Aller au contenu principal

« Luzerne, RGA et mélanges suisses remplacent peu à peu le maïs »

Le Gaec de Toutifaut, en Côte-d’Or, est quasi autonome en fourrages malgré trois années consécutives de sécheresse. Il mise notamment sur la diversité de ses prairies pour sécuriser le système fourrager.

Producteurs en AOP époisses sur le plateau de Langres, Marcelline et Thierry Perraudin réduisent de plus en plus la sole de maïs au profit des prairies. Si le maïs constituait 80 % de la ration des 110 vaches Simmental et montbéliardes, à 8 000 litres, il y a encore quelques années, sa part a été divisée par deux aujourd’hui. « Et cette tendance va encore s’accentuer à l’avenir, prévient l’éleveur. Sur nos sols superficiels caillouteux, le potentiel agronomique est assez faible, surtout en années sèches. En moyenne, sur les trois dernières campagnes, le maïs n’a produit que 8 t MS/ha. Le pire, c’était 5 t MS/ha il y a deux ans ! »

C’est pourquoi, le couple a décidé de miser davantage sur l’herbe. La luzerne occupe 25 hectares de la SFP. Associée au dactyle, elle reste une valeur sûre en termes de qualité. Les éleveurs font quatre coupes par an. Les rendements plafonnent à 8 tMS/ha. « Nous avons essayé une variété de luzerne type sud (Lodi) adaptée aux sols secs et températures chaudes. Elle démarre 15 jours plus tôt que la luzerne type nord (Lukal) et fournit plus de volume, environ 1 tMS supplémentaire par hectare, mais elle a du mal à garder ses feuilles et on y perd en qualité. »

Plutôt qu’augmenter les surfaces en luzerne, Thierry a préféré semer 10 hectares de RGA. « On commence à avoir des soucis de désherbage dans les luzernières à cause des géraniums, spécialement dans les terres où il y a eu plusieurs années de colza, observe-t-il. Le RGA permet aussi de valoriser le lisier, contrairement à la luzerne. » Et, autre avantage important, il est précoce. « Dès le 1er avril, on peut faire une première petite coupe (1,5 -2 tMS/ha), et enchaîner une deuxième autour du 10 mai (plus de 4 tMS/ha l’an dernier). Il faut se montrer opportuniste et récolter tout ce qu’on peut au plus tôt. Après le 15 mai, les repousses sont plus incertaines. » Cette volonté de faire des coupes précoces et fréquentes a motivé l’achat d’une autochargeuse de 35 m3 il y a cinq ans et la construction de quatre petits silos supplémentaires, correspondant chacun à un volume d’herbe récolté sur 15-20 hectares.

 

 
Marcelline et Thierry Perraudin. « La culture de maïs devient de plus en plus compliquée. On a préféré investir dans une autochargeuse et de nouveaux silos pour l’herbe. » © Gaec de Toutifaut
Marcelline et Thierry Perraudin. « La culture de maïs devient de plus en plus compliquée. On a préféré investir dans une autochargeuse et de nouveaux silos pour l’herbe. » © Gaec de Toutifaut

 

Des espèces prairiales diversifiées et complémentaires

Les mélanges suisses se montrent également prometteurs. « Ils sont rustiques et résistent bien l’été dans nos petites terres, apprécie-t-il. Ils peuvent se pâturer et sèchent très vite comparés au RGA pur. » Thierry en a semés 15 hectares à base de RGA, fétuque élevée, pâturin des prés, fléole, trèfle blanc, trèfle hybride et lotier, en automne 2019. « Je suis agréablement surpris. Ils étaient peu développés le premier hiver mais ils ont quand même fourni 8,5 t MS/ha en première année (4 coupes). Tout paraissait grillé l’été, mais ils sont bien repartis dès la première pluie. Après la récolte au 1er novembre, j’ai amené du lisier qui a minéralisé aussitôt et la première coupe de cette année s’annonce excellente ! »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">camion de collecte dans une usine de transformation laitière</em>
Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs 

La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la…

<em class="placeholder">Vache laitière au robot de traite.</em>
Sept conseils pour faciliter l’adaptation des génisses à la traite robotisée
Les premiers passages au robot de traite demandent patience et accompagnement. Un peu d’anticipation et quelques astuces vous…
<em class="placeholder">Pierre, François, Delphine et Simon Bouvier, éleveurs laiiters</em>
« Nous voulons produire le plus de lait possible avec 100 vaches maximum, dans l’Allier »

Au Gaec des Guillemins dans l’Allier, les deux associés cherchent à augmenter la productivité par vache en maintenant le…

<em class="placeholder">Pulvérisateur ultralocalisé Ara d&#039;Ecorobotix traitant des rumex dans un prairie</em>
« Nous avons traité les rumex en localisé sur 1 400 hectares de prairie »

En Normandie, la Cuma La Pratique fait le bilan d’une année de désherbage ultralocalisé des rumex et chardons avec le…

<em class="placeholder">Aymeric et Eric Gérard conduisent les génisses au robot deux fois par jour pendant une semaine au début de leur lactation.</em>
Robot de traite : « Nous faisons tout pour minimiser le stress des primipares, en Ille-et-Vilaine »
Au Gaec du grand Fleuré, en Ille-et-Vilaine, les associés habituent une quarantaine de génisses au robot de traite en cumulant…
<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Le prix du lait monte encore en France en août alors qu’il baisse dans le nord de l’Europe

Dans l’Union européenne, les prix du lait d’août et septembre montraient les premiers signes de baisse en lien avec la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière