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Biocarburants
Craintes sur la compétitivité du colza français

Selon la Direction générale de l’énergie et du climat, le colza français émet plus de gaz à effet de serre que le colza allemand. La Fop redoute une perte de compétitivité.

Attaquée par les importations de biodiesel argentin et indonésien sur le flanc gauche, la filière oléagineuse française fait aussi face à une attaque sur son flanc droit. « Depuis le changement d’unité d’expression des émissions de gaz à effet de serre (GES), la compétitivité du colza hexagonal est potentiellement affectée par rapport à son homologue allemand notamment. Après conversion, il émet plus de GES, alerte Claude Soudé, directeur adjoint de la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop). Les triturateurs allemands se fournissant en graines françaises pourraient aller chercher ailleurs des graines ayant une meilleure efficacité au titre de la réduction des émissions de GES ou alors imposer des réfactions au colza hexagonal. »

 

Changement du mode de comptabilisation en 2015

En 2015, dans le cadre de la révision de la directive européenne relative aux énergies renouvelables, Bruxelles a demandé aux États membres de présenter les émissions de GES pour les matières premières servant à la production de biodiesel en gramme de dioxyde de carbone équivalent par kilogramme de matière sèche de colza produit (g CO2 éq/kg). Jusqu'à présent, elles l’étaient en g CO2 éq par mégajoule (g CO2 éq/MJ). Ces chiffres d’émissions au niveau des matières premières seront ensuite repris dans les calculs des process de transformation.

Au niveau national, c’est la direction générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) qui est chargée de faire la conversion et de transmettre les éléments réglementaires au niveau des unités territoriales statistiques dans l’Hexagone, correspondant à peu près aux anciennes régions françaises. Et les résultats tombent en 2017. Il en ressort que le taux de conversion en g CO2 éq/kg des émissions de GES est plus défavorable pour le colza français que pour son homologue allemand.

« Il ne devait s’agir que d’une simple conversion. Avec l’ancienne méthode de comptabilisation, une région allemande émettait à peu près autant de GES qu’une région française. Ce n’est plus le cas, et nous souhaitons comprendre pourquoi. Nous avons contacté les Pouvoirs publics, mais nous n’avons pas encore eu de réponse », déplore Nicolas Delaye, chargé de missions à Terres Univia.

 

Hausse de la production de colza en Allemagne de 7 %

Cette nouvelle méthode de comptabilisation de GES, déjà appliquée l’an dernier, ne semble pas avoir perturbé les échanges France-Allemagne jusqu’à présent. Mais la raison est essentiellement conjoncturelle. « L’Allemagne a eu une mauvaise récolte de colza en 2017, alors que celle en France a été très bonne. Mais cette année, la donne pourrait changer », explique Claude Soudé de la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux.
L’association des coopératives allemandes (DRV) estime au 17 avril la production de colza nationale pour la campagne 2018/2019 à 4,6 Mt, en hausse de 7 % par rapport à 2017.
Selon FranceAgriMer, 780 000 t de colza français environ sont parties pour l’Allemagne entre juillet 2017 et février 2018, contre 673 000 t lors de la campagne antérieure à même date. Sur l’ensemble de la campagne 2016/2017, les exportations hexagonales outre-Rhin s’élevaient à 1,127 Mt.

 

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