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[Guerre en Ukraine] Soutenir la pomme moldave, louable mais trop risqué pour l’équilibre des marchés, dénoncent l’ANPP et la FNPF

Une proposition de la Commission européenne prévoit de doubler les quotas d’importation de fruits moldaves afin de soutenir ce pays dans le contexte de crise ukrainienne. L’ANPP et la FNPP alertent d’un réel risque de déstabilisation des marchés.

© Julia Commandeur - FLD

L’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) et la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits (FNPF) ont pris connaissance d’une proposition de règlement de la Commission européenne visant à augmenter les importations de fruits et légumes moldaves sans droit d’entrée en Europe, ont dénoncé les organisations dans un communiqué du 15 juin. « Si l’intention semble à première vue louable (soutenir l’économie moldave affectée par la guerre en Ukraine), l’ANPP et la FNPF alertent sur une déstabilisation potentielle des marchés européens, notamment celui de la pomme. »

Cette proposition de règlement présentée par la Commission européenne, en date du 9 juin, prévoit de doubler pour un an les quantités de prunes, de raisins de table, de pommes, de tomates, de cerises, d’ail et de jus de raisin exemptées de droits de douane à leur entrée dans l’UE. Selon le commissaire européen chargé du Commerce, Valdis Dombrovskis, cet accès facilité au marché européen pour ces produits agricoles doit permettre à la Moldavie de « rediriger ses flux commerciaux affectés par la guerre ».


Sur un marché déjà fragilisé, la France n’a pas besoin de la pomme moldave

L’ANPP et la FNPF alertent le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ainsi que la Commission européenne sur le risque que représente cette réorientation de flux. Le marché européen de la pomme en particulier, tout juste à l’équilibre, pourrait être déstabilisé sur ses segments pomme de table et pomme à dessert, même avec des flux d’entrée faibles. En effet, des pays membres, tels que la Pologne, déjà pénalisés par la fermeture du marché russe, risquent fort de se réorienter vers les débouchés à l’ouest. « Par ailleurs, la pomme française n’a pas besoin de nouvelles concurrences alors même qu’elle souffre déjà d’un défaut de compétitivité, aggravé par une augmentation des coûts de production, et de réelles difficultés à conquérir des places à l’export. »

L’ANPP et la FNPF appellent à une surveillance étroite des marchés, et à un respect strict du caractère provisoire de cette mesure. Plus largement, cette mesure renforce la nécessaire identification de l’origine des produits agricoles pour le consommateur final, quels que soient le mode et la forme de commercialisation des pommes (RHF, compotes, etc.). « En effet, les conditions françaises de production, fondées sur l’agroécologie, ainsi que les contraintes et normes françaises que nos arboriculteurs s’attachent à respecter ne sont pas comparables aux standards moldaves. Il est indispensable que les consommateurs en soient informés. »

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