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Que pensent les Bretons de leur agriculture et de leur alimentation ?

Agriculture et Société, la commission mixte de Produit en Bretagne et Agriculteurs de Bretagne, a mené une étude sur la relation des Bretonnes et des Bretons à leur agriculture, leur agroalimentaire et leur alimentation. Les résultats ont été diffusés le 17 mai lors d’un colloque qui s’est déroulé à Pontivy. Premier point des huit grands enseignements de cette enquête : l’agriculture bretonne est perçue majoritairement de façon positive avec une image qualitative.

Le public en visite chez le jeune agriculteur apiculteur Gwendal Danse dans le Finistère. Proximité humaine et relationnelle sont un gage de confiance pour les consommateurs.
© Agriculteurs de Bretagne

Agriculteurs de Bretagne et Produit en Bretagne ont commandé il y a quelques mois une étude sur la vision portée par les Bretonnes et les Bretons sur leur agriculture et leur alimentation. Les résultats de cette enquête ont été présentés à Pontivy le 17 mai, lors d’un colloque organisé par la commission Agriculture et Société commune aux deux associations.

Une étude réalisée en 2 temps

De décembre 2021 à mars 2022, les membres de la commission ont rencontré une dizaine de groupes réunissant près de 140 personnes des 4 départements bretons d’horizons différents : écoliers, lycéens, étudiants, conseil de développement, instances citoyennes… Ces auditions en groupe ont donné lieu à des échanges parfois « rugueux » avec les agriculteurs, précise les membres de la commission mais qui ont permis de rétablir le dialogue avec les agriculteurs.

A la suite de cette première étape, une enquête a été réalisée auprès d’un panel de 600 personnes d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, du Finistère, du Morbihan et de la Loire-Atlantique.

L’enquête réalisée par l’agence AOC a permis de dégager 8 enseignements majeurs sur les relations entre les mondes agri-agro et les citoyens-consommateurs. Des leçons « parfois confortantes ou réconfortantes, quelquefois inquiétantes », reconnaissent les deux associations agricoles, mais qui permettent d’entrevoir des pistes pour « renouer le fil de la confiance » entre les deux mondes.

  •  L’image de l’agriculture est positive et qualitative

Les mots « qualité », « local » et « bio » arrivent en tête des réponses des personnes interrogées à qui on a demandé ce que l’agriculture bretonne leur évoque spontanément.

  • Le citoyen se projette vers une agriculture toujours plus vertueuse

Le résultat est sans appel : à plus de 70 %, l’agriculture « idéale » doit « bien traiter les animaux », « respecter l’environnement » mais aussi « rémunérer correctement les agriculteurs ». En 4e, les enquêtés évoquent le « sans pesticide ».

  • Les médias n’ont pas le rôle attendu

Les personnes enquêtées estiment à 58 % que les enjeux sont bien abordés dans les médias mais elles trouvent à 57 % qu’ils ne sont pas assez traités en quantité. Par ailleurs, 40 % trouvent le traitement « superficiel » ou « pas clair ».

  • 4 – L’alimentation est un équilibre entre santé, épicurisme et prix

La santé arrive largement en tête (58, 7 %) des notions auxquelles les sondés associent l’alimentation. Viennent ensuite le goût et le plaisir (plus de 50 %). La question du budget n’arrive qu’en 7e position (24,2 %). Pourtant, à la question suivante du critère de choix au moment des courses, pour 55 % des enquêtés, le prix est clairement le facteur déterminant. Et le résultat monte à 69 % chez les jeunes.

  • L’image de l’agroalimentaire est globalement positive avec quelques signaux faibles

A 85 %, les personnes interrogées ont une image favorable de l’agriculture : « plutôt positive » pour 63,9 %, voire « positive » pour 22,5 %. Pour les jeunes questionnés, le score passe même à près de 95 %. La « qualité » et la « confiance » sont mises en avant. En revanche, ceux qui en ont une image négative incitent à prendre en compte l’image des métiers « pas très respectueux de l’environnement », de « production de masse » et de « produits trop transformés ».

  • Côté distribution, prime à la confiance et à la proximité

« Plus c’est gros, plus il y a défiance », c’est ce qui ressort de l’enquête menée. Les commerces dont la proximité humaine et relationnelle est la plus forte et le circuit le plus court bénéficient de l’image la plus positive (direct producteurs, halles et marchés, …). A l’inverse, les commerces à taille « déshumanisée » comme les hypermarchés ont une image bien plus « contrastée », observent les auteurs de l’étude.

  • Agri/agro sont des valeurs essentielles pour la Bretagne

Quand on demande aux enquêtés ce que serait la Bretagne sans agriculture et agroalimentaire, ils parlent de « désastre économique » de région « moins attractive » et de perte de « savoir-faire gastronomique ».

  • Le jugement des jeunes est plus marqué

La question de la rémunération des agriculteurs et de leurs conditions de travail difficiles est très présente dans les réponses et c’est encore plus marqué chez les jeunes. Ceux-ci placent en tête à 58,3 % « les difficultés des agriculteurs pour vivre ». En 2e position, ils reconnaissent que ce sont des « passionnés » mais revient en 3e position leur constat que les agriculteurs « travaillent dur et ont peu de temps libre ».

Des passerelles à établir

Pour compléter ce travail d’enquête, deux tables rondes se sont tenues lors du colloque du 17 mai. Un des thèmes abordés étaient les attentes de la jeunesse. L’autre thématique consistait à évaluer le rôle que chacun (transformation, distribution, agriculture, médias) peut jouer pour informer, expliquer, ouvrir ses portes…. La commission Agriculture et Société va ébaucher des pistes de travail et définir les passerelles à établir pour avancer sur ces enjeux cruciaux pour la Bretagne. Le travail pour « recréer les conditions du dialogue et renouer le fil de la confiance avec les citoyens et les consommateurs » se poursuit.

Pour en savoir plus, voir la synthèse de l'étude.

 

 

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