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Maïs : une récolte précoce et des rendements historiquement bas

La culture de maïs n’échappe aux conséquences de la sécheresse : la récolte 2022 s’annonce comme la pire depuis une vingtaine d’années en termes de rendements. Une situation observée sur l’ensemble du territoire et pour tous les types de maïs.

Sous l'effet de la sécheresse et des fortes températures, la récolte 2022 de maïs s'annonce en forte baisse par rapport à l'an dernier mais également par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Sous l'effet de la sécheresse et des fortes températures, la récolte 2022 de maïs s'annonce en forte baisse par rapport à l'an dernier mais également par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
© N. Cornec

D’un extrême à l’autre : après une campagne 2021 marquée par des rendements records, la récolte 2022 s’annonce en forte baisse. D’après les estimations d’Agritel au 30 août, le rendement moyen du maïs grain en France devrait s’établir à 78 quintaux par hectare (q/ha). La récolte française devrait donc se situer à un niveau historiquement bas, inférieure à 11 millions de tonnes (Mt), lié également à la baisse des surfaces à 1,46 million d’hectares (Mha), contre 1,55 Mha l’an dernier, d’après Agreste.

La baisse de production concerne tous les pays européens. Dans son rapport d’août, l’USDA (ministère de l’Agriculture américain) estime la récolte à 60 Mt (contre 71 Mt en 2021-2022).

Dans son rapport hebdomadaire du 2 septembre, Céré’obs de FranceAgriMer fournit des chiffres éloquents : 45 % des parcelles de maïs grain sont jugées dans un état « bon » à « très bon » contre 91 % à la même époque en 2021 qui constituait une année record. En 2018, 2019 et 2020, ce chiffre se situait autour de 60 %. Le décrochage de l’état de la culture est observé à partir de la mi-juillet.

Conditions de culture bonnes à très bonne du maïs grain en pourcentage de la surface.

Conditions climatiques extrêmes

Par ailleurs, la culture présente une avance de 12 jours sur la moyenne cinq ans et une avance de 22 jours sur celle de l’année dernière, constate FranceAgriMer.

« Les maïs ont souffert du manque d’eau tout au long du cycle de production et subi trois vagues de chaleur successives affectant la floraison », rappelle l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) dans un communiqué daté du 7 septembre. Une situation climatique « synonymes de fécondation avortée, de mauvaise implantation et de remplissage insuffisant des grains », confirme la coopérative du Sud-Ouest Maïsadour dans un communiqué de fin août.

Tous les maïs concernés

Toutes les zones de production et tous les maïs sont concernés par ce déficit de production. En effet, le maïs fourrage, dont une large partie est déjà récoltée, affiche des rendements localement inférieurs à 10 tonnes de matière sèche à l’hectare. « La situation de déficit fourrager a généré des transferts de maïs grain vers le maïs fourrage qui pourraient atteindre 80 000 à 100 000 ha », estime l’AGPM.

Sans surprise, les maïs irrigués s’en sortent mieux, même si dans certains cas les pics de chaleur ont eu un impact négatif sur le rendement. « Les maïs doux, et tout particulièrement les maïs semences, sont également affectés […] avec des situations très hétérogènes », constate Maïsadour.

Seul point positif de cette récolte 2022 : certaines variétés semblent avoir bien résisté au stress hydrique. « La plante exprimera son potentiel dans de nombreuses situations, grâce à la sélection variétale, démontrant une fois de plus la nécessité de débloquer l’accès à l’innovation », conclut l’AGPM.

Le stockage de l’eau, un enjeu pour le maïs

En cette année de sécheresse, la question du stockage de l’eau et les tensions autour de son usage ont marqué la campagne. « L’accès à l’eau est la première des assurances récolte », considère l’AGPM. « Accélération des projets de territoires, sécurisation juridique des OUGC, condamnation des actes destructeurs, développement de la réutilisation des eaux usées… La France doit combler son retard en matière d’utilisation de l’eau par rapport aux autres pays de l’UE et investir dans d’ambitieux projets pour faire face au défi posé à tous par le changement climatique », assure l’organisation syndicale.

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