Aller au contenu principal

Vaches taries : « Même des choses simples m’ont permis vite de progresser »

En Meurthe-et-Moselle, Florent Charpentier a adopté de nouvelles pratiques pour ses vaches taries depuis quelques mois, sans gros investissement. À la clé, moins de problèmes sanitaires autour du vêlage, mais aussi sur les veaux. 

Florent Charpentier. « J’ai vu rapidement des résultats palpables en gérant mieux les vaches taries. » © F. Charpentier
Florent Charpentier. « J’ai vu rapidement des résultats palpables en gérant mieux les vaches taries. »
© F. Charpentier

« C’est avant tout pour améliorer la qualité du colostrum et booster l’immunité des veaux que nous avons réalisé un audit vaches taries en janvier dernier », raconte Florent Charpentier, salarié sur l’exploitation de son père qui rassemble 60 montbéliardes à 6 000 litres. « Ce bilan nous a incités à modifier nos pratiques d’alimentation. Si cela n’a pas induit de grands bouleversements pour nous, pour les vaches, ça a tout changé ! », se réjouit-il. Effectivement, des progrès rapides encouragent les efforts des éleveurs. « Il faut dire que l’on partait quasiment de zéro, nous ne nous étions jamais vraiment penchés sur la conduite des taries, reconnaît Florent. Auparavant, nous nous contentions de les mettre à la paille pendant sept jours pour les tarir en lait, puis elles basculaient sur un régime à base d’enrubanné et de refus des laitières, avec un seau à lécher. » Or, si cette ration permettait de maintenir le volume du rumen, elle ne permettait pas de maintenir la flore bactérienne amylolitique, celle capable de dégrader l’amidon. De plus, la couverture en minéraux, oligoéléments et vitamines se révélait aléatoire avec les seaux à lécher et la Baca n’était pas gérée.

Parmi les premières modifications de conduite, les éleveurs tâchent désormais de tarir les vaches les moins productives plus tôt pour limiter leur état d’engraissement. « Il faut absolument éviter d’avoir des vaches taries trop grasses avec une note d’état corporel supérieure à 3,5 sinon elles risquent d’avoir des complications au vêlage et de l’acétonémie en début de lactation », rappelle Jérôme Larcelet, de Seenorest.

Autre changement : une conduite en deux lots. En début de tarissement, Florent a supprimé la diète nutritionnelle, néfaste pour le rumen. Il leur distribue maintenant de l’enrubanné (de faible valeur nutritive) au godet avec 0,3 kg de tourteau et 0,7 kg de maïs grain, plus du sel et un seau à lécher laissés à disposition. « Comme nos vêlages sont relativement groupés sur le premier trimestre, beaucoup de vaches sont taries en fin d’année et on peut en avoir plus d’une vingtaine en même temps, ce qui facilite les choses. »

Tarir les vaches plus tôt pour limiter l’engraissement

Trois semaines avant le vêlage, les vaches entament leur préparation au vêlage avec de l’enrubanné à volonté, 2 kg de tourteau, 1,5 kg de maïs grain, 250 g de CMV spécial vaches taries et 130 g de chlorure de magnésium. « Je veille à apporter les bonnes quantités de chlorure de magnésium pour gérer la Baca. C’est encore plus important avec une ration à base d’herbe. »

Si les laitières reçoivent du mais ensilage, Florent modifie un peu la ration des vaches en préparation au vêlage en apportant 15 kg brut de maïs ensilage (et en retirant le maïs grain).

De l’enrubanné à volonté en préparation au vêlage

Les éleveurs disposent d’un bâtiment dédié pour loger les taries dans des box paillés de 8 m sur 6 m. « En général, je les regroupe par cinq pendant la première phase de tarissement. Pour les vaches en préparation au vêlage, je les limite à trois par case et je paille plus abondamment qu’avant, au moins trois fois par semaine pour améliorer le confort. » Florent garde aussi un œil vigilant sur les abreuvoirs au cas où ils se bouchent et les nettoie désormais deux fois par semaine. 

« Je suis vraiment content des résultats que j’ai obtenus sans avoir ni à investir ni à y consacrer un temps fou. » Les colostrums affichent un brix de 28-30 %, contre à peine 20-22 % auparavant. « On n’a perdu que deux veaux cet hiver. On a aussi gagné en facilité de vêlage, il y a encore quelques non-délivrances, mais beaucoup moins qu’avant. » Les vaches démarrent en lactation avec 5 litres de plus en moyenne, et il n'y a pas eu une seule fièvre de lait ces derniers mois.

Clin d’œil

Les vaches reçoivent une cure de vinaigre de cidre la première semaine de tarissement. « C’est riche en minéraux, vitamines et oligoéléments. Cela améliore l’appétence et aide à réguler le métabolisme du foie. On dilue 60 ml par vache par jour dans de l’eau et on arrose l’enrubanné avec. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">camion de collecte dans une usine de transformation laitière</em>
Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs 

La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la…

<em class="placeholder">Vache laitière au robot de traite.</em>
Sept conseils pour faciliter l’adaptation des génisses à la traite robotisée
Les premiers passages au robot de traite demandent patience et accompagnement. Un peu d’anticipation et quelques astuces vous…
<em class="placeholder">Pierre, François, Delphine et Simon Bouvier, éleveurs laiiters</em>
« Nous voulons produire le plus de lait possible avec 100 vaches maximum, dans l’Allier »

Au Gaec des Guillemins dans l’Allier, les deux associés cherchent à augmenter la productivité par vache en maintenant le…

<em class="placeholder">« Nous avons choisi d’investir pour disposer d’un outil performant et faciliter la transmission » expliquent Régis et Valentin Landais. </em>
« Nous avons investi dans un outil moderne et rentable sur notre élevage laitier en Loire-Atlantique »

Le Gaec de la Vinçais, en Loire-Atlantique, a choisi de s’équiper pour disposer d’un outil moderne et performant et faciliter…

<em class="placeholder">Pulvérisateur ultralocalisé Ara d&#039;Ecorobotix traitant des rumex dans un prairie</em>
« Nous avons traité les rumex en localisé sur 1 400 hectares de prairie »

En Normandie, la Cuma La Pratique fait le bilan d’une année de désherbage ultralocalisé des rumex et chardons avec le…

<em class="placeholder">Aymeric et Eric Gérard conduisent les génisses au robot deux fois par jour pendant une semaine au début de leur lactation.</em>
Robot de traite : « Nous faisons tout pour minimiser le stress des primipares, en Ille-et-Vilaine »
Au Gaec du grand Fleuré, en Ille-et-Vilaine, les associés habituent une quarantaine de génisses au robot de traite en cumulant…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière