Pasteurellose : réagir vite et fort
Alors que son évolution peut être fulgurante, la pasteurellose des vaches adultes est souvent trop tardivement diagnostiquée. Un traitement antibiotique rapide et l’isolement des vaches malades sont indispensables.
Alors que son évolution peut être fulgurante, la pasteurellose des vaches adultes est souvent trop tardivement diagnostiquée. Un traitement antibiotique rapide et l’isolement des vaches malades sont indispensables.
Si les pasteurelloses sont bien connues en production de jeunes bovins, l’infection par la bactérie Mannheimia haemolytica peut aussi toucher les vaches laitières adultes.
En cas d’épisode clinique dans un élevage laitier, François Schelcher, de l’école nationale vétérinaire de Toulouse, conseille de pratiquer une autopsie le plus tôt possible. Et dès qu’il y a suspicion de pasteurellose sur un élevage, il recommande de traiter tôt la vache avec un antibiotique à excellente diffusion pulmonaire et à forte dose, avant même les résultats de microbiologie. Et il conseille d’isoler les vaches malades. À plus long terme, la vaccination peut être envisagée, en ciblant d’abord les vaches taries et les génisses prêtes à vêler.
Les symptômes respiratoires de la pasteurellose
Qu’est-ce qui doit mettre la puce à l’oreille sur des vaches laitières ? Une étude(1) a été réalisée sur cinq élevages laitiers ayant eu des cas de pasteurellose sur vaches adultes. « La maladie y a touché surtout des vaches de plus de 2 ans en début de lactation », précise le vétérinaire.
« Les signes respiratoires liés aux pasteurelloses peuvent être négligés et la prise de conscience en l’absence d’autopsie peut être tardive », constate le vétérinaire François Schelcher.
Les cas sont survenus à l’automne, en hiver ou au début de printemps, avec ou sans pâturage des vaches adultes. Les symptômes d’apparition brutale ont évolué rapidement et associaient fièvre (40-41 °C), anorexie, chute de lait, abattement et signes respiratoires (essoufflement, jetage, toux…). Sur un à trois mois, 10 à 40 % des vaches ont été affectées. La létalité par mort naturelle ou euthanasie a été de 8 à 35 %, portant notamment sur les premiers cas.
« Parfois, les symptômes étaient toutefois peu évocateurs, avec seulement un essoufflement discret », précise le vétérinaire.
Le saviez-vous ?
Aux Pays Bas, des souches hyper-virulentes de Mannheimia haemolytica sont apparues en veaux de boucherie et chez les adultes laitières.