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Les agriculteurs manifestent leur peur d'être les perdants de la PAC 2023

Les agriculteurs manifestent contre la future PAC. Pourtant, il est un peu tôt pour dire quels pourraient être les perdants et les gagnants. Les allers retours entre Bruxelles et les Etats membres se poursuivent sous forme de trilogues. Au niveau français, le PSN, Plan stratégique national n’est pas finalisé. Trop tôt pour savoir comment cela va se traduire pour les filières, estime-t-on à aux Chambres d'agriculture France.

© Analogicus / Pixabay

Intervenant lors d’une table ronde organisée par la Fnab (Fédération nationale des agriculteurs biologiques) sur le thème de l’agriculture bio dans la réforme de la PAC, la députée de Côte d’Or Yolaine de Courson a déploré les manifestations violentes qui se sont déroulées à Dijon le 6 avril. « Il est très important de trouver un espace de dialogue, » estime-elle. A Dijon, des affrontements se sont produits qui ont donné lieu à des interpellations, un policier a été blessé et de nombreuses dégradations ont été commises dans la ville. Dans le Centre-Val de Loire, les agriculteurs se sont réunis également à Bourges ce 6 avril et d’autres rassemblements ont été organisés ces jours derniers.

Lire aussi « Comprendre les enjeux de la future PAC en 6 questions »

Les agriculteurs protestent contre la future PAC, encore en négociation à l’heure actuelle. Les éleveurs de bovins viande craignent pour le maintien de leurs aides couplées, les céréaliers appréhendent un plafonnement qui modifierait le régime des aides versées…

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Les éleveurs allaitants ont demandé au ministre de l’Agriculture de revoir le projet de réforme de la PAC 2023.

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Encore beaucoup d'inconnues

Y aura-t-il des perdants, y aura-t-il des gagnants ? Il est trop tôt pour répondre, estime-t-on à l'APCA, les Chambres d’agriculture France. « Nous n’avons pas de chiffrages, » assure Thierry Pouch, économiste. Les négociations avec la Commission européenne se déroulent actuellement sous forme de trilogues. « La question extrêmement lourde est celle des écorégimes, » ajoute Thierry Pouch. Ces dispositifs basés sur des critères socio-économiques seraient versés en complément aux agriculteurs pour services, notamment environnementaux. Mais « sur la base de quels critères ? », s’interroge l’économiste. Selon lui il y a encore « plein d’inconnues ».

« Il y a encore énormément de choses à caler, » confirme Marine Raffray, agro-économiste aux Chambres d'agriculture France. Avec « des curseurs à fixer » au niveau européen mais aussi au niveau français avec le PSN, le Plan stratégique national.

La nouvelle PAC va devoir aussi être en adéquation avec le Green Deal, le pacte vert pour l’Europe, destiné à lutter contre le changement climatique. Le fil conducteur de la PAC 2023 est connu. D’une obligation de moyens avec la PAC en place, la nouvelle PAC s’achemine vers une obligation de résultats. Une nouvelle conditionnalité devrait se mettre en place, avec un suivi des performances, des indicateurs… Mais la nouvelle politique n’est pas encore validée. Les discussions se poursuivent avec le Parlement européen et le Conseil pour trouver un terrain d’entente. Aux Chambres d'agriculture France, on en reste pour le moment au stade des simulations.

 

Lire aussi dans l’Oise agricole : « PAC 2023 : pourquoi il faut réagir maintenant » et « Les Vingt-sept préoccupés par l’influence du Green Deal »

Lire aussi « Future PAC et Egalim : les agriculteurs manifestent à Lyon et Clermond-Ferrand »

 

 

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