Aller au contenu principal

Les parcours pastoraux souffrent des sécheresses, comment leur redonner de la valeur ?

Les systèmes pastoraux méditerranéens ne sont pas épargnés par le réchauffement climatique. Les parcours ne repoussent plus autant à cause de sécheresses répétées et les éleveurs doivent revoir leurs pratiques.

Montpellier a déjà connu une augmentation moyenne des températures de 2,3 °C par rapport aux références de 1961 à 1990. Selon le scénario le plus pessimiste du Giec, il est prévu que la température augmente de 4 °C d’ici 2100. Ces changements entraîneront des périodes de canicule plus précoces au printemps et plus tardives en automne. La pluviométrie diminuera de 40 millimètres en moyenne avec des précipitations oscillant entre 400 et 1 800 millimètres selon les années. On aura significativement moins d’eau à toutes les saisons ; notamment au printemps qui est la principale saison de pousse pour la zone méditerranéenne.

Moins de feuilles et moins de glands

On pense souvent que les ressources pastorales, étant spontanées, sont naturellement résistantes au changement climatique. Or, elles sont également fragilisées par cette évolution. Les éleveurs pastoraux doivent prendre en compte cette vulnérabilité et éviter la surexploitation des parcours. D’autant plus qu’un parcours méditerranéen dégradé ne se régénère pas facilement.

Une situation difficile alors pour les éleveurs qui comptent sur les ressources pastorales pour nourrir les troupeaux. Les éleveurs observent déjà une diminution de la productivité globale des milieux : il y a par exemple moins de feuillage et les chênes ne produisent pas de glands chaque année. En 2023, à cause de la sécheresse, les chèvres ont produit moins de lait et ont dû être taries plus tôt que d’habitude.

Éviter le trop long stationnement

Il devient donc nécessaire d’ajuster la quantité de ressources prélevées par les animaux pour permettre aux parcours de se régénérer chaque année. Même si certains éleveurs ont l’impression que leurs parcours ont atteint une limite en termes de capacité à résister à ces changements.

Des leviers existent pour gérer l’alimentation des chèvres en parcours dans un contexte de changement climatique : sortir les animaux tôt avant la chaleur, mettre de l’eau à disposition sur les secteurs de pâturage… Pour éviter de trop épuiser la ressource, une garde active et des déplacements fréquents évitent au troupeau de rester trop longtemps au même endroit. Le suivi de l’évolution n’est pas évident sur plusieurs années. L’éleveur peut prendre des photos pour avoir un recul objectif sur plusieurs années. Il peut également utiliser un GPS pour objectiver les zones de passage et les zones les moins empruntées.

Élaguer pour amener de la lumière

Lorsque la ressource pastorale commence à trop s’épuiser, on peut envisager de mettre en défends certains parcours et laisser la végétation en repos pendant deux à cinq ans. Mais la repousse n’est pas forcément assurée et cette pratique pose des difficultés avec les règles de la PAC. Pour réduire la pression de pâturage, on peut aussi n’utiliser les parcours qu’une année sur deux. Sinon, accéder à de nouvelles terres à proximité permet de redonner des ressources et permet un renouvellement du parcours.

L’élagage des garrigues boisées peut aussi permettre de redonner de la lumière et de la végétation aux sous-bois. Une éclaircie d’environ 30 % peut ainsi redonner de la vigueur aux herbes et arbustes en sous-étage. Mais, les éleveurs ne peuvent couper des arbres que s’ils en sont propriétaires ou s’ils ont l’autorisation du propriétaire, ce qui n’est pas toujours le cas.

Lire aussi : Ces éleveurs s’adaptent au changement climatique

Les plus lus

<em class="placeholder">Étienne Guilloteau lors des travaux lors de la transformation de la salle de traite en nurserie pour chevrettes</em>
Étienne Guilloteau, éleveur de chèvres en Vendée : « J’ai transformé une ancienne salle de traite en nurserie pour les chevrettes »
Étienne Guilloteau, éleveur de 600 chèvres en Vendée, a transformé une ancienne salle de traite en nurserie pour chevrettes.…
<em class="placeholder">Les chèvres mangent un sapin suspendu dans la chèvrerie.</em>
Marion Fournière, éleveuse de chèvres dans la Creuse : « Mes chèvres adorent les sapins de Noël »
À la chèvrerie du Ménérol, dans la Creuse, les fêtes se prolongent grâce aux sapins recyclés. Offerts aux chèvres comme friandise…
<em class="placeholder">Samuel Vallée et Justine Monsimer dans la chèvrerie</em>
Livreur de lait en Mayenne, l’EARL Al’Pin mise sur le désaisonnement des chèvres et la transformation en fromages
Installés en 2018 en Mayenne, Samuel Vallée et sa conjointe Justine Monsimer ont fait le choix du désaisonnement et de la…
<em class="placeholder">Engraissement des chevreaux</em>
Moins de viande caprine et toujours des difficultés à vivre de l’engraissement du chevreau
La production de viande caprine s’érode tandis que les ateliers d’engraissement peinent à survivre. La filière française du…
Traite des chèvres saanen avec une salle de traite rotative
La filière caprine inquiète de la baisse du nombre d’éleveurs de chèvre et de la hausse du cout d’installation
La filière lait de chèvre s’inquiète de la chute du nombre de livreurs, freinée par des coûts d’installation devenus…
7 éleveurs de chèvres dans plusieurs photos
Des éleveuses et éleveurs de chèvres récompensés en Indre-et-Loire et Vendée
Le Trophée des territoires en Touraine et le Prix de la dynamique agricole dans le Grand Ouest ont mis à l’honneur trois…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre