AOP IGP laitières : Le changement climatique change la donne
Les contraintes de production des cahiers des charges ne doivent pas conduire les éleveurs à des impasses.
En zone époisses, les printemps ne sont pas beaucoup plus précoces qu'il y a vingt ans, mais la sécheresse estivale arrive bien plus tôt.
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C. Pruilh
L'époisses(1) est le cas emblématique d'une AOP qui se trouve bloquée par son cahier des charges. Celui-ci exige, du démarrage de l'herbe jusqu'au 15 juin, qu'au moins 50 % de la ration soit en herbe fraîche, pâturée ou affouragée en vert. Cette exigence devient très difficile à tenir avec de plus grosses chaleurs et sécheresses dès début juin, et des printemps pas beaucoup plus précoces. Entre 2011 et 2019, l'AOP a obtenu trois dérogations pour cause de sécheresse. « Les éleveurs font évoluer leurs systèmes fourragers, avec des prairies multiespèces, de l'affouragement en vert, une substitution d'une partie du maïs par de l'herbe, de la luzerne, des méteils, parfois une désintensification.