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Isigny Sainte Mère veut différencier toute sa collecte

Des normandes, du sans-OGM : c'est l'orientation forte de la coopérative normande à l'horizon 2024. La nouvelle unité de poudre de lait infantile devrait être opérationnelle mi-2021.

« Pendant plusieurs années, nous avons donné des volumes supplémentaires à produire sans condition particulière. Aujourd'hui, notre objectif est que tous les adhérents s'engagent vers une normandisation du cheptel et une alimentation des troupeaux sans OGM », a planté Arnaud Fossey, président de la coopérative normande Isigny Sainte Mère, lors de l'assemblée générale du 4 septembre dernier.

Pour le sans-OGM, au 1er janvier 2022, les aliments contenant des OGM seront interdits pour alimenter le troupeau laitier. « Nous mettons en place une prime de 7 €/1 000 l pour ceux qui entrent dans la démarche à partir de ce mois d'octobre. Et à partir du 1er juillet 2021, il y aura un malus de 7 €/1 000 l à ceux qui ne sont toujours pas engagés et la prime sera maintenue. » Au 1er janvier 2022, les OGM seront définitivement interdits.

Des primes et des malus

Pour la normandisation, en janvier 2024, l'objectif de la coopérative est que chaque élevage compte au moins 10 % de vaches normandes. « Aujourd'hui, notre système de bonus commence avec une prime de 12 €/1 000 l quand il y a au moins 10 % de normandes dans un troupeau en zone AOP, et peut aller jusqu'à 35 € pour un troupeau 100 % normandes. Hors zone AOP, la prime démarre à 7 €. En 2024, l'élevage qui comptera moins de 10 % de Normandes aura un malus de 12 €/1000 l en zone AOP, et -7 € hors zone AOP. » Aujourd'hui, les Normandes représentent un tiers des effectifs en moyenne. Environ 40 % des exploitations n'ont pas de Normandes dans leur troupeau. « Ce ne sont pas des contraintes. Ce sont des opportunités de croissance et de valorisation », souligne Arnaud Fossey.

Des investissements en cours

La Covid-19 et le Brexit (déjà -15 % de chiffre d'affaires depuis deux ans) perturbent les activités et résultats d'Isigny Sainte Mère, mais la coopérative résiste, grâce au fait qu'elle est multi-pays, multi-canaux de distribution, multi-productions. « Ce n'est pas fini. Le Brexit compliquera les échanges, augmentera les coûts. Toutes les conséquences de la Covid ne sont pas encore mesurées. Enfin, reste la menace d'éventuelles taxes américaines sur les pâtes molles que nous exportons là-bas », indique Daniel Delahaye, directeur général d'Isigny.

Isigny poursuit néanmoins ses deux investissements en cours. Un atelier d'affinage de mimolette d'une capacité de 400 tonnes, qui vient d'être mise en service. Et l'unité 3 de poudre de lait infantile, d'une capacité de 25 000 tonnes, qui devrait être opérationnelle mi-2021.

Lire aussi : La demande en poudre de lait infantile est toujours forte

Chiffres clés

En 2019 :

251 millions de litres de lait collectés, dont 8 M l en bio
432 exploitations
413,14 €/1000 l de prix total payé, primes et ristournes comprises

Le résultat net baisse mais reste bon

En 2019, le chiffre d'affaires et l'EBE progressent d'environ 10 %. L'EBE s'établit à 56 millions d'euros, soit 12 % du chiffre d'affaires. « Le résultat net baisse de 13 % et atteint 20 millions d'euros, en lien avec nos investissements élevés. Sur trois ans (2019 à 2021), 150 millions d'euros sont engagés, en majorité pour U3, la future unité de poudre de lait infantile », commente Arnaud Fossey, président de la coopérative, lors de l'assemblée générale.

Le retour sur résultat représente une enveloppe d'environ 7 millions d'euros : 27 €/1 000 l de ristournes et 0,83 € d'intérêt au capital social. Le prix du lait de base A était en 2019 de 337,46 €/1 000 l, légèrement plus élevé qu'en 2018. Le prix réel payé augmente nettement plus (+12,43 €, à 380,94 €/1 000 l) grâce à l'amélioration de la qualité et de la richesse du lait. Au final, toutes primes et ristournes comprises, le prix aboutit à 413,14 €/1 000 l en 2019 (+ 15,54 €/2018).

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