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Blockchain
Traçabilité : la meunerie rassure le client final

La demande citoyenne de traçabilité a poussé au développement de la blockchain. Les informations sur la fabrication d’une baguette n’ont désormais plus de secret pour l’amateur de pain. D’autres étapes restent à franchir.

© Tumisu/Pixabay

" Le client, on ne l’a pas trop respecté par le passé. Et il en est conscient aujourd’hui. S’il y a une chose qui va le rassurer aujourd’hui, c’est bien de savoir par qui, où, comment est fait un produit et qui est à la manœuvre derrière ? Le dire c’est essentiel, le dire sincèrement est primordial », explique Jean-Christophe Chassaigne, producteur de céréales bio, de farine et de graines et président fondateur d’Alliance bio (une meu­nerie pour la transformation des céréales en farine et une unité de conditionnement pour les légu­mineuses dans le Lot-et-Garonne), dans un témoignage sur YouTube réalisé en novembre 2020 lors de la mise en place de technologies blockchain pour la traçabilité. D’autres données ont été collectées (sur l’utilisation de variétés anciennes de blé, sur la rotation des cultures ou encore sur le principe de respect du sol pour en améliorer la régénération…) mais à un usage potentiel par les professionnels de l’amont de la chaîne de production.

« Ce que j’attends de la blockchain ? Un retour sur investissement en capital confiance de la part des consommateurs », précise-t-il encore. Outre les informations répondant aux critères qu’il a énumérés, on trouve également le PDF de la certification bio des producteurs de blé qui ont permis la fabrication d’une baguette de pain par Europe des pains et sa distribution dans les magasin Franprix.

Remonter du consommateur à l’amont de la supply chain

À ce jour, ils sont nombreux dans la filière Meunerie à avoir franchi le pas de l’adoption de la blockchain à des fins de traçabilité pour donner de la transparence aux consommateurs. Et cela, des plus petites ou moyennes structures aux plus grandes.

Axiane Meunerie avait présenté « Savoir Terre », dès le salon de l’agriculture 2020, une farine tracée dans le même esprit. Le 5 mars, Grands Moulins de Paris (GMP) a annoncé que sa farine Francine bio répondait désormais aux critères de cette même traçabilité obtenue grâce aux technologies blockchain. « L’entreprise agroalimentaire qui garantit à son consommateur de la transparence, ce n’est plus un luxe et cela devient un minimum requis », affirme Pierre Garcia, directeur général de GMP.

Cette partie traçabilité répondant à des préoccupations de consommateurs étant désormais quasi acquise, les meuniers regardent comment faire remonter ces concepts vers l’amont de la chaîne de production, avec pragmatisme et sans forcément se fixer un agenda précis. Des projets sont en réflexion et à l’étude, sans qu’il soit encore possible de les détailler. « L’idée est d’atteindre la transparence avec l’ensemble de la filière. Et donc mettre en place la digitalisation de l’amont vers l’aval mais, c’est capital, en répondant aux besoins de l’aval. C’est un cercle vertueux dans une logique de progrès continu », insiste Pierre Garcia.

Ce dernier résume bien, par une simple formule, la place de la blockchain dans le secteur : « Nous avons fait longtemps beaucoup de choses sans le dire, par passion de nos métiers, et cela nous donne de vrais savoir-faire. La blockchain nous permet, aujourd’hui, de le faire savoir ».

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