L’entreprise d’insémination porcine Yxia se prépare aux enjeux de demain
A l’occasion de ses 40 ans, la coopérative Yxia a réaffirmé les enjeux de l’insémination artificielle, entre technologies avancées, sécurité sanitaire et services aux éleveurs.
A l’occasion de ses 40 ans, la coopérative Yxia a réaffirmé les enjeux de l’insémination artificielle, entre technologies avancées, sécurité sanitaire et services aux éleveurs.

Outre le boom des technologies d’insémination, de prélèvement et de transport de la semence avec Cobitrans, le groupe Yxia (Cobiporc devenu Yxia en 2015) poursuit son développement sur le territoire, et même à l’international.
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La coopérative déploie également des services pour répondre aux besoins des éleveurs. « Accompagner les éleveurs, saisir les opportunités innovantes et conserver une stabilité financière sont nos trois axes », a rappelé Dominique Perdrix, président d’Yxia.
Une offre qui s’étoffe sur le territoire
En 2024, le groupe Yxia a repris l’activité LB CIA Piétrain, un centre d’insémination basé en Mayenne et s’est associé avec une coopérative de l’Est de la France Elitest, donnant naissance à Elyx. Dans le même temps, une nouvelle unité de production de doses à Landivisiau a vu le jour pouvant accueillir 282 verrats, dotée d’une protection sanitaire renforcée de par sa configuration en trois bâtiments distincts et par la présence d’une filtration totale de la verraterie et du laboratoire. Le groupe avec un chiffre d’affaires stable de 27 millions d’euros, rassemble un large panel d’entités : Yxia, Génélia, Elyx, LB CIA Piétrain pour l’activité semence ; la filiale Landata pour la vente de matériel ; la filiale Cobitrans pour la logistique et la structure Pure Logistique pour la collecte des déchets.
Au service des éleveurs
« On travaille sur les produits pour que le métier d’éleveur soit moins pénible et plus attractif », rappelle le directeur général Romain Brard. Le gain de temps des éleveurs est recherché grâce à de nouvelles techniques d’insémination proposées pour leur praticité, par exemple la sonde d’auto-insémination Neosem X’tra et la sonde d’insémination Easy&Clean qui supprime le nettoyage des vulves. Pour cette dernière, « un gain de temps de 50% avec 55 truies inséminées par heure », est annoncé par la coopérative. Face au problème de salariat dans les élevages, Yxia « va recruter un expert technique pour accompagner les salariés d’élevage sur le poste reproduction mais aussi pour renforcer l’expertise de nos collaborateurs », annonce Romain Brard. Un service d’audit appelé « Audit’or » réalisé avec le salarié en élevage est également proposé pour analyser les points forts et les points d’amélioration des pratiques.
Un niveau de surveillance très élevé
Outre les mesures de biosécurité et la filtration des sites Yxia* (6 CIA sur 7), 6 200 analyses sérologiques ou PCR sont réalisées par an en quarantaine ; 10 000 en CIA et 700 pour des besoins spécifiques à l’export, soit un coût de surveillance annuel de 196 000 € HT. Un verrat présent deux ans en production comptabilise 28 analyses sérologiques. « Le niveau de surveillance sanitaire est très élevé, les CIA sont vraiment matures en France mais on ne peut jamais dire jamais », reconnaît Isabelle Corrégé, vétérinaire à l’Ifip. La présence de FPA (fièvre porcine africaine) sur le territoire est forcément envisagée avec des conséquences sur la distribution de semences si un ou plusieurs centres se situaient en zone réglementée. « Avec la FPA en faune sauvage, la diffusion de semence serait suspendue pendant 35 jours minimum. Il faudrait travailler main dans la main avec l’administration pour reprendre les livraisons», évoque Isabelle Mérour, responsable de la performance chez Yxia. Une situation que nul ne souhaite voir arriver.
Yxia en chiffres
- 1 323 verrats productifs en 2024
- 40 types génétiques différents
- 62 495 prélèvements sur les 7 centres de production
L’intelligence artificielle utilisée pour prédire la fertilité
De nouveaux critères de qualification de la semence sont recherchés, autrement dit des « marqueurs » capables de prédire la fertilité et la prolificité des verrats. La tâche est difficile, chaque verrat, chaque éjaculat est différent. Cependant, la rectitude et la vitesse de déplacement des spermatozoïdes semblent être un marqueur fiable, tout comme l’imagerie du tissu des testicules des porcs dès trois mois. Là encore « on fait appel à de l’intelligence artificielle pour faire parler les données », explique Marie Saint-Dizier enseignant-chercheur à l’Inrae. Le milieu de conservation de la semence fraîche est également à l’étude afin d’augmenter sa conservation au-delà de cinq jours.