Une Brique Rose pour soutenir la filière laitière d’Occitanie
La Brique Rose est la nouvelle marque de produits laitiers lancée le 29 novembre par des éleveurs occitans. Leur but ? Redonner des couleurs à la filière laitière en déclin dans la région.
La Brique Rose est la nouvelle marque de produits laitiers lancée le 29 novembre par des éleveurs occitans. Leur but ? Redonner des couleurs à la filière laitière en déclin dans la région.
Regroupés au sein de l’association « Les éleveurs de La Brique Rose », treize producteurs laitiers d’Occitanie se sont lancés dans la commercialisation de briques de lait demi-écrémé UHT sous la marque La Brique Rose. Tout est parti d’un double constat.
D’un côté, l’activité laitière est en perte de vitesse dans la région et particulièrement en Haute-Garonne. « Dans notre département, il ne reste plus que 110 points de collectes. Tous les sept ans, en moyenne, ce nombre est divisé par deux depuis plusieurs décennies. Nous ne produisons plus que 10 % du lait consommé dans notre région », décrit Florian Leguay, président de l’association. « Nous souhaitons casser cette spirale. Le projet que porte La Brique Rose veut pérenniser les exploitations en place en ramenant la plus-value sur nos fermes, et ainsi apporter des perspectives et du sens pour l’installation de nouveaux éleveurs. »
De l’autre, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits locaux et respectueux de l’environnement. D’où l’idée de commercialiser dans un premier temps des briques de lait demi-écrémé UHT en grande distribution et en restauration collective dans la région.
Une plus-value de 50 €/1 000 l de lait
Les huit exploitations engagées dans la démarche produisent 3,5 millions de litres de lait. D’autres devraient suivre. « Certains veulent attendre l’installation de leurs successeurs avant de se lancer. D’autres sont en coopérative. C’est un peu compliqué pour eux de la quitter immédiatement. Nous avons eu des discussions avec nos laiteries respectives pour savoir si nous pouvions envisager un apport partiel de notre lait. Mais ce n’était pas le cas. Cela a aussi pesé dans la décision de certains agriculteurs », analyse Florian Leguay.
Pour son année de lancement, le président de l’association envisage avec prudence une valorisation d’un million de litres de lait via la marque La Brique Rose, avec à la clé une plus-value de 50 €/1 000 l par rapport au prix moyen national. « Dans le Sud-Ouest, le prix du lait est en moyenne inférieur de 10 €/1 000 l au prix moyen national calculé par FranceAgriMer. Nous allons compenser cette différence et y ajouter 40 €/1 000 l pour le lait valorisé sous notre marque. » À terme, une partie du produit des ventes sera reversée à un fonds pour aider les jeunes éleveurs à s’installer dans la région.
Les adhérents à l’association ont payé une cotisation de 100 €. « Nous avons dû acheter un nouveau tank à lait. » Le projet a bénéficié de l’accompagnement de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne. Il a également reçu le soutien financier de la région Occitanie à hauteur de 53 400 €, dont plus de 31 000 € de fonds européens Feader dont elle a la gestion. Un coup de pouce financier est également venu de la part de collectivités locales, d'entreprises de la région, de dons via la plateforme de financement participatif Miimosa.
La fabrication des briques est assurée par YéO frais
Les produits La Brique Rose vont être fabriqués et commercialisés par la laiterie YéO frais(1) à Toulouse, la ville rose ! En complément, la laiterie soutiendra financièrement La Brique Rose au travers de sa gamme YOgourmand présente dans tous les supermarchés d’Occitanie. A l'instar du lait La Brique Rose, le lait qui pourra être valorisé dans la gamme YOgourmand bénéficiera de la plus-value totale de 50 €/1 000 l par rapport au prix moyen national. L'excédent sera payé 10 €/1 000 l de plus. « L’objectif de La Brique Rose est simple : faire en sorte que YéO frais sécurise ses approvisionnements en lait tout en assurant une meilleure rémunération pour les éleveurs. La pérennité de l’entreprise et de ses 200 emplois en dépend », explique Jérôme Servières, le directeur général de YéO frais.