DNC : La FNB et la FNPL veulent que la France conserve son statut indemne
La FNB et la FNPL appellent le gouvernement à garantir le maintien du statut indemne de DNC de la France, et à se mettre en position d'avoir en stock des vaccins en très grandes quantités.
La FNB et la FNPL appellent le gouvernement à garantir le maintien du statut indemne de DNC de la France, et à se mettre en position d'avoir en stock des vaccins en très grandes quantités.
« Nous portons d’abord un message de compassion envers tous les éleveurs touchés par la DNC, ceux qui sont confrontés à un abattage ainsi que tous ceux des zones réglementées qui subissent des situations de marché délicates », ont entamé Patrick Bénézit, président de la FNB et Yohann Barbe, président de la FNPL lors d’une conférence de presse le 16 décembre.
Pour les responsables syndicaux, les avis scientifiques doivent continuer à guider les décisions prises dans la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse.
1-« Notre priorité essentielle est que l’Etat fasse tout pour maintenir le statut indemne de DNC de la France. Les éleveurs ne doivent en aucun cas pâtir d’une dévalorisation économique de leur production », présente Patrick Bénézit. Cela concerne les bovins et tous les produits. « Des fromages AOP au lait cru font déjà l’objet d’un embargo de la part de la Grande-Bretagne et du Canada. On ne voudrait pas que sous couvert de raison sanitaire, du protectionnisme s’installe de la part de certains pays tiers » explique Yohann Barbe.
La France a obtenu un accord bilatéral avec l’Italie pour expédier des bovins vaccinés contre la DNC, dont les conditions sont très exigeantes. « On salue cet accord. C’est mieux que d’être bloqué 14 mois, et on espère pour plus tard un assouplissement », explique Patrick Bénézit. Si la vaccination est très vite réalisée dans une zone, on peut espérer expédier des animaux au bout de quatre mois. Si cela va plus lentement, ce peut être dans un délai de cinq mois, six mois…Les premiers broutards sont partis de la Loire pour l’Italie. Mais pour le Pays de Gex, dans l’Ain, les animaux ne pourront pas être expédiés en Italie avant février alors qu’ils sont bloqués depuis juillet.
« Avec l’Espagne, les discussions n’ont pas encore abouti à la signature d'un accord. Mais on s’orienterait vers des conditions analogues à celles demandées par l’Italie », informe le président de la FNB.
2- « Nous demandons que l’Etat se fournisse massivement en doses de vaccins contre la DNC de façon à pouvoir être prêts à toute éventualité », poursuivent les responsables syndicaux. Aujourd’hui les commandes de l’Etat sont beaucoup trop courtes selon eux, et les éleveurs ont besoin d’être rassurés. « Il faudrait avoir d’avance en stock des doses en quantités suffisantes pour vacciner 30 à 40 % des bovins de France. La ministre a toujours dit que les vaccins en stock correspondaient à « une zone d’avance » et nous estimons que ce n’est plus assez, vu la taille de la grande nouvelle zone vaccinale le long des Pyrénées. »
La FNB et la FNPL ont pu comprendre que Bruxelles n’a pas encore reconstitué son stock historique de vaccins contre la DNC (les 500 000 doses de départ). « On ne veut pas voir d’éleveurs qui n’accèdent pas aux vaccins. »
Les présidents des syndicats insistent sur la responsabilité de tous dans cette crise, au sujet de personnes qui prennent la parole et encouragent à ne pas déclarer les animaux malades. « Le risque, je l’espère, va être maitrisé sur le début de l’hiver. Mais si des animaux malades maintenant ne sont pas déclarés, il y a un réel risque d’embrasement au printemps prochain. C’est une bombe à retardement », explique Yohann Barbe.
3- La FNB et la FNPL demandent que tout soit mis en oeuvre pour que la vaccination soit extrêment rapide dans la vaste zone réglementée du long des Pyrénées. « Il en va de l’avenir de ces élevages, de ceux de leurs voisins, et de ceux du reste de la France. »
4- Des compensations financières pour les éleveurs exposés aux périodes de blocages du commerce des bovins continuent d’être demandées auprès du ministère. « Le maintien en élevage des animaux à l'engraissement représente 3 euros par jour, et dans certains cas ils subissent des dévalorisations commerciales ou liées à la spéculation. » Les petits veaux laitiers sevrés ne trouvent plus de débouchés en veau de boucherie, les broutards ne sont plus des broutards, des génisses changent de catégorie.
5- La FNB et la FNPL appellent au versement immédiat du solde de l’indemnisation de la valeur du cheptel pour les élevages ayant subi un abattage. « Ce n’est pas encore le cas. Un acompte a été versé, mais certains éleveurs qui achètent actuellement des vaches doivent avancer une partie de la trésorerie. »
La FNB et la FNPL veulent aussi que le gouvernent mette tout ce qui possible en place pour identifier des mouvements illicites de bovins, et continue à chercher si il existe une possibilité de transmission du virus par les camions ou autrement. « C’est un peu facile de dire à chaque fois que la maladie s’est déplacée par des mouvements d’animaux, mais pour l’instant on n’a rien sur la table » constate Yohann Barbe.