentues. © Guérin Viticulture
Ce débardeur présente plusieurs intérêts par rapport aux solutions de ramassage de caisses proposées sur tracteurs enjambeurs. Outre la consommation de carburant plus réduite, le débardeur sur chenillette accède aux parcelles très pentues (jusqu’à 47 % lors de démonstrations), sans dégrader le sol, notamment après une pluie. Comparativement à l’enjambeur, le débardeur sur chenillette peut être mis dans les mains d’un conducteur novice.

 

Un second modèle pour les vignes les plus étroites

Les seules limites sont la hauteur de chargement, quand le transporteur évolue en dévers, et l’interrang dans lequel le débardeur peut avancer. « Il faut des vignes d’au moins 1,05 m entre rangs pour pouvoir placer les caisses Stamp en travers dans l’interrang, explique Sébastien Guérin. Pour les vignes plus serrées, j’ai conçu un second débardeur. »

 

 
Le modèle étroit prend les caisses par le côté.
Le modèle étroit prend les caisses par le côté. © Guérin Viticulture
Celui-ci charge les caisses Stamp dans le sens de la longueur. Le système de chargement se compose de glissières entre lesquelles les caisses viennent se loger. Elles sont ensuite soulevées, avant d’être poussées par un bras sur la plateforme élévatrice. Proposé à un tarif de 4 470 euros, ce deuxième débardeur ne peut collecter que six caisses sur trois niveaux, du fait du positionnement en longueur des caisses Stamp.

 

 

 
Une version pour vignes très étroites (premier plan) attrape les caisses dans le sens de la longueur et en empile jusqu'à six.
Une version pour vignes très étroites (premier plan) attrape les caisses dans le sens de la longueur et en empile jusqu'à six. © Guérin Viticulture

 

Mais le chef d’entreprise ne compte pas s’arrêter là. « Je travaille sur un prototype pour charger les caisses de 90 litres Allibert, l’autre format couramment utilisé pour les vendanges », dévoile-t-il.

Les plus lus

Afin de maintenir des rendements corrects, Teddy Martin fertilise sa vigne à raison de 50 à 60 unités d'azote par an, apportées sous forme organique.
« L’entretien du sol de ma vigne m’a coûté environ 1 000 euros par hectare en 2023 »

Teddy Martin, viticulteur marnais, laisse ses vignes étroites naturellement enherbées en plein. Il les tond entre trois et…

« L'entretien du sol me coûte environ 200 euros l’hectare en vigne grâce à l'agriculture de conservation »

Dans le Gers, Jean-François Agut fait rimer économie avec agronomie. En misant sur l’agriculture de conservation, il gagne du…

Le Gers dispose d'une enveloppe de 5,03 M€ afin de venir en aide aux viticulteurs touchés par le mildiou en 2023.
Fonds d'urgence viticole : quel montant par département ?

Le ministère de l'Agriculture a ventilé l'enveloppe d'aide par département. Voici la répartition adoptée.

Les vêtements chauffants apportent un confort lors de la taille des vignes

Nous avons testé des vêtements chauffants pendant la taille, et constaté le gain de confort thermique. Ils séduiront les plus…

Cadre Emisol de Forge Boisnier permettant de réaliser le travail du sol intercep des vignes sur deux rangs à la fois.
Entretien du sol en vigne à moindre coût : trois vignerons témoignent

Il existe plusieurs leviers pour limiter le coût de l’entretien du sol. Combiner les outils, élargir ses vignes, avoir recours…

Pour gérer plus efficacement l'entretien 100 % mécanique du sol, Philippe Sicard a dû chercher une solution adaptée à son sol pierreux
« L'entretien du sol de mes vignes me coûte moins de 400 euros par hectare grâce à la combinaison d'outils et aux doigts Kress »

Philippe Sicard, vigneron en Minervois, a fait évoluer son itinéraire d’entretien du sol en ajoutant un outil complémentaire.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole