Aller au contenu principal

Nappes phréatiques : la situation est généralement satisfaisante

Selon le dernier bulletin du BGRM, en janvier, l’intensité de la recharge des nappes phréatiques diminue. La situation reste généralement satisfaisante mais se dégrade légèrement avec 46 % des niveaux au-dessus des normales mensuelles.

nappes phréatiques février 2024
© BRGM

En janvier, l’intensité de la recharge des nappes phréatiques a diminué. La situation reste généralement satisfaisante mais se dégrade légèrement : 39 % des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 15 % sont comparables et 46 % sont au-dessus (respectivement 36 %, 8 % et 56 % en décembre). La situation est plus favorable que celle observée l’année dernière, en janvier 2023, où 60 % des niveaux étaient situés sous les normales. Seules les nappes du Languedoc, du Roussillon et de Corse conservent des niveaux en janvier 2024 plus bas qu’en janvier 2023.

Situation hétérogène des nappes phréatiques

L’état des nappes en janvier 2024 demeure hétérogène, avec des niveaux très bas à très hauts. Les niveaux sont satisfaisants, de modérément hauts à très hauts à l’ouest, du Cotentin à la Haute-Garonne et au nord-est, de l’Artois aux vallées alpines. Les niveaux sont de modérément bas à comparables aux normales mensuelles sur une bande centrale s’étendant de la Normandie à l’Auvergne. Enfin, les niveaux sont moins satisfaisants, de modérément bas à très bas sur le sud-est. Ces situations disparates s’expliquent essentiellement par l’intensité du début de la recharge 2023-2024 et par la réactivité de la nappe aux pluies.

Concernant les nappes réactives et mixtes des deux-tiers nord et du sud-ouest du territoire, les pluies infiltrées depuis mi-octobre ont permis d’améliorer les situations. L’absence de précipitations suffisantes en janvier a eu pour conséquence une dégradation des niveaux. Mais l’état de ces nappes reste satisfaisant, de modérément haut à haut. Les niveaux sont même très hauts sur la nappe mixte de la craie du littoral d'Artois-Picardie. Seules les nappes du centre et du nord du Massif central n’ont pas bénéficié d’une recharge suffisante et leurs niveaux restent proches des normales à modérément bas.

Comparaison de l'état des nappes phréatiques entre le 1er janvier et le 1er février 2024

Nappes inertielles :  les situations évoluent lentement

Concernant les nappes inertielles, les situations évoluent très lentement. Les niveaux sont modérément hauts à modérément bas sur le Bassin parisien, avec des situations plus favorables sur le nord, l’est et ponctuellement sur le littoral. Localement, la situation dans la partie centre-ouest du Bassin parisien reste dégradée avec des niveaux modérément bas à très bas (est de la nappe de la craie normande et ouest de la nappe de la Beauce). A l’est , l’état des nappes inertielles s’améliore lentement depuis l’automne. Les nappes du Sundgau (sud Alsace) et du couloir Saône sont basses. Les nappes du couloir Rhône sont modérément basses à comparables aux normales, mais les situations locales peuvent être hétérogènes. Enfin, des niveaux hauts et très hauts sont enregistrés sur les nappes de la craie de l’Artois et du Plateau picard et sur la nappe de l’Avant-Pays savoyard, suite à un étiage 2023 peu sévère et aux recharges conséquentes de ces dernières semaines. A noter que ces niveaux hauts peuvent contribuer à des épisodes d’inondation.

Situation préoccupante autour de Perpignan

Concernant le sud-est (sud du Massif Central, bordure cévenole, pourtour méditerranéen et Corse), le déficit du début de la recharge 2023-2024 impacte les nappes. Les niveaux sont sous les normales, de modérément bas à très bas. Localement, certains secteurs présentent des niveaux peu favorables : est des Bouches-du-Rhône, plaines du Var, littoral des Alpes-Maritimes, Languedoc et est de la Corse. Les niveaux demeurent très préoccupants sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon.

Prévisions

Les prévisions saisonnières de Météo-France sur les mois de février, mars et avril 2024 privilégient des températures plus élevées sur l’ensemble du territoire. Aucun scénario ne se dégage concernant les précipitations. 

Compte tenu des précipitations observées et annoncées en février 2024, la recharge devrait pouvoir reprendre ou se poursuivre sur une grande partie du territoire. L’état des nappes devrait s’améliorer, rapidement au droit des secteurs bénéficiant d’épisodes de recharge soutenus et abritant des nappes réactives et plus lentement au droit des nappes inertielles ou de secteurs faiblement arrosés. En cas de cumuls pluviométriques importants, de fortes remontées de niveaux pourraient être enregistrées sur les nappes les plus réactives (socle, calcaires karstiques, alluvions). Cependant, en cas de précipitations insuffisantes, la recharge devrait se mettre en pause sur les nappes réactives et les situations pourraient se dégrader plus ou moins rapidement.

Les plus lus

En période de sécheresse irrigation pour favoriser la levée du maïs
Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 22 juillet 2025 sur…

Hugo Baraillé avec une vache
Installation hors cadre familial : « J’ai pris contact avec plus de 20 fermes, avant de m’installer au Gaec l’étable du Mézenc »

Pour s’installer, Hugo Barraillé, 25 ans, n’a pas juste remplacé un associé sortant, mais construit son projet avec son…

La ministre française de l’Agriculture Annie Genevard à l'Assemblée nationale lors de questions au gouvernement le 8 juillet.
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine : quelles sont les mesures prévues par la ministre de l’Agriculture ?

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé, lors de questions au gouvernement le 8 juillet, travailler sur une «…

Tracteur dans une cour de ferme
PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept mesures principales

Issue des mouvements de contestation agricole, la contestée proposition de loi du sénateur Duplomb a été adoptée cette semaine…

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine : le point sur la situation en Savoie et en Haute-Savoie

Au 20 juillet, 32 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine ont été confirmés en Savoie et en Haute-Savoie selon…

Panneaux photovoltaïques au-dessus de cultures.
Agrivoltaïsme : après une sueur froide, les porteurs de projets appellent à la publication rapide de la PPE

Après avoir craint à l’adoption d’un moratoire sur les énergies renouvelables, les acteurs du photovoltaïsme et notamment de l…

Publicité