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Coproduits : Parvenez-vous encore à vous approvisionner en pulpes surpressées ?

L’offre en pulpes surpressées s’est réduite ces dernières années notamment en raison de la baisse des surfaces et des rendements des betteraves sucrières et de la concurrence avec les méthaniseurs. L’approvisionnement pour les élevages non-planteurs n’est plus forcément garanti.

Guillaume Carlu, éleveur dans le Pas-de-Calais

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Guillaume Carlu, éleveur dans le Pas-de-Calais © G. Carlu
NON. Nous avons acheté des pulpes surpressées pour la dernière fois en 2022, autour de 20-22 €/t. Théoriquement, en tant que non-planteurs, nous aurions pu demander pour la dernière fois cette année une livraison équivalente à un tiers du volume habituel, soit 350 t par an pour nos 80 laitières. Les pulpes nous ont permis pendant des années, comme à de nombreux autres éleveurs du Haut Pays et du Boulonnais qui ne cultivaient pas de betteraves, d’augmenter le volume de lait produit sans agrandissement foncier. Nous établissions des contrats sur trois ans avec la sucrerie située à 20 minutes de la ferme avec des prix intéressants, autour de 14-15 €/t. À partir de 2020, les volumes disponibles ont commencé à se restreindre et les prix à augmenter doucement. Depuis 2023, la priorité est donnée aux coopérateurs de Tereos. J’ai préféré anticiper en trouvant une solution de substitution. J’ai acheté 6 hectares de maïs sur pied à un voisin qui a arrêté les vaches et je cultive désormais 1,5 ha de betteraves fourragères qui fournissent 200 tonnes. C’est un fourrage lactogène, appétent et frais mais exigeant quatre à six désherbages et un chantier de récolte chronophage. Particulièrement ici, où nous avons beaucoup de cailloux. Nous sommes contraints de les trier à l’aide d’un déterreur à pommes de terre acheté en Cuma. C’est deux jours de travail !

Jean Thomas, éleveur dans le Pas-de-Calais

OUI. Je ne suis pas coopérateur mais je peux encore commander le volume intégral correspondant aux besoins de mes 80 laitières, soit 400 tonnes. Avec le transport, les pulpes surpressées me reviennent à 34-35 €/t. L’exploitation se trouve à 35 km de la sucrerie de Sainte-Emilie. Avec une surface limitée à 40 hectares, mon système fourrager est clairement dépendant de ce coproduit. Les laitières en reçoivent 3 à 4 kg MS par jour. Pour l’instant, j’ai de la chance, l’accès aux pulpes reste possible. Si un jour, ce n’est plus le cas, j’achèterai du maïs sur pied à des céréaliers car je n’ai pas suffisamment de surface.

Gautier et Etienne Decherf, éleveurs dans le Nord

OUI MAIS pour continuer à pouvoir nous approvisionner en pulpes, nous avons dû devenir coopérateurs Tereos. Nous allons réaliser notre première récolte cet automne. Nous avons emblavé 5,5 hectares, le minimum pour un contrat de 500 t. Nous n’en avions jamais cultivées auparavant. Mais nous avons bénéficié de l’accompagnement de techniciens locaux. C’est une contrainte supplément pour nous, mais nous estimons que les pulpes apportent vraiment une plus-value en diversifiant les sources énergétiques de la ration de nos 100 vaches à 11 500 kg. Et puis, nous sommes dans une région où nous pouvons bénéficier de ce coproduit local de qualité, alors nous avons franchi le pas.

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