Aller au contenu principal

Cyclones, sécheresse, coûts de production en hausse : les temps sont durs pour les agriculteurs néo-zélandais

Alors que le passage du cyclone Gabrielle en février dernier a été dévastateur dans le nord du pays, la sécheresse touche le sud de l’île. S’ajoutent à cela des coûts de production en hausse et des décisions politiques désapprouvées. Les agriculteurs sont inquiets pour l’avenir du secteur.

Les agriculteurs néo-zélandais estiment qu'ils ne doivent pas payer pour les émissions de méthane de leur cheptel.
© Pixabay

« Près d'un tiers des ovins néo-zélandais et la moitié de nos bovins de boucherie se trouvent dans les régions de l'île situées au Nord, des régions qui ont été soumises à un état d'urgence à la suite des cyclones (le cyclone Hale a frappé la Nouvelle-Zélande en janvier dernier, NDLR). Un autre tiers de nos moutons et 14 % de nos bovins de boucherie se trouvent dans l'Otago et le Southland. Cela signifie que les deux tiers de nos moutons et de nos bovins de boucherie se trouvent dans des zones souffrant des conséquences des cyclones ou étant affectées par la sécheresse » écrit dans une tribune publiée le 16 mars sur le site Stuff Sam McIvor, directeur général de Beef + Lamb New Zealand, l’organisation représentant les éleveurs ovins et bovins néo-zélandais.
 

Le coût des dégâts agricoles s’élèveraient à 1 milliard de dollars néo-zélandais

Il explique que tous ces événements météorologiques ont des conséquences économiques pour le secteur agricole mais touchent aussi par ricochet les vétérinaires, les tondeurs et tous ceux qui travaillent en lien avec les agriculteurs. Federated Farmers, un groupe représentant les intérêts des agriculteurs néo-zélandais, a estimé que les pertes et dégâts occasionnés par le cyclone Gabrielle pourraient dépasser 1 milliard de dollars néo-zélandais pour le secteur agricole, un coût supérieur à celui des  graves inondations de 2004. Face à ces pressions financières auxquels doivent face les agriculteurs qui ont perdu leur cheptel mais aussi parfois leur ferme et à l’augmentation des coûts de production, Sam McIvor enjoint « le Premier ministre à mettre un terme au tsunami de lois et de réglementations qui limitent le secteur des exportations de produits alimentaires ». Il estime que « Les agriculteurs se sentent submergés par les changements de politique liés à l'environnement ».


Le plan de réduction de méthane dénoncé

Sam McIvor dénonce une augmentation massive de la vente des terres agricoles au profit du secteur forestier au cours des dernières années. Il écrit : « En 2019, 7 000 hectares de terres ovines et bovines ont été vendues à la sylviculture, en 2021 ce chiffre est monté à 52 000 hectares ». Il pointe aussi la politique concernant l’eau et le plan de réduction des  émissions de méthane qui a des conséquences sur le cheptel bovin, selon lui trop drastique puisque « la Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde à vouloir taxer les agriculteurs pour leurs émissions ». Il ajoute : « Si les agriculteurs doivent payer pour leurs émissions, il est également juste qu'ils obtiennent une reconnaissance appropriée pour les arbres de leurs fermes qui absorbent le carbone. Les agriculteurs jouent déjà leur rôle, les émissions de méthane du secteur ovin et bovin ayant diminué de 30 % depuis 1990, une réduction de gaz à effet de serre inégalée par toute autre industrie ».


La population appelée à soutenir les agriculteurs

Afin d’obtenir le soutien de l’ensemble de la population néo-zélandaise, Beef + Lamb New Zealand en collaboration avec l’association 50 Shades of Green, a lancé la campagne « Kiwis Backing Farmers » (les Néo-Zélandais sont surnommés les Kiwis, NDLR) le 7 mars dernier. Sam McIvor explique : « Il est important pour la Nouvelle-Zélande que le secteur de la viande rouge fonctionne bien, car il génère plus de 12 milliards de dollars de revenus par an pour le pays et soutient 92 000 emplois ». Il conclut : « C'est le moment de soutenir le secteur, afin que les agriculteurs puissent traverser cette période difficile sur le plan financier, de planifier en amont et de s'assurer que leurs entreprises restent durables » martèle Sam McIvor.

Un voyage en Nouvelle-Zélande a été organisée en février 2023 par Agrilys, agence de voyage spécialisée dans les voyages d’étude pour les professionnels de l’agriculture, et l'Institut de l'Elevage

Les plus lus

Carte de l’évolution des prix des terres et prés libres entre 2023 et 2024
Quel prix des terres agricoles en 2024 par département ?

Comment a évolué le prix des terres et prés libres en 2024 dans votre région ou votre département ? Réponse avec les…

Terres agricoles avec un village
Quel est le prix des terres agricoles en 2024 ?

Pour la troisième année consécutive le prix des terres agricoles et prés libres a augmenté en 2024, atteignant un record à…

machines effectuant la moisson dans un champ
Quel est le niveau de vie des exploitants agricoles français ?

En se basant sur les données du recensement agricole 2020, l’Insee a étudié le niveau de vie des quelque 400 000 ménages…

Culture d' orge de printemps pénalisée par un temps sec dans le sud Seine-et-Marne.
Céréales : l’effet du changement climatique sur les rendements mondiaux de blé, de maïs et d’orge estimé par des chercheurs

Une récente étude de l’université de Stanford évalue la diminution des rendements mondiaux des cultures de blé, de maïs et d’…

Bâtiment reproducteurs de poules
ICPE : le gouvernement veut sortir l’élevage du « droit commun » et créer un « cadre réglementaire dédié »

Les équipes du ministère de la Transition écologique ont annoncé vouloir sortir l’élevage du cadre réglementaire des…

Local de stockage de produits phytosanitaires
Comment ont évolué les ventes de produits phytos en 2022 et 2023 ?

Le ministère de l’agriculture vient de publier les différents indicateurs relatifs aux ventes de produits phytosanitaires en…

Publicité