Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine : le point sur la situation en Savoie et en Haute-Savoie
Au 20 juillet, 32 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine ont été confirmés en Savoie et en Haute-Savoie selon le ministère de l’Agriculture. La vaccination a débuté, et vise à vacciner dans un premier temps les 285 000 bovins de la zone réglementée.
Au 20 juillet, 32 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine ont été confirmés en Savoie et en Haute-Savoie selon le ministère de l’Agriculture. La vaccination a débuté, et vise à vacciner dans un premier temps les 285 000 bovins de la zone réglementée.

[Modifié le 22/07/2025 avec les annonces du ministère de l'Agriculture concernant les modalités d'indemnisation des bovins]
Au 20 juillet, le ministère de l’Agriculture recense un total de 32 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en France. En Savoie, 17 foyers ont été confirmés dans la même commune d’Entrelacs, où a été détecté le premier foyer le 29 juin. En Haute-Savoie, 15 foyers ont été confirmés dans les communes de Rumilly, Massingy, Marigny-Saint-Marcel, Faverges-Seythenex, Saint-Ferréol. Selon des communiqués des préfectures des départements, les premières opérations de vaccination ont commencé le 18 juillet en Savoie et le 19 juillet en Haute-Savoie.
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285 000 bovins à vacciner contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans la zone réglementée
Selon un communiqué du ministère daté du 18 juillet, l’objectif de la campagne est de vacciner en priorité les 285 000 bovins de la zone réglementée actuelle de 50 kilomètres de rayon autour des foyers. Les départements concernés sont la Savoie, la Haute-Savoie, l’Ain et l’Isère. Le ministère de l’Agriculture rappelle que cette campagne de vaccination est entièrement prise en charge financièrement par l’État. Une seule dose est nécessaire et permet d’assurer la protection complète de l’animal 21 jours après l’injection.
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Deux blocages levés en Savoie et en Haute-Savoie
Selon nos collègues d’Agra Presse, un des élevages réfractaires de Haute-Savoie a finalement accepté le 17 juillet l’abattage total des animaux suite à la détection de nouveaux cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). La Confédération paysanne, qui soutenait cet élevage depuis trois jours, avait indiqué rejoindre un autre blocage sur une exploitation en Savoie, déjà soutenu par la Coordination rurale. Ce second blocage a depuis aussi été levé, indique la préfecture de Savoie dans un communiqué du 20 juillet. L’exploitation, le GAEC Duchêne, avait saisi avec la Coordination rurale le tribunal administratif de Grenoble pour demander l’annulation de l’arrêté qui impliquait l’abattage des vaches. Selon la préfecture, le tribunal a rejeté la demande le 19 juillet, et « a confirmé la légalité et la nécessité des mesures prises par la préfecture de la Savoie pour endiguer la propagation du virus ». Et la préfecture du 73 de prévenir que « même dans des élevages vaccinés, l’apparition d’un nouveau foyer rendra nécessaire l’euthanasie de tous les bovins infectés et exposés ».
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Deux vétérinaires agressés, la ministre de l’Agriculture dénonce un « acte inadmissible »
Selon la préfecture de Savoie, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale ont réaffirmé leur « soutien plein et entier à cette campagne vaccinale » lors d’une réunion organisée par la Préfète le 18 juillet. La préfecture a alerté sur « l’inquiétude exprimée par de nombreux vétérinaires suite à l’agression de deux d’entre eux » sur une exploitation réfractaire au cours de la semaine passée. Sur le réseau social X, la ministre de l’Agriculture avait d’ailleurs dénoncé un « acte inadmissible » et a affirmé « tout [son] soutien aux vétérinaires, qui sont en premières ligne aux côtés des éleveurs pour éradiquer la maladie ». Sur ce point, les syndicats agricoles « se sont engagés à garantir des conditions d’accueil sûres et apaisées lors des interventions dans les exploitations » indique la préfecture du 73.
Deux vétérinaires ont été agressés en Savoie alors qu’ils luttaient contre la dermatose nodulaire contagieuse. Un acte inadmissible que je dénonce avec la plus grande fermeté.
Je veux apporter tout mon soutien aux vétérinaires, qui sont en première ligne aux côtés des éleveurs…— Annie Genevard (@AnnieGenevard) July 17, 2025
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Quelles modalités d’indemnisation des bovins pour la dermatose nodulaire contagieuse ?
Comme souligné par nos collègues d’Agra Presse, un arrêté publié le 16 juillet au Journal officiel détaille les modalités d'indemnisation des propriétaires d’animaux abattus dans le cadre du plan de lutte contre la propagation de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Le gouvernement y explique que « l’Etat indemnise les propriétaires d’animaux abattus et les denrées et produits détruits sur ordre de l’administration » ainsi que « les opérations de nettoyage et de désinfection » réalisées par une entreprise agréée. Aussi, l’Etat « prend en charge la collecte, le transport et l'élimination des cadavres des animaux abattus sur ordre de l'administration » précise l’arrêté. Les indemnisations se feront sur la base d'une expertise génétique préalable. Et l’arrêté de préciser que ces dispositions « s'appliquent aux actions de police sanitaire, de dépeuplement et de vaccination survenues à compter du 23 juin 2025 ».
Dans un communiqué du 21 juillet, le ministère de l'Agriculture annonce « faire évoluer » ce dispositif d'indemnisation, compte-tenu « de l’urgence de reconstituer rapidement la trésorerie des éleveurs touchés et d’accompagner au maximum la recapitalisation du cheptel dans cette zone d’excellence ». La Rue de Varenne a donc annoncé d'une part raccourcir le délais de versement des premiers montants d’indemnisation, avec l’octroi « d’une avance de trésorerie dans les jours suivant l’abattage ». L'idée est de ne pas avoir à attendre les conclusions de l'expertise qui détermine le montant total à indemniser, calculée en fonction du préjudice lié à chaque animal abattu. D'autre part, le ministère allonge la durée de la période d'improductivité pour les élevages touchés. Cette « période d’indemnisation du déficit momentané de production », actuellement de trois mois maximum pour les élevages laitiers et 12 mois maximum pour les élevages allaitants, sera « augmentée de la durée d’interdiction de remise en place des animaux ». Une mesure qui désormais s'applique aussi aux autres maladies animales des espèces bovines, ovines et caprines « dont les mesures de gestion relèvent de la responsabilité de l’Etat ».
Par ces mesures, le ministère de l'Agriculture souhaite mieux prendre en compte dans son processus d'indemnisation « l’impact économique important pour les élevages touchés », et de « l’ampleur du drame humain que représente cette situation pour un éleveur ».