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Plan de souveraineté fruits et légumes au SIA 2023 : à quoi serviront les 200 millions d’euros ?

Le plan de souveraineté alimentaire des filières fruits et légumes et pommes de terre a été présenté mercredi 1er mars au salon de l’Agriculture sur le stand du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Marc Fesneau a annoncé une première enveloppe de 200 millions d’euros pour l’année 2023. Elle sera doublée par les professionnels. 

Le plan de souveraineté des fruits et légumes et pommes de terre français a été présenté au salon de l'Agriculture sur le stand du ministère le 1er mars..
© Claire Tillier - FLD

Le plan de de souveraineté pour les filières fruits et légumes et pommes de terre avait été lancé en novembre dernier. Sa présentation officielle au SIA 2023 sur le stand du ministère l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire par le ministre Marc Fesneau est un signe fort pour l’interprofession de la filière fruits et légumes. Cela confirme que toutes les parties sont arrivées à « un point de convergence… », comme l’a souligné le ministre pour « ce que je et ce que je crois être un engagement réciproque », a-t-il ajouté en introduction de la présentation.

200 millions d’euros du gouvernement pour 2023

Et pour « cranter et crédibiliser le plan », le ministre a annoncé un premier financement gouvernemental à hauteur de 200 millions d’euros pour 2023 issus des crédits du plan France 2030. Le plan sera en outre cofinancé à la même hauteur par les professionnels dans le cadre d’appels à manifestation d’intérêt.

Fruit du travail commun entre les professionnels et les services gouvernementaux, le plan de souveraineté fruits et légumes a été précisé et comprend 5 axes de travail :

- Un axe dédié aux abris froids, à la décarbonation et la rénovation des serres chauffées ;
- Un axe portant sur la rénovation et la protection des vergers ;
- Un axe sur les agroéquipements, la digitalisation et la robotisation (et incluant l’ensemble
des maillons de la chaîne dont la logistique) ;
- Un axe dédié au renforcement de la recherche appliquée et l’expérimentation ;
- Un axe destiné à appuyer les actions de communication, l’accessibilité et le développement de la consommation des fruits et légumes « enjeux de santé publique ».

Tout cela doit se faire « dans un contexte d’adaptation fort et de changement climatique ».

Dynamiser la consommation des fruits et légumes

Le budget doit également servir au développement de la consommation des fruits et légumes, « un axe de santé publique et d’égalité sociale ». Seuls 42 % des adultes et 23 % des enfants consomment les 5 fruits et légumes par jour recommandés par le PNNS. L’objectif est que les deux tiers des Français suivent cette recommandation à horizon 2030 et que l’accès aux fruits et légumes pour les citoyens les plus précaires soit renforcé, notamment grâce au fonds d’aide alimentaire durable doté de 60 millions d’euros annoncé en novembre dernier.

« Un plan de 10 à 15 ans »

Le plan de souveraineté fruits et légumes doit s’étaler dans le temps, un temps que Laurent Grandin, président d’Interfel, estime à « 10 à 15 ans » insistant sur le fait qu’« il sera important de maintenir cet effort » pour soutenir la souveraineté des fruits et légumes sur le territoire français. « Il y a 20 ans, le France était le premier pays exportateur de pommes, aujourd’hui nous sommes en 6e ou 7e position », a-t-il ajouté, en rappelant que le taux d’auto-approvisionnement pour les légumes est aujourd’hui autour de 60 % (61,3%) et de 40 % pour les fruits (39,6%).

L'objectif est de gagner 5 points de taux d’auto-approvisionnement dès 2030 (portant à 55 % ce taux  englobant fruits et légumes) et 10 points d’ici 2035.

« Plus de suppression de molécules sans alternative ! »

« Nous avons un travail immense à mener », a pour sa part indiqué Jacques Rouchaussé, président du CTIFL. Pour le centre technique, « le plus grand défi est la réduction des pesticides ». « Plus de suppression de molécules sans alternative !, a-t-il lancé, sans cela, la compétitivité chutera ».

Si le matin, lors de la présentation du plan, la filière fruits et légumes s’est montrée et déclarée satisfaite, en début d’après-midi, les producteurs de pommes à travers l’ANPP, ont déclaré dans un communiqué que le plan présenté le matin même ne répondait pas aux difficultés immédiates des pomiculteurs et demandent un plan de sauvegarde immédiat. 

Beaucoup de professionnels des fruits et légumes dans leur ensemble se disent satisfaits : « 200 millions d’euros, ce n’est pas rien », d’autres attendent de voir concrètement comment ce premier dispositif va être mis en œuvre, et la suite qui y sera donnée dans les prochaines années. « Nous serons attentifs », confirme Laurent Grandin. 

C’est aussi le plan de souveraineté de la pomme de terre française

Lors de la succession à la tribune des membres des différents groupes de travail ayant participé à l’élaboration de ce plan de souveraineté, Francisco Moya, président du CNIPT, s’est étonné que le mot pomme de terre ne soit prononcé alors que la filière pommes de terre a été intégrée dès le départ dans ce plan de souveraineté fruits et légumes. « Nous y avons participé de manière active et dynamique », confirme-t-il à FLD. « Il est vrai que la France est aujourd’hui le premier exportateur de pommes de terre, mais nous ne voulons pas nous retrouver dans 10 ans au même niveau que la pomme aujourd’hui ! Il est normal d’éteindre en priorité les incendies, mais préparer l’avenir, c’est aussi les prévenir ». Auparavant, il avait interpelé le ministre en lui rappelant que la filière fécule française était en danger de mort imminente.

 

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