Des marchés du lait encore attentistes
Cet été, la valorisation beurre poudre s'est effritée. Pourtant, la collecte des cinq principales zones exportatrices semble morose.
Cet été, la valorisation beurre poudre s'est effritée. Pourtant, la collecte des cinq principales zones exportatrices semble morose.
La valorisation beurre poudre est en deçà de 300 €/1 000 l sur juillet, août et début septembre. Les cotations de la poudre de lait écrémé sont à peu près stables depuis plusieurs mois et les cours du beurre baissent légèrement depuis juin.
" Les cours de la poudre de lait écrémé devraient remonter d'ici la fin de l'année. Cet été, ils sont restés stables car les stocks publics européens qui avaient été achetés par des entreprises et des traders n'avaient pas été complètement revendus et consommés ", explique Gérard Calbrix, à Atla. Sur le second semestre, " les stocks privés devraient sérieusement se vider si la demande mondiale reste dynamique et que la collecte des grands bassins exportateurs ne se redresse pas ". La demande mondiale est encore dynamique par rapport à l'an dernier, surtout pour la poudre de lait écrémé.
Des craintes pour le prix du beurre
Pour le beurre, Atla et l'Institut de l'élevage sont moins optimistes. Les stocks privés sont nettement supérieurs à leurs niveaux de 2017 et 2018. Et les entreprises fabriquant moins de poudre grasse, elles font davantage de beurre. Si la consommation ne se redresse pas vite et fort, il n'y aura peut-être pas de hausse de prix, ou alors de faible ampleur.
Du coup, d'ici la fin de l'année, " la valorisation beurre poudre risque de ne pas remonter au-delà de 300 €/1 000 l ", selon Gérard Calbrix. Cette situation se répercute sur le prix allemand et irlandais de cet été.
Pourtant, la collecte des cinq principales zones exportatrices mondiales patine. " Elle devrait être à peu près au même niveau qu'en 2018. Dans l'Union européenne, la collecte est au mieux stable, voire en légère baisse (-0,3 %) sur juillet et août. Seuls l'Irlande et le Royaume-Uni ont une production réellement dynamique ", détaille Gérard You, de l'Institut de l'élevage. Les dernières données de collecte indiquaient une baisse en Australie et en Argentine. La collecte est stable aux États-Unis. Seule la Nouvelle-Zélande affichait un +4 % en juillet, mais sur de très faibles volumes (creux de collecte).
Alors pourquoi les prix ne repartent-ils pas à la hausse ? Le niveau des stocks dans l'UE et aux USA pèse sur les prix. Le marché attend la hausse saisonnière de la collecte néozélandaise. Enfin, le ralentissement économique mondial et les guerres commerciales peuvent essoufler la demande. Autant de raisons pour que le marché soit encore attentiste en ce mois de septembre.