Aller au contenu principal

Produits laitiers fermiers : « Nos clients veulent du goût et de la qualité »

À la ferme de la Vallée, dans le Pas-de-Calais, Clémence Delambre a monté une activité de vente directe à la ferme. Elle trouve dans les attentes et les retours de ses clients une source de motivation.

C’est samedi, « le » jour de la semaine qu’affectionne particulièrement Clémence Delambre ! L’œil pétillant, elle s’apprête comme chaque semaine, à accueillir ses clients dans le local où elle vend les yaourts, le beurre, le fromage blanc et la crème qu’elle a fabriqués durant la semaine. Seulement âgée de 23 ans, la jeune femme a rejoint l’exploitation familiale (70 vaches et 136 ha) il y a un an pour se lancer dans la vente directe. Les éleveurs ont monté de toutes pièces un atelier de transformation de 135 m2, qui écoule aujourd’hui 30 000 litres de lait. « J’ai à cœur de faire découvrir nos pratiques, montrer la ferme, échanger avec nos clients. C’est important d’expliquer notre démarche de qualité, avec des produits fabriqués à partir de lait certifié sans OGM », dépeint Clémence, débordante d’enthousiasme.

Sur les briques rouges du corps de ferme, une affiche promeut la démarche certifiée non OGM. Celle-ci est engagée depuis plusieurs années avec la Prospérité Fermière, qui continue de collecter 500 000 litres de lait sur l’exploitation. Avec 30 hectares en herbe autour du corps de ferme, les producteurs vont au-delà de ce que demande la laiterie : un minimum 15 ares de pâturage par vache 190 jours par an. L’éleveuse va également suivre la formation Cap2ER proposée par la coopérative pour évaluer les performances environnementales et la durabilité de l'atelier lait. « Je vois ça d’un bon œil, ce sera un argument intéressant à faire valoir auprès de nos clients. » 

Retrouver le goût d’antan du beurre et de la crème

Pour bâtir son projet, Clémence a d’abord sondé les habitants du village pour cerner de plus près leurs attentes et proposer des produits en phase avec leurs demandes. Le côté production locale leur a plu. D’autant qu’aucune autre ferme laitière ne pratique la vente directe à 20 km à la ronde. « Aujourd’hui, nous avons un panel de clients diversifié. Il s’agit à la fois de jeunes couples qui éduquent leurs enfants à manger des produits sains sans additifs et des anciens heureux de retrouver la saveur des produits de leur enfance ! » Ce qu’ils viennent chercher ici ? Le goût et la qualité d’abord ! « Nos clients nous disent aussi qu’ils s’y retrouvent en termes de rapport qualité/prix. Nos yaourts sont plus chers qu’en GMS mais ils sont plus consistants. On en mange un et on est calé ! »

 

 
Le magasin ouvre le mercredi après-midi et le samedi matin et après-midi. Des légumes provenant d’une ferme voisine sont également proposés aux clients. © EARL Delambre Desprez
Le magasin ouvre le mercredi après-midi et le samedi matin et après-midi. Des légumes provenant d’une ferme voisine sont également proposés aux clients. © EARL Delambre Desprez

 

Ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent dans la bouche des visiteurs. Combien de lait produit une vache ? Qu’est-ce qu’elle mange ? Quand le troupeau sort-il à l’herbe ? Pourquoi le beurre a-t-il un goût plus prononcé ? Pourquoi change-t-il de couleur au printemps ? Comment ça se passe si une vache est malade ? « Des réponses simples suffisent à les rassurer. Du moment qu’ils voient les veaux sur la paille et les vaches brouter l’herbe, ils sont satisfaits. »

Le contact avec les clients valorise notre métier d’éleveur 

« Ils ont surtout envie de voir le troupeau de leurs propres yeux et de se rendre compte d’où vient le lait. » Finalement, les consommateurs apprécient de pouvoir toucher du doigt la vie de la ferme et comprendre les étapes qui mènent au produit final. « Sans le magasin, certains clients avouent qu’ils n’auraient jamais osé pénétrer dans la cour, par peur d’importuner ou d’être mal accueillis », relate Clémence, heureuse de contribuer à recréer du lien entre les consommateurs et le monde agricole, et de véhiculer une bonne image de l’élevage.

Du verre plutôt que du plastique

Clémence a fait le choix d’un conditionnement en verre pour ses pots de yaourts. À l’heure où on essaie de réduire les déchets plastiques, partir sur ce matériau n’était pas très réjouissant. Quant au carton, il ne permet pas de voir le produit. « On fonctionne sur le principe de la consigne, ce qui a l’avantage aussi de fidéliser les clients. Le coût du pot en verre (40 ct) est partagé à 50/50 entre le client et nous, explique-t-elle. Au premier achat, le yaourt coûte 70 ct, mais la fois suivante, il est facturé 50 ct si le client ramène les pots vides. »

 

Les plus lus

Danone recherche 100 millions de litres de lait

Déprise laitière et besoins croissants de l’entreprise sont les deux raisons pour lesquelles Danone cherche de…

Ramassage de vaches laitières de réforme avant le transport vers l'abattoir
Quel est le prix d'une vache laitière de réforme ?

L'année 2023, le prix de la vache laitière de réforme aura été marquée par le retour de la saisonnalité, après…

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Sunlait signe avec un deuxième acheteur de lait : Maîtres laitiers du Cotentin

L’association d’organisations de producteurs de lait Sunlait, qui n’avait de contrat cadre qu’avec Savencia, vient de signer…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière