Traiter les vignes aux drones, c’est trop compliqué
Suite aux intempéries de fin mai, un arrêté a autorisé le traitement de vignes varoises au drone. Mais les conditions restrictives ont étouffé tout essai.

Afin de venir en aide aux viticulteurs varois fortement éprouvés par les fortes précipitations du 20 mai qui craignaient des dégâts importants de mildiou, la ministre de l’Agriculture a signé un arrêté, paru au Journal officiel le 25 mai, autorisant l’usage de drones contre le mildiou jusqu’au 15 juin sur la commune de Bormes-les-Mimosas. Si cette promulgation était attendue, elle est inutilisable sur le terrain du fait de ses nombreuses exigences.
De nombreuses formalités administratives
Et pour cause ! Avant tout traitement, l’intervenant doit avoir « fait parvenir au préfet de département, avec copie à la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt : une déclaration préalable de traitement ». Cette dernière doit entre autres contenir des photos de la zone inatteignable en tracteur ou encore un plan au 1/25 000e faisant apparaître les zones à traiter, les points de ravitaillement de l’aéronef et les zones de protection des captages d’eau. De même, dans les cinq jours suivant le traitement, l’opérateur doit envoyer au préfet une déclaration de réalisation du traitement. Mais ce n’est pas tout ! « Le donneur d’ordre assure l’information du public de la réalisation de chaque traitement, au plus tard 24 heures avant son début, en communiquant aux maires des communes concernées les informations listées en annexe II et en demandant leur affichage en mairie ; effectuant un balisage par voie d’affichage de la zone à traiter élargie de la distance de sécurité mentionnée à l’article 3, ainsi que des voies d’accès au chantier », précise l’arrêté.
En outre, le conducteur du drone doit être doté d’un Certiphyto, même si ce n’est pas lui qui réalise la bouillie. Enfin, un seul produit a été autorisé par l’arrêté, le RSR Disperss, qui n’est pas forcément présent dans tous les locaux phytos. Autant de critères et obligations qui ont amené les viticulteurs de la zone concernée à abandonner cette solution. Une situation kafkaïenne de plus.