Les sociétaires Sodiaal du Grand Ouest passent à l'offensive
Très inquiets du prix du lait pratiqué par leur coopérative, des sociétaires Sodiaal de Bretagne et des Pays de la Loire ont manifesté et interpellé des élus. Les rencontres avec Damien Lacombe, président de Sodiaal, laissent les manifestants sur leur faim.
Très inquiets du prix du lait pratiqué par leur coopérative, des sociétaires Sodiaal de Bretagne et des Pays de la Loire ont manifesté et interpellé des élus. Les rencontres avec Damien Lacombe, président de Sodiaal, laissent les manifestants sur leur faim.
« Lors de la rencontre avec Damien Lacombe, celui-ci est surtout revenu sur le passé et les difficultés de la coopérative : inflation, négociations difficiles avec la distribution..., indique Marie-Andrée Luherne, sociétaire dans le Morbihan et membre du bureau de la FNPL. Mais ces difficultés, toute la filière les connaît. Et il n'est pas juste de dire que tout se joue avec le troisième round de négociations tarifaires en cours avec la distribution. »
Les manifestants déplorent également que le président et les administrateurs de la coopérative ne reconnaissent pas le décalage entre le prix du lait pratiqué par Sodiaal et les autres laiteries.
Une annonce à 415 € pour l’année 2022
Pour ce qui est de l'avenir, Damien Lacombe ne laisse entrevoir aucune amélioration. « Il ne nous a pas annoncé le prix du lait d'octobre. Il a indiqué que l’objectif était un atterrissage à 415 €/1000 l pour le prix de base moyen sur l'année 2022. Cela agace beaucoup les sociétaires car c'était l'objectif affiché en début d'année. Or, depuis, il y a eu les fortes inflations sur nos élevages », ajoute Marie-Andrée Luherne.
« Cela fait des années que nous, sociétaires Sodiaal, patientons. On nous dit chaque année, que cela ira mieux les années suivantes, que la rentabilité de Sodiaal va s’améliorer. Aujourd’hui, ça suffit. Il y a eu des restructurations, d'autres fermetures de sites sont annoncées, et le prix du lait n'est pas à la hauteur, développe Yann Manach, sociétaire dans le Finistère et responsable de la section laitière de la FDSEA du Finistère. Nous voulons des réponses aux inquiétudes légitimes des producteurs, mais aussi de toute la filière, car le prix du lait pratiqué par Sodiaal sert de baromètre à Lactalis qui se place toujours juste au-dessus. C’est donc la moitié du lait en France qui n’est pas payé comme il se doit au vu de la conjoncture »
La FDSEA 29 demande une enquête parlementaire
Dès le mois d'août, des sociétaires Sodiaal appuyés par la FDSEA du Finistère ont demandé une enquête parlementaire sur l’état des finances du groupe Sodiaal. « Nous rencontrons des députés pour que notre demande aboutisse », indique Yann Manach.
Dans le Morbihan, « nous avons fait un courrier aux parlementaires pour interroger plus globalement sur l’application de la loi Egalim », ajoute Marie-Andrée Luherne.
Par ailleurs, plus de 200 sociétaires ont saisi le médiateur des relations commerciales agricoles, pour demander des explications et de la transparence sur le calcul du prix du lait. Sodiaal a en effet arrêté d'appliquer sa formule de prix, écrite dans son règlement intérieur, à partir du mois de juillet. Des travaux de réflexion sont en cours pour en bâtir une nouvelle.