Aller au contenu principal

La coopérative normande Isigny Sainte Mère croit encore au lait infantile, même en Chine

Isigny Sainte-Mère, spécialisée dans les poudres de lait infantiles, notamment exportées vers la Chine, explique que ses ventes repartent, après une baisse en 2024.

« Nous continuons de croire que le lait infantile reste un atout fort de la coopérative pour valoriser le lait écrémé, qui aujourd’hui est une fraction du lait mal valorisée (lire ci-dessous) », ont insisté à plusieurs reprises Gérald Andriot, directeur général, et Arnaud Fossey, président de la coopérative Isigny Sainte-Mère, en Normandie, lors de l’assemblée générale de la coopérative le 28 mai.

Baisse de la natalité dans le monde

Il faut dire que les ventes de poudres de lait infantile ont connu un trou d’air en 2024 : de 43 000 tonnes en 2023, l’activité est tombée à 35 000 tonnes en 2024. « C’est dû à une diminution de la natalité, en Chine et ailleurs dans le monde, qui impacte aussi nos ventes en France », pointe Gérald Andriot.

Nouvelles normes chinoises perturbatrices

Gérald Andriot ajoute que « la baisse des ventes a aussi été causée par les perturbations provoquées sur le marché par les nouvelles exigences chinoises pour reformuler et faire certifier les produits infantiles ». « L’année 2024 est la plus difficile depuis le début de notre partenariat avec Isigny en 2013, avec des volumes en forte baisse pour la première fois », expose Laetitia Albertini, directrice générale de H & H, le groupe chinois partenaire commercial et associé non-coopérateur d’Isigny.

Le cas d’Isigny et de H & H reflète le marché : les importations chinoises de préparation infantile ont chuté de 9 % à 216 000 tonnes en 2024, « le plus bas niveau depuis 2015 », indique l’Institut de l’élevage dans un rapport sur les marchés mondiaux. Cette baisse a eu un impact sur les exportations françaises de lait infantile qui ont reculé de 37 % vers la Chine, à 17 300 tonnes, pointe l’interprofession laitière, le Cniel.

Rebond des naissances en Chine en 2024

Pour l’année 2025, « nos activités reprennent vers la Chine », assure la coopérative normande. Cette perspective positive s’inscrit dans un contexte où les importations chinoises de poudres infantiles croissent de 12 % sur les quatre premiers mois 2025, tous pays confondus, selon le Cniel. Une situation contraire aux mauvais chiffres français : -33 % d'exportations françaises vers la Chine en poudres infantiles.

Laetitia Albertini est également optimiste pour les poudres premium d’Isigny. « Depuis fin 2024, il y a un fort rebond d’activité et nos commandes à Isigny réaugmentent et dépassent même celles de 2023. » En 2024, le nombre de naissances en Chine a légèrement augmenté à 9,5 millions de bébés « grâce à l’année du dragon » et à « une politique de soutien des familles ». L’avenir dira si ce rebond perdurera.

Isigny diversifie ses pays clients

Isigny exporte ses poudres infantiles ailleurs dans le monde et renforce la diversification de son portefeuille clients. « Après une année 2024 intense en prospections, nous avons décroché de nouveaux marchés en Europe et au grand export. Au global, nous tablons sur des ventes de poudres de lait infantile d’un niveau proche des années précédentes », indique Gérald Andriot.

Le lait écrémé est mal valorisé

La cotation poudre de lait écrémé en France reste relativement stable depuis plus de deux ans, entre 2 300 et 2 600 €/t. « Ces niveaux de prix nous inquiètent, alerte Gérald Andriot, directeur général d’Isigny Sainte-Mère. Ils sont similaires aux prix de 2012, mais nos charges sont bien supérieures. Il faudrait 3 100 euros pour couvrir nos charges actuelles et dégager la même valorisation qu’en 2012. »

Les plus lus

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
<em class="placeholder">Camion de collecte en train de dépoter, livrer, du lait de vache sur un site de Lactalis</em>
Prix du lait 2026 : « Nous ne tolérons aucune baisse »

Les éleveurs laitiers déplorent un prix du lait qui a commencé à baisser en cette fin d'année 2025, alors qu'ils sont moins…

« Une carence en minéral a entraîné des boiteries sur nos laitières », dans les Côtes-d'Armor

Au Gaec de Kerilys dans les Côtes-d’Armor, le manque de minéral pendant la période de pâturage a créé un gros souci de…

<em class="placeholder">vaches au cornadis au Danemark devant une ration </em>
Emissions de méthane : l'additif Bovaer accusé de causer de graves troubles chez les vaches par des éleveurs danois

Au Danemark, l'additif Bovaer qui vise à à réduire les émissions de méthane entérique est sous le feu des critiques. Une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière