Mercosur : « L’accord tel que négocié par l’Union européenne n’est pas acceptable par la France »
Après ses déclarations au Brésil, Emmanuel Macron a précisé sa position sur l’accord UE-Mercosur à une délégation d’agriculteurs venue le rencontrer ce 12 novembre à Toulouse. Une position également éclaircie par Annie Genevard devant la presse et Benjamin Haddad devant les sénateurs.
Après ses déclarations au Brésil, Emmanuel Macron a précisé sa position sur l’accord UE-Mercosur à une délégation d’agriculteurs venue le rencontrer ce 12 novembre à Toulouse. Une position également éclaircie par Annie Genevard devant la presse et Benjamin Haddad devant les sénateurs.
Pendant qu’Emmanuel Macron et Annie Genevard (qui a annulé tous ses rendez-vous pour l’accompagner) devaient rencontrer une délégation d’agriculteurs à Toulouse, Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe, a tenté de préciser la position de la France sur l’accord UE-Mercosur ce 12 novembre au Sénat.
« Le président a toujours été extrêmement clair : notre boussole c’est la défense des intérêts agricoles. L’accord tel que négocié par l’Union européenne n’est pas acceptable par la France », a-t-il déclaré devant les sénateurs
Une déclaration intervenant après celle du président de la République le 6 novembre au Brésil dans laquelle il s’était dit « plus positif » au sujet de l’accord UE-Mercosur.
Selon Benjamin Haddad, le Premier ministre Sébastien Lecornu aurait réitéré sa position auprès du commissaire européen à l’Agriculture Christophe Hansen la semaine dernière en formulant trois exigences.
Mercosur : "On doit avoir des clauses miroirs et des forces de contrôle pour pouvoir [les] faire respecter et s'assurer de la réciprocité des normes", développe @benjaminhaddad. "C'est seulement à l'aune d'avancées très claires que la France pourra se prononcer." pic.twitter.com/d27gsBA3kx
— Public Sénat (@publicsenat) November 12, 2025
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Les trois exigences de la France pour accepter l’accord
Première exigence : « une clause de sauvegarde robuste, effective et activable pour protéger contre les déstabilisations dans nos marchés agricoles » reposant sur « un mécanisme de surveillance et une réaction rapide pour pouvoir bloquer les importations ». Sur ce point, « la Commission nous a entendus et a fait une proposition dans ce sens, qu’il convient d’examiner », a précisé le ministre délégué chargé de l’Europe.
Deuxième exigence : « un agenda ambitieux de mesures miroirs sur la dimension des pesticides et de l’alimentation animale ».
Enfin troisième réclamation : « des contrôles effectifs sur le plan sanitaire et phytosanitaire sur les produits importés, et dans les pays exportateurs pour assurer un contrôle effectif de nos normes européennes ».
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Le gouvernement affiche « un non ferme » de la France
« C’est à l’aune de ces trois exigences que la France se déterminera sur cette question du Mercosur », a conclu Benjamin Haddad, assurant « que ce soit sur le Mercosur ou sur les négociations de la PAC, nous serons d’une fermeté absolue pour défendre les intérêts de nos agriculteurs ».
Selon les propos rapportés par Annie Genevard à la presse ce 12 novembre à Toulouse, Emmanuel Macron aurait exprimé le même discours à une délégation d’agriculteurs. « Tel qu’il existe aujourd’hui, l’accord UE-Mercosur recueillera un non très ferme de la France », a-t-elle déclaré, précisant les trois conditions expliquées par Benjamin Haddad devant les députés.
Environ 300 agriculteurs venus avec quelque 70 engins agricoles s'étaient progressivement rassemblés ce au fil de la journée à Toulouse pour demander des clarifications à Emmanuel Macron sur le traité de libre-échange avec le Mercosur, après ses déclarations sur le sujet au Brésil et au Mexique.
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