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Vifs débats au sein de l'AOP camembert de Normandie

L'accord pour créer une AOP élargie et mettre fin à la coexistence de l'AOP camembert de Normandie et du fabriqué en Normandie crée des remous.

Les éleveurs de l'actuelle AOP camembert de Normandie ont échangé leurs espoirs et leurs craintes lors de la dernière AG de l'Union des producteurs de lait pour les AOP fromagères de Normandie. L'accord de principe conclu en février dernier vise à créer une AOP camembert élargie sur toute la Normandie, et à mettre ainsi fin à la coexistence de l'AOP camembert de Normandie et du camembert fabriqué en Normandie sans cahier des charges. Cet accord fait débat. D'un côté, des producteurs craignent des conséquences négatives sur leur filière au lait cru à hautes exigences sur l'élevage (66% de vaches normandes, 25 ares accessibles pâturées...). "Comment le consommateur va s'y retrouver avec deux niveaux d'exigence différents sous une même AOP ? Il regardera le prix et le lait cru va régresser." De l'autre côté, il y a les producteurs qui y croient. "Les éleveurs du 'Fabriqué en' vont progresser. La valorisation ira à plus d'éleveurs."

La clarté de l'étiquetage sera décisive

L'Union rappelle que l'objectif de l'accord est bien de supprimer la confusion pour le consommateur entre les deux dénominations, de tirer tout le monde vers le haut, avec des moyens budgétaires accrus. "L'accord vise à développer le lait cru. Il faudra un étiquetage le plus clair possible. Dans d'autres appellations, il y a du lait cru et du traité thermiquement, et ce sont les fromages au lait cru qui progressent. Les ventes de camemberts AOP augmentent depuis deux ans, tandis que celles des "Fabriqués en" baissent. Avec des camemberts AOP au lait traité thermiquement, nous pourrons exporter l'image de la Normandie dans des pays qui refusent les fromages au lait cru. Enfin, c'est une solution pour valoriser des laits AOP déclassés."

L'objectif pour la future AOP élargie est de passer à 2 000 exploitations pour environ 40 000 tonnes de fromages, contre 550 aujourd'hui pour 5 700 tonnes en AOP. Les éleveurs sont septiques : "On a déjà du mal à acheter des Normandes aujourd'hui, alors comment feront-elles pour monter à 30% de Normandes en trois ans."

Lire Réussir lait n°323 d'avril 2018, p14

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