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Méthanisation : « Le digestat est la seule source d’azote pour mon colza »

Agriculteur en polyculture élevage à Gévezé (Ille-et-Vilaine), François Trubert utilise le digestat de son méthaniseur depuis dix ans sur ses différentes cultures.

Du digestat liquide est apporté sur blé (30 m3) en sortie d’hiver si le temps est sec et le sol portant.
Du digestat liquide est apporté sur blé (30 m3) en sortie d’hiver si le temps est sec et le sol portant.
© F. Trubert

« Mon digestat que j’analyse deux fois par an contient aux alentours de 6,5 % d’azote. J’applique 20 mètres cubes à l'hectare de digestat brut sur colza à l’implantation début septembre, ce qui équivaut à 130 unités dont 78 efficaces (rapidement assimilables). Puis 30 m3/ha de liquide sont apportés début mars. C’est la seule fourniture azotée sur colza, qui a produit 43 q/ha en 2021. Du digestat liquide est apporté sur blé (30 m3/ha) en sortie d’hiver si le temps est sec et le sol portant. La tonne à lisier avec pendillard de 24 mètres pèse 40 tonnes avec le digestat. Au printemps, je choisis entre 10 m3/ha de digestat ou de l’ammonitrate en fonction de la portance du sol. Sur maïs, du digestat brut (30 m3/ha) est épandu au plus près de l’implantation avec un enfouisseur à disques ou à dents pour limiter les pertes par volatilisation.

Dans le cadre de mon plan d’épandage, j’apporte du digestat en « prêteur » à deux agriculteurs céréaliers voisins sur 40 hectares, sur colza, blé et maïs. L’agriculteur paie l’épandage rendu racine. De l’engrais minéral est réservé aux parcelles trop humides qui n’ont pas pu recevoir du digestat. En prestation, le coût d’épandage du digestat est élevé, de 2,5 à 5 euros le mètre cube suivant la distance et le temps passé. Mais cela reste plus rentable que l’engrais minéral. Ma luzerne reçoit aussi du digestat qui contient du phosphore et de la potasse, importants pour cette culture. Mes sols sont riches en matière organique et je n’ai pas relevé de baisse de teneur depuis dix ans que j’applique du digestat.

Avec le digestat, on peut apporter trois produits différents : brut, solide ou liquide. C’est utile et intéressant dans mon système. Auparavant, j’avais une quantité de fumier de volailles délicate à gérer avec une obligation d’exportation à cause de sa richesse en phosphate et azote. Avec leur dilution dans le digestat, le produit épandu est beaucoup moins concentré en phosphore notamment. »

98 ha, vaches laitières et de poulets de chair. Unité de méthanisation de 150 kW en cogénération. 62 % d’effluents d’élevage dans le méthaniseur, Cive (20 ha) et déchets organiques divers. 5 600 m3 de digestat par an dont 1 000 m3 liquide.

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