Prix du lait : les blocages persistent entre Lactalis et l’Unell
Alors que les conditions générales de vente sont déjà envoyées à la grande distribution, l’évolution de prix de revient est le sujet d’achoppement actuel entre l’association d‘organisations de producteurs l’Unell et Lactalis. Le prix du lait du premier trimestre 2024 n'est toujours pas connu.
Alors que les conditions générales de vente sont déjà envoyées à la grande distribution, l’évolution de prix de revient est le sujet d’achoppement actuel entre l’association d‘organisations de producteurs l’Unell et Lactalis. Le prix du lait du premier trimestre 2024 n'est toujours pas connu.
Malgré une médiation fructueuse en septembre, les relations entre l’association d‘organisations de producteurs l’Unell et Lactalis sont de nouveaux au point mort. La raison : le calcul de l’évolution du prix de revient d’une année à l’autre.
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« Depuis la signature de notre accord cadre en 2019, nous discutons tous les ans de l’évolution du prix de revient qui entre dans notre formule de calcul du prix du lait pour nos éleveurs adhérents, explique Yohan Serreau, président de l’Unell. Cette année, nous avons fait la proposition étayée à Lactalis de l’augmenter de 5%. Leur réponse : non puis il n’y a pas eu plus de discussions.»
Qu’a donc inscrit Lactalis dans ses conditions générales de vente (CGV) envoyé aux distributeurs dans le cadre de la matière première agricole ? « Ils ont défini unilatéralement l’évolution du prix de revient et donc du prix du lait et ont envoyé cette valeur dans leur CGV sans concertation. C’est inacceptable », estime l’éleveur qui rappelle que les années précédentes l’AOP était « allée défendre les hausses avec Lactalis dans les box de négociation face à la grande distribution ».
Selon, Guislain de Viron, vice-président de la FNPL, Lactalis aurait demandé, dans ses CGV, des hausses de MPA de l’ordre de 1% loin de couvrir la hausse des charges en exploitation.
Un contrat-cadre qui invite aux discussions
La situation préoccupe le syndiact. Dans son communiqué du 6 décembre, la FNPL dit s’inquiéter des signaux prix envoyés par certaines des plus grandes entreprises privées du secteur laitier. « L’écart de prix payé aux producteurs entre les entreprises et dans la valeur de la matière première agricole (MPA) des conditions générales de vente est de plus en plus élevé. Si certains se satisfont de compresser les prix payés aux producteurs, d’autres envisagent l’avenir dans l’optique du renouvellement des générations : ces différences ne sont pas liées à la taille des entreprises puisque les deux leaders ont des stratégies radicalement opposées et nous le regrettons », tâcle la FNPL sans cité nommément Lactalis et Sodiaal.
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« Le ministre de l’Economie a demandé d’aller chercher du pouvoir d’achat et d’avancer sur les négociations commerciales, il faut faire attention que cela ne déstabilise pas l’agenda des négociations entre producteurs et transformateurs », met en garde Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL lors des assises du lait organisée dans l’Orne.