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Règlement bio : six adaptations pour les veaux non sevrés

Le règlement bio nécessiterait des adaptions du logement des veaux non sevrés dans deux tiers des élevages français. En effet, ils devront désormais avoir accès à une aire extérieure à partir de 6 semaines. Pour s’y conformer, voici six pistes de mise aux normes.

niche à veaux
Avec des niches à veaux collectives à l'extérieure, passer à un repas par jour allègera le travail
© C. Pruilh

1 Percer une ouverture dans la nurserie

Le plus simple consiste à percer une ouverture dans la nurserie et à aménager un enclos herbager. La norme est de 1,1 m2 minimum par bovin de moins de 100 kg en extérieur. Mais ce n’est pas toujours possible.

2 Loger les veaux en extérieur

Les veaux peuvent déménager dans des niches collectives avec courette. « Il y aura un surcroît de travail pour amener le lait aux veaux non sevrés. Il faudrait passer à un repas par jour pour soulager le travail, indique Jean-Pierre Monier, de la chambre d’agriculture de la Loire. Et c’est un véritable investissement en plus de l’achat des niches, pour réaliser une installation qui soit bénéfique pour la santé des veaux et pour le confort de l’éleveur. »

Retrouver le témoignage de deux éleveurs : Règlement bio : des solutions pour faire sortir les veaux non sevrés

La difficulté sera de trouver un espace stable et sec et bien orienté par rapport aux vents et au soleil. Si la plateforme est bétonnée, il faut pouvoir récupérer les jus. « Il faudra acquérir un taxi lait, disposer d’un accès à l’eau et d’une arrivée d’électricité pour s’éclairer l’hiver. »

Le point de vigilance porte sur le toit qui protège parfois ces logements en semi plein air. La réglementation exige que l’aire extérieure des veaux soit en partie découverte.

3 Passer en vache nourrice

C’est peut-être l’occasion pour passer en vaches nourrices, élevées en semi plein air ou en plein air, comme c’est le cas dans la majorité des élevages ayant adopté cette conduite, qui répond à des objectifs de simplification du travail, et d’amélioration de la santé des veaux.

« Si les vêlages sont groupés à l’automne, la solution nécessite un logement adapté pour l’hiver avec des cases permettant à la fois aux veaux de s’isoler et d’avoir accès aux vaches », pointe Jean-Claude Huchon, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire..

4 Décaler ses vêlages

L’obligation d’un accès à l’extérieur étant valable en dehors de la période hivernale, une piste est de faire vêler en automne-hiver. « Il faut avoir un peu de place supplémentaire en bâtiment. Le prix du lait d’hiver doit donner un intérêt à cette stratégie. Enfin, demandez à votre organisme certificateur comment il jugera de la période hivernale », prévient Jean-Pierre Monier.

5 Déléguer l’élevage des génisses

La délégation des génisses nécessite de « trouver un éleveur de confiance, ce qui n’est pas évident ». Autre piste, l’élevage de veaux croisés viande à vendre à trois semaines, associé à l’achat de génisses de renouvellement. « C’est une piste risquée sur le plan sanitaire, et qui peut se heurter à un problème d’offre intéressante. »

6 Élever moins de veaux

Certains élevages ont pour objectif de limiter le taux de renouvellement à 20 % maximum, pour limiter les investissements dans l’adaptation du logement. Cet objectif répond aussi aux enjeux de sécurisation fourragère, allègement du travail…

Reste que certains cas semblent très compliqués, comme pour cet éleveur qui nous confie : « Je ne peux pas ouvrir mon bâtiment. Les niches à veaux en extérieur, c’est compliqué à cause de la pente ; il faudrait les mettre à plus de 100 mètres de la laiterie. Je ne sais pas quoi faire. »

Costie Pruilh

Demandez conseil à votre organisme certificateur

Votre aire extérieure pour les veaux non sevrés est-elle dans les clous de la nouvelle réglementation européenne bio ? Le flou règne encore sur le terrain.

L’Inao - administration en charge des signes d’origine et de qualité - a proposé une interprétation du règlement européen bio pour l’aire extérieure des veaux non sevrés.

Pour les bâtiments certifiés avant le 1er janvier 2022, l’espace doit être découvert sur au minimum 5 % de la surface extérieure.

Pour les nouveaux bâtiments certifiés, l’espace doit être découvert sur au minimum 50 % de la surface extérieure.

« Cette distinction permet de limiter l’impact de cette nouvelle règle pour les agriculteurs déjà certifiés bio, en évitant notamment les investissements obligatoires de récupération des jus », explique le site Produire-bio, de la Fnab. Enfin, les toits rétractables qui couvriraient intégralement la courette extérieure en cas d’intempérie seraient acceptés. Mais les conseillers des chambres d’agriculture se méfient. « La proposition de l’Inao n’est qu’une indication. C’est l’organisme certificateur qui a le dernier mot. Avant d’adapter votre bâtiment et d’investir, demandez-lui son avis et ses conseils. C’est aussi son rôle. Et faites-vous accompagner. Il existe des aides à l’investissement - via le PCAE ou le plan de relance. Tout cela prend du temps, et il faudra être en règle en 2023 (sous réserve que le délai soit prolongé). »

C. P.

Côté web

Retrouver des exemples d’aménagements d’aire extérieure sur le site produire-bio.fr de la Fédération nationale de l’agriculture biologique

Rédaction Réussir

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