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Êtes-vous prêt à vous engager dans une filière de différenciation ?

Non OGM, lait de pâturage, bien-être animal… Si vous avez le choix, franchissez-vous le pas ?

 

Denis Muron, éleveur dans la Loire

 

 
 © Muron

 

OUI. Je me suis engagé en février 2018 dans "Les laitiers responsables", la démarche de Sodiaal (pâturage, non OGM, bien-être animal et rémunération de l’éleveur). Mon élevage est situé dans une zone de montagne où il n’y a pas d’AOP, et le passage en bio demandait trop d’adaptations. Cette démarche m’a tout de suite plu car elle valorise mon système herbager relativement chargé : 30 laitières et 20 vaches allaitantes sur 54 ha dont 44 ha de prairies. Depuis que j’ai démarré la démarche, j’ai avancé de trois semaines la sortie à l’herbe grâce à des réimplantations de prairie et j’ensile 2 ha de moins au profit du pâturage, pour réduire le coût alimentaire. Je suis à 240 jours de pâturage. Pour le non OGM, j’ai toujours un correcteur azoté 50 % de tourteau de colza et 50 % tourteau de soja, mais certifié non OGM. Chez moi, le surcoût reste raisonnable, de 7 €/1000 l. J’ai suivi la formation pour le bien-être animal ; ça remet en tête des choses. Grâce à la prime de 15 €/1000 l, je me suis décidé à installer un brumisateur dans la salle de traite, très efficace pour le bien-être des vaches comme pour le mien ! Et je mettrai une brosse dans la stabulation.

Christophe Chanteux, en Gaec dans le Maine-et-Loire

 

 

 

NON. Pas pour l’instant. Savencia propose aux éleveurs de l’OP Perrault de s’engager dans le cahier des charges des bovins nourris sans OGM. Nous sommes intéressés pour passer notre atelier vaches laitières (700 000 litres) en non OGM, mais nous sommes coincés par notre organisation avec l’atelier chèvres laitières (600 000 l). Nous avons une mélangeuse automotrice pour les deux élevages et les refus des chèvres sont donnés aux génisses. Une solution serait de passer l’alimentation des chèvres en non OGM, mais il n’existe pas encore de filière valorisant le lait de chèvre en non OGM. Or remplacer le tourteau de soja de leur correcteur et de leur concentré par des ressources certifiées non OGM serait très coûteux. Avec notre conseiller, nous cherchons à revoir leur ration pour se passer le plus possible de soja sans baisser en production. Pour les vaches, le passage en non OGM serait moins coûteux grâce au pâturage de printemps, et parce que le correcteur azoté comporte moins de soja (un tiers de soja, un tiers de colza et un tiers de mélange tanné).

Valérie Blandin, en Gaec dans la Manche

 

 
 © Blandin

 

OUI. À la coopérative Maîtres laitiers du Cotentin, les producteurs choisissent entre quatre types de lait différenciés : bas carbone, bio, lait de pâturage en non OGM, AOP beurre et crème d’Isigny. Déjà sous cahier des charges AOP, nous sommes entrés sans hésiter dans la filière non OGM. C’est une suite logique pour l’AOP. Et il y a un intérêt pour le Gaec grâce à la prime de 13 €/1000 l (6,5 € pendant les six mois de conversion), même si le surcoût du non OGM est relativement élevé à 8,8 €/1000 l. En effet, dans notre système herbager (100 ha d’herbe, 120 Prim’Holstein à 9 400 l/VL), nous distribuons 1,5 t/VL de correcteur et concentré, avec du tourteau de soja pour assurer un bon taux de matière grasse (1,5 €/g au-delà de 38 g/l). Depuis le 1er octobre, nous sommes passés en soja non OGM. Pour réduire le correcteur azoté tout en maintenant la production laitière, nous avons amélioré la gestion du pâturage ce printemps. Ainsi, en maintenant plus de 7 mois de pâturage (exigence de l’AOP), nous avons augmenté les récoltes d’herbe en ensilage et enrubannée.

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