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Réduire la facture d’électricité de son élevage laitier grâce au photovoltaïque

Économie et indépendance énergétique : produire l’électricité que consomme son élevage laitier peut s’avérer intéressant à condition de bien dimensionner son projet.

Il faut trouver le bon équilibrer pour réduire sa facture sans surdimensionner ses investissements. © Chambre d'agriculture de ...
Il faut trouver le bon équilibrer pour réduire sa facture sans surdimensionner ses investissements.
© Chambre d'agriculture de Bretagne

Tous les indicateurs sont au vert pour la production d’électricité avec des panneaux photovoltaïques. D’un côté, le prix de l’électricité ne cesse de grimper. « Il a augmenté de 50 % entre 2007 et 2017 », chiffre Laurent Somer, de l’équipe énergie/climat de la chambre d’agriculture de Bretagne. De l’autre, le coût des panneaux photovoltaïques baisse, grâce à une réduction de certaines taxes à l’importation, alors que leur qualité, donc leur productivité, s’améliore. Face à des factures d’électricité qui chauffent, la question peut se poser de produire soi-même son électricité. Si l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques peut être vendue et injectée sur le réseau, elle peut aussi être autoconsommée.

Décortiquer sa consommation d'électricité

Gros consommateurs d’électricité, un certain nombre d’éleveurs de porcs et de volailles ont déjà franchi le pas de produire l’énergie dont ils ont besoin. Mais en élevage laitier, où les pics de consommation se concentrent sur le matin et le soir, le jeu en vaut-il la chandelle ? « Cela peut valoir le coup car en élevage laitier, le tarif est constant, tout au long de l’année, et plutôt élevé. La première étape est de décortiquer sa consommation en l’enregistrant au quotidien pendant un mois ou deux, explique Régis Le Caluer, de l’équipe énergie/climat de la chambre d’agriculture de Bretagne. Ces chiffres serviront de base pour dimensionner le besoin en panneaux et évaluer la rentabilité de l’investissement. »

Des capacités de production au plus près des besoins

Pour maximiser cette rentabilité, il faut dimensionner ses capacités de production au plus près de ses besoins. Dans un projet pour l'autoconsommation, la revente d'une partie de l'électricité n'est pas forcément rentable. « Bien sûr, on fait des économies d’échelle, plus la superficie en panneaux est importante, mais il faut trouver le bon équilibre pour réduire sa facture sans surdimensionner ses investissements », conseille Régis Le Caluer.

Autre facteur à intégrer : comme elle ne se stocke pas, l’électricité produite par les panneaux ne sera disponible qu’en journée. Elle ne pourra pas remplacer la totalité de la consommation. L’intérêt du photovoltaïque est d’autant plus grand que la consommation électrique est étalée sur toute la journée, par exemple en traite robotisée. Avec une puissance de 15 kWc, on peut alimenter deux robots de traite et réduire la facture d'électricité de son exploitation de 20 %.

Un taux de rentabilité de 5,5 %

La chambre d’agriculture de Bretagne a étudié, à partir de dix projets, la rentabilité de cette valorisation du photovoltaïque en élevage laitier. Elle arrive à un montant de 42 000 euros de factures d’électricité « évitées » sur 20 ans, soit une économie nette sur 20 ans de 12 000 euros et un taux de rentabilité interne de 5,5 %. Pour une production de 5 à 15kWatt, il faut tabler sur 10 à 20 000 euros d’investissements.

Les 7 facteurs à optimiser pour assurer la rentabilité

1 - Un taux d’autoconsommation élevé pour une valorisation maximale de l’électricité produite, en dimensionnant ses panneaux en fonction de sa consommation exacte,
2 - La capacité de production de la centrale, qui dépend de la zone géographique et de l’exposition pour des panneaux en toiture. Si on opte pour des panneaux trackeurs ou suiveurs, on maximise la durée d’exposition mais les investissements sont plus élevés. En tout cas, l’hypothèse mérite d’être chiffrée.
3 - Le coût de l’électricité, pour lequel il faut anticiper son évolution dans le temps pour chiffrer son retour sur investissement.
4 - Un investissement à bien négocier ; il est possible de faire des achats groupés pour négocier les tarifs.
5 - Si les panneaux sont installés sur des bâtiments existants, il faut intégrer une éventuelle rénovation ou un renforcement de la charpente
6 - Ne pas oublier d’intégrer les frais de maintenance de la centrale.
7 - Ne pas oublier d'intégrer les assurances et frais d’emprunts.

À savoir

Une fois l'installation en service, il est fortement conseillé de suivre sa production et les flux de consommation. Les résultats sont-ils en accord avec l'étude de dimensionnement ? La puissance installée est-elle totalement valorisée ? Le coût du kWh autoproduit est-il intéressant par rapport à celui du fournisseur d'énergie ?

Les étapes d’un projet

La première étape d’une installation photovoltaïque est d’échanger avec un conseiller spécialisé, qui étudiera les opportunités propres à chaque exploitation, comme l’orientation des bâtiments où pourraient être installés les panneaux. Puis, sur deux mois, il faut enregistrer ses consommations pour quantifier ses besoins.

À partir de ces chiffres, pourra être réalisée l’étude de dimensionnement pour optimiser la superficie de panneaux selon ses besoins (niveau et évolution de la consommation à différentes échelles jour-nuit, mois, saison). En parallèle, il faut prendre contact avec les installateurs et négocier des devis. C’est le moment de négocier aussi emprunts et assurances. Prévoyez au moins deux mois pour finaliser les négociations.

Il faut souvent compter sur un délai de six mois pour la livraison des panneaux. Une fois la pose réalisée, la mise en service est assez rapide. Comptez quand même presque un an entre le début du projet et l’utilisation des premiers kilowatts.

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