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Agrocarburant
Droits et prix minima pour le biodiesel argentin

© IADE-Michoko (Pixabay)

Le vote des ministres européens, le 30 janvier, au sujet du biodiesel argentin a débouché sur un compromis : 1,2 Mt de biodiesel argentin (10 % de la production européenne) pourra entrer sur le marché intracommunautaire sans droit de douane, mais à un prix minimum censé ne pas engendrer de distorsions. Tout volume au-delà de cette limite sera affecté par des droits anti-subvention de 30 % environ. L’EBB (European Biodiesel Board) et la Fop (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux) saluent le vote qui reconnaît le bien-fondé de la plainte des industriels européens, mais restent vigilants sur l’application de ce “package”.

« On aurait préféré n’avoir que des droits anti-subvention, sans engagement de prix minimum par les Argentins. Mais nous aurions pu ne rien avoir », déclare Kristell Guizouarn, présidente de l’EBB. Claude Soudé, directeur adjoint de la Fop, se montre déçu par le fait « qu’il est acquis que l’Argentine aura une part du marché européen ». Les deux experts remercient l’action des pouvoirs publics français, qui ont œuvré pour obtenir cet accord.

Des zones d’ombre subsistent, notamment sur les modalités de calcul de ce prix minimum.

Le mode de calcul du prix minimum interroge

« Bruxelles, pour des raisons de confidentialité, ne nous a pas fourni de détails. Nous savons juste que la base de calcul se fera à partir de références argentines, ce qui nous inquiète », alerte Kristell Guizouarn. L’experte explique qu’en théorie, ces prix minima doivent s’élever au niveau des prix européens.

Néanmoins, « des proches du dossier de la Commission européenne indiquent que globalement, ces modalités de calcul
sont favorables aux Argentins. Bruxelles et nous-mêmes seront vigilants sur les effets de leur biodiesel sur le marché communautaire durant les six prochains mois. Si les Argentins ne respectent pas les accords, les droits devraient s’appliquer intégralement. Mais cela pourrait prendre du temps pour le démontrer »
, prévient Kristell Guizouarn.
La présidente rappelle que les Argentins ont proposé ce type d’accord aux États-Unis, qui l’ont refusé.

 

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