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Crise énergétique : les élevages laitiers autonomes résistent mieux

Le réseau Civam Grand Ouest pointe les atouts des élevages bovins lait en agriculture durable face aux défis actuels des coûts très élevés des intrants et du renouvellement des générations.

Dans les systèmes pâturants du réseau Civam, les charges d'énergies indirectes (utilisées pour la production, le transport et le stockage des intrants) représentent 10 % des charges totales.
Dans les systèmes pâturants du réseau Civam, les charges d'énergies indirectes (utilisées pour la production, le transport et le stockage des intrants) représentent 10 % des charges totales.
© C. Pruilh - Archives

Les systèmes autonomes économes, basés sur des ressources fourragères pâturées, sont logiquement plus résilients face aux hausses des prix des intrants (aliments, fourrages, engrais, énergie) et des prestations de culture. « En moyenne sur dix ans, les charges d’énergies directes (électricité, carburant) des fermes Civam, bio et non bio, sont plus faibles de 42 % par rapport à la moyenne Rica (réseau d’information comptable agricole) », chiffre le réseau à l’occasion de la publication annuelle des résultats de ses exploitations laitières adhérentes du Grand Ouest. « Les charges d’énergies indirectes (utilisées pour la production, le transport, le stockage des intrants) consommées par les fermes Civam représentent 10 % des charges totales, contre 20 % pour les fermes du Rica. »

Le capital des fermes Agriculture durable progresse peu

Les fermes en Agriculture durable (AD) du réseau Civam ont aussi des atouts pour répondre au défi de la transmission des exploitations laitières, « notamment pour l’installation des personnes non issues du milieu agricole ». Le capital par associé avoisine 220 000 € pour les fermes AD non bio, et ce depuis 2011. C’est bien moins que la moyenne des fermes du Rica dans le Grand Ouest, pour lesquelles le capital par associé dépasse 275 000 € en 2020, après une hausse quasi constante depuis 2010 (+34 %/2020).

Un résultat courant peu volatile sur treize ans

Sur treize années de suivi, le résultat courant moyen par actif des fermes AD non bio, en plus d’être toujours supérieur, est plus stable que celui des fermes du Rica. La dernière analyse de l’Observatoire du réseau Civam porte sur l’année comptable 2020. Le Produit par actif des fermes AD non bio est plus faible que celui des fermes du Rica : 97 600 € environ contre 132 900 €/UTH. Avec un prix du lait similaire (375 €/1 000 l pour les premiers et 380 € pour les seconds), cela s’explique par un volume de lait produit inférieur (moins de vaches, rendement laitier plus faible). Mais comme les charges pèsent beaucoup moins lourd, le résultat courant moyen des fermes AD non bio est largement supérieur : 25 800 €/UTH contre 17 700 € en moyenne pour les fermes du Rica.

Des charges réduites, notamment pour l’alimentation

Côté charges, presque toutes sont en deçà de celles des fermes du Rica, à l’exception des frais d’élevage, main-d’œuvre ou des cotisations MSA. Les postes de charges les plus légers par rapport aux fermes du Rica sont les charges d’aliments (-25 000 €). Ces fermes distribuent moitié moins de concentrés que les fermes du Rica. Les charges fourragères également (-12 200 €), en lien avec une stratégie de pâturage des fourrages plutôt que de récolte, stockage et distribution. Les frais de mécanisation (-10 700 €) et les amortissements de matériel et de bâtiment (-8 200 €) font aussi la différence.

Pour être efficaces économiquement (rapport Résultat/Produit), les fermes AD mobilisent davantage les processus biologiques : légumineuses pour limiter l’utilisation des engrais minéraux, rotations longues avec des prairies pour casser les cycles d’adventices et de ravageurs…

 

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