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Quand faut-il présager la présence d'un corps étranger chez une vache laitière ?

Un corps étranger peut conduire à une péritonite généralisée ou à une péricardite. Symptômes à repérer : un ralentissement de la rumination et du transit, une fièvre modérée et une douleur abdominale.

Pneus dégradés avec ferraille apparente : voilà 90 % des corps étrangers. © C. Fouquet
Pneus dégradés avec ferraille apparente : voilà 90 % des corps étrangers.
© C. Fouquet

La fameuse vache qui « bricole » ! Cette vache qui baisse en appétit et/ou en production sans que l’éleveur ne voie autre chose. Les causes peuvent être multiples, mais il faut être attentif à la présence d’un ralentissement voire d'un arrêt de la rumination et du transit, d’une fièvre modérée (39,5°C) et d’une douleur abdominale se traduisant par une posture voussée ou une gêne lorsque la vache se relève. Ces symptômes laissent présager la présence d’un corps étranger.

Tous ne causent pas de symptômes, cela dépendra de la présence ou non d’un aimant (et du caractère magnétique ou non du corps étranger), de la taille et du côté vulnérant ou non, du nombre de corps étrangers : un morceau de ferraille de 4-5cm suffit, mais des graviers et du sable bien que non « piquants » seront aussi dangereux si présents en trop grande quantité, en causant irritation ou occlusion !

Le diagnostic définitif n’est pas si évident. Un détecteur de métal sonnera si la vache a déjà un aimant. Une échographie est possible mais pas toujours simple à mettre en œuvre… C’est l’exclusion des autres causes de ralentissement de transit (fièvre de lait, acétonémie, coup de froid…) qui amènera à penser à la présence d’un corps étranger.

Les bovins sont plus sensibles que les petits ruminants. Ils ingèrent en effet de grosses quantités d’aliments de façon peu sélective, alors que chèvres et brebis trient beaucoup plus leur ration. Les vaches avalent ainsi toutes sortes d’éléments indigestes : morceaux de bâches plastiques, crampillons, bouts de plastique ou ferraille… tant que ce sont des éléments suffisamment petits et mélangés dans la ration (on ne parlera pas de l’ingestion accidentelle d’un lance bolus ou d’un gant de fouille… !). On les retrouve dans la ration à la suite du passage d’un morceau de barbelés dans l’ensileuse ou suite à la dégradation des pneus servant à tenir la bâche des silos. Une parcelle où des pneus ont été brulés est également une source de contamination possible.

Le voyage intérieur

 

 
Péricardite : le cœur est entièrement recouvert de fibrine et de pus, qui vont limiter ses battements. © C. Fouquet
Péricardite : le cœur est entièrement recouvert de fibrine et de pus, qui vont limiter ses battements. © C. Fouquet

Le corps étranger une fois avalé va tomber dans le bonnet, le deuxième estomac de la vache. Il peut alors provoquer seulement une douleur localement en piquant la paroi du bonnet, aussi appelé réseau, mais il peut également traverser cette paroi, ce qui conduit à une péritonite locale. Cette péritonite limite la mobilité des estomacs et va gêner la digestion (vache douloureuse, avec une baisse d’appétit, et qui peut être ballonnée). Avec un peu de chance, le corps étranger sera encapsulé par l’inflammation et la vache vivra avec. Si la péritonite s’étend et se généralise à tout l’abdomen, elle peut causer la mort de l’animal. Le corps étranger peut également « poursuivre son chemin » et toucher les organes à proximité du bonnet : d’abord le foie, où il occasionne des abcès, puis le diaphragme et le cœur. Il provoquera alors ce qu’on appelle une péricardite, une inflammation et infection des tissus entourant le cœur. L’auscultation cardiaque est alors anormale et la vache présente un reflux au niveau des jugulaires : les deux veines du cou sont plus tendues et plus remplies, avec une vibration parfois observable de bas en haut.

À retenir

- Baisse d’appétit et de production
- Rumination ralentie ou arrêtée
- Douleur abdominale : posture voussée, douleur au relevé
- Parfois ballonnement
- Fièvre modérée (39,5°C)
- Jugulaires turgescentes

Mieux vaut prévenir qu’essayer de guérir

Un aimant sur la désileuse et/ou l’ensileuse peut limiter la présence de corps étrangers métalliques, même si ce n’est pas suffisant. Un aimant peut aussi être distribué à tous les animaux en cas de doute. Il convient également d’éliminer tous les pneus usagés et de prêter un soin particulier aux clôtures, clous ou éléments métalliques qui pourraient être retrouvés dans l’alimentation à l’occasion de la récolte du fourrage.

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