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« J’intercale des betteraves entre deux prairies »

Le Gaec Hily, dans le Finistère, renouvelle ses prairies en intégrant des betteraves fourragères dans la rotation. Pâturées, elles fournissent du vert et du frais à un moment où l’herbe vient à manquer. La nouvelle prairie est semée à l’automne sous couvert de méteil.

« Pour être autonome, il faut optimiser les surfaces fourragères et maintenir des prairies productives », arguent Rémy et Mikaël Hily, à la tête d’un troupeau de 55 vaches laitières à 7 000 l de moyenne pâturant neuf à dix mois par an sur une trentaine d’hectares. Chaque année, le Gaec renouvelle deux hectares de prairies sous couvert de méteil à l’automne en intercalant des betteraves fourragères qu’il fait pâturer. « Cela permet à la fois d’éviter la rotation prairie sur prairie, et grâce aux betteraves, nous maintenons une bonne dynamique de pâturage pendant deux mois en fin d’été, à une période où l’herbe pousse moins, apprécie Rémy. Les betteraves sont plus souples à exploiter qu’un colza fourrager et il n’y a pas besoin d’équipement spécifique. C’est une solution économique car elle n’engendre pas de frais de récolte et améliore la concentration de la ration estivale. »

La destruction de la prairie au rotavator intervient dès mi-février si le sol est suffisamment sec, en deux passages. « Nous effectuons ensuite un travail superficiel avec un outil à dent (chisel) pour garder une structure du sol assez ferme, et éviter le risque d’acidifier le sol suite au retournement de la prairie. » Les betteraves sont semées mi-mars au semoir monograine à 45 cm d’écart interrang et à une densité de 100 à 110 000 plants par hectare, après un passage de herse rotative.

À partir de la mi-août, le pâturage au fil avant ne pose pas de difficulté « mais il faut y aller doucement. Les vaches sont capables de pâturer jusqu’à 70 cm après le fil. Nous laissons deux mètres linéaires par vache ». Dans la pratique, elles pâturent une prairie le jour, et elles accèdent aux betteraves la nuit en plus d’un autre paddock. « Elles apprécient cet aliment frais et appétent, indique Mikaël. C’est un fourrage sain qui améliore les taux et l’état de santé des animaux et qui permet de maintenir la production sans avoir à apporter d’aliment à l’auge. » Le seul bémol, c’est que les betteraves nécessitent deux désherbages à petites doses comme elles sont semées très tôt.

La prairie repart facilement après la récolte du méteil

Mi-octobre, les éleveurs labourent la parcelle et y sèment un méteil à 3 cm de profondeur à base de seigle (15 kg/ha), avoine (15 kg/ha), pois (25 kg/ha), vesces commune et velue (8 et 2 kg/ha), blé et triticale. « Nous repassons par-dessus au combiné pour semer la prairie en superficiel en favorisant un lit de semence plus fin. » Le méteil est récolté début mai, au stade début floraison de la vesce et du pois. « C’est pour nous le meilleur compromis UFL/MAT. D’une année sur l’autre, il ne donne jamais le même résultat mais le rendement est toujours correct, 8 à 10 tMS/ha, avec des records à 12 tMS/ha, décrit Rémy. À la récolte, on aperçoit une herbe chétive et un peu jaunie sur la parcelle, mais elle repart très vite. Au bout de cinq à six semaines, la prairie est vraiment bien installée, les vaches y pâturent. »

Bien choisir ses variétés

Pour le pâturage, le Gaec déconseille les variétés trop riches en matière sèche. Il recourt à des variétés dédiées au pâturage (Lactimo, Geronimo), mais pas uniquement. « Je préfère des betteraves bien enterrées que certaines qui sortent trop du sol. La variété Brunium par exemple est bien enterrée mais les vaches parviennent très bien à l’arracher. »

Rédaction Réussir

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