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Agrivoltaïsme et agroforesterie : un duo gagnant en volailles

Le suivi par l’Itavi d’un site d’agrivoltaïsme en élevage de canards à foie gras délivre ses premiers résultats sur les impacts d’abris photovoltaïques.

À 14 h 40, le 12 juin 2022 les canards se reposaient sous les abris par 30 °C de température ambiante.
À 14 h 40, le 12 juin 2022 les canards se reposaient sous les abris par 30 °C de température ambiante.
© Itavi

La présence d’abris, en particulier lorsqu’ils sont couplés à des éléments agroforestiers, peut contribuer à la prospection du parcours par les volailles et à leur bien-être. Sans impacter la qualité de vie au travail des éleveurs, l’agrivoltaïsme offre une valeur ajoutée qui peut être réinvestie pour l’aménagement du parcours et/ou constituer un complément de revenu.

Tels sont les premiers enseignements d’une étude réalisée par l’Institut technique de l’aviculture (Itavi) depuis mai 2022 sur un élevage de canards à foie gras situé en Haute-Garonne et équipé par NovaFrance Energy. Le parcours des 2 ateliers, d’une taille de 9 hectares, est doté de 14 abris à toiture photovoltaïque (4 060 m²), soit 4,5 % de la surface totale, ainsi que d’aménagements arborés en fond et en pourtour représentant 3 750 m2 de bosquet (4,2 % du parcours).

Évaluation des températures ressenties

Des suivis de température et d’humidité ont été réalisés en périodes chaude et froide, de façon à mieux appréhender le confort thermique des animaux dans trois zones : sur la prairie, sous un abri photovoltaïque et dans un bosquet d’arbres. C’est l’indicateur THI (Temperature Humidity Index), évaluant la température ressentie par les animaux en couplant température et humidité, qui a été utilisé, avec une moyenne journalière calculée à partir de données relevées automatiquement toutes les 10 minutes.

A quel couple température-hygrométrie correspond une valeur de THI ?

En couplant température et hygrométrie de l’air ambiant, le THI permet d’évaluer le ressenti des animaux et de le comparer dans deux contextes météorologiques ...

source : Chambre d'agriculture de Bretagne

En couplant température et hygrométrie de l’air ambiant, le THI permet d’évaluer le ressenti des animaux et de le comparer dans deux contextes météorologiques différents.

Plus le THI est élevé, plus le risque de coup de chaleur est fort, en lien avec la durée d’exposition des canards. La répartition des THI journaliers classés par niveau de risque d’hyperthermie (nul, modéré, sévère, très sévère) au mois de juin 2022 montre que les profils sont très similaires entre le bosquet et la toiture photovoltaïque.

Comparaison des THI relevés sur le parcours nu des canards, sous abri photovoltaïque et sous bosquet

évolution horaire du THI moyen calculé à partir des relevés température et hygrométrie au mois de juin 2022. Les profils de THI sont quasi identiques sous abri et dans ...

C’est la prairie qui présente la fréquence de risque coup de chaleur la plus élevée (20 % des jours), 8 ou 10 points supérieurs aux valeurs mesurées sous abri photovoltaïque ou bosquet. Autrement dit, ces derniers peuvent contribuer dans une même proportion à améliorer le confort thermique des canards présents sur le parcours.

 

Le bosquet et l'abri photovoltaïque présentent la fréquence de risque d'hyperthermie très sévère nettement inférieure à celle de la prairie nue

Effet de la répartition sur le parcours

Le comportement des animaux à l’égard d’un abri ou d’un bosquet est d’ailleurs très proche.

Il a été observé que la présence d’un élément d’aménagement (arboré ou abri photovoltaïque) favorise la fréquentation du parcours. Toutefois, si ces aménagements ne sont pas continus jusqu’en fond de parcours, ce dernier ne sera pas utilisé par les animaux qu’il y ait des abris ou non. La « réticence » des canards à traverser une trop grande zone nue l’emporte sur le « besoin » d’aller explorer une zone qui peut leur conférer un meilleur bien-être. Ces premiers résultats montrent que l’intégration de modules photovoltaïques doit suivre des préconisations similaires à celle d’arbres de grandes tailles.

Agroforesterie et agrivoltaïsme doivent être appréhendés de manière complémentaire afin que les systèmes de production avicole s’adaptent aux problématiques environnementales actuelles (consommation d’énergies fossiles, empreinte carbone…). La suite de ce travail caractérisera plus en détail les services rendus par l’agroforesterie (stockage carbone, biodiversité) et par les abris photovoltaïques (autoconsommation électrique, fourniture d’énergie renouvelable).

 

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