Aller au contenu principal

La traite robotisée questionne les AOP

Mis à part pour le comté qui l'interdit, les cahiers des charges de certaines AOP limitent le développement de la traite robotisée, sans réellement l’interdire malgré tout. Au-delà du débat sur le maintien de méthodes traditionnelles, le robot ne doit s’envisager que lorsque les conditions sont réunies.

<em class="placeholder">robot de traite</em>
L’utilisation des robots de traite reste un sujet sensible dans les filières AOP.
© M. Portier

L’utilisation des robots de traite reste un sujet sensible dans les filières AOP. Seule la filière comté a tranché la question en inscrivant clairement son interdiction dans son cahier des charges depuis 2018. Les autres AOP n’ont pas été aussi catégoriques, en préférant s’en tenir aux exigences de leurs cahiers des charges. Pour les moins contraignantes, la robotisation questionne parfois sur le risque d’impacter l’image de tradition du produit, mais elle fait peu débat, dès lors que la qualité du lait est préservée. Certaines AOP constatent par ailleurs que l’attrait des jeunes générations pour la traite robotisée doit être pris en compte pour assurer la transmission des exploitations.

En revanche, lorsque le cahier des charges définit un nombre de jours de pâturage et surtout une durée à respecter entre deux traites, l’automate peut semer la discorde. La filière reblochon en a fait les frais ces dernières années, certains éleveurs mettant en cause l’obligation de la traite biquotidienne introduite en 2012 dans le cahier des charges. Une condition qui interdit l’utilisation des robots en libre-service, conduisant un groupe d’éleveurs équipés de robots à contester cette contrainte.

Rentabiliser le robot sans le saturer

Certains élevages robotisés ont toutefois réussi à intégrer la double traite, en limitant l’accès au robot sur la journée. L’impossibilité de saturer l’automate complexifie sa rentabilité, mais les éleveurs parviennent à résoudre l’équation, grâce à un prix du lait élevé, à une bonne valorisation du pâturage et à un niveau de production plus modeste favorisant les taux.

Autre point d’achoppement, les détracteurs du robot mettent régulièrement en avant le risque de lipolyse. Un argument à nuancer, selon Jean-Louis Poulet, de l’Institut de l’élevage. « La lipolyse est multifactorielle, tout ne repose pas uniquement sur l’équipement de traite. Le robot a, par contre, souvent un effet multiplicateur, notamment avec l’augmentation de la fréquence de traite. Si l’élevage affiche au préalable un bas niveau de lipolyse, le passage à la traite robotisée aura peu d’incidence. Le robot va finalement renforcer l’hétérogénéité, entre les bons et les moins bons systèmes. »

L’enjeu du dépannage en régions montagneuses

L’expert pointe une autre limite mettant en cause le développement de la traite robotisée dans les zones AOP. « La densité du réseau de distribution est un facteur essentiel pour la réussite des élevages équipés de robots. Le concessionnaire doit être à moins d’une heure de route pour offrir un service de dépannage efficace. Cette condition n’est malheureusement pas remplie dans certaines régions montagneuses. »

Rédaction Réussir

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">vaches laitières dans leurs logettes paillées</em>
Prévention des boiteries : 4 points clés pour bien loger vos vaches

Même si les boiteries sont en général multifactorielles, le bâtiment est déterminant dans leur apparition ou leur aggravation…

<em class="placeholder">vaches au cornadis au Danemark devant une ration </em>
Emissions de méthane : l'additif Bovaer accusé de causer de graves troubles chez les vaches par des éleveurs danois

Au Danemark, l'additif Bovaer qui vise à à réduire les émissions de méthane entérique est sous le feu des critiques. Une…

<em class="placeholder">vache de race abondance à la traite </em>
DNC : Dans les Savoie, les éleveurs vont rapidement repartir en lait grâce à la solidarité

A partir du 22 octobre, des vaches ont commencé à arriver pour repeupler les élevages qui ont subi des euthanasies d'animaux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière