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Les stocks français de céréales s’alourdissent encore selon FranceAgriMer

La consommation de blé tendre de l’amidonnerie a été revue en nette baisse par FranceAgriMer entre novembre et décembre.

© ArtTower-Pixabay

Le bilan français de céréales continue de s’alourdir. Selon FranceAgriMer (FAM), les stocks nationaux de blé tendre de fin de campagne commerciale 2023/2024 sont désormais attendus à 3,219 Mt en décembre 2023, contre 3,063 Mt en novembre 2023. En orges, ils passent de 1,708 Mt à 1,811 Mt sur la même période, et de 1,855 Mt à 1,997 Mt en maïs. En blé dur, les bilans sont presque inchangés. 

La progression mensuelle des stocks prévisionnels hexagonaux s’explique essentiellement par une baisse de la consommation intérieure pour le blé tendre, des exportations pour les orges et par la révision à la hausse de la collecte en maïs.

FAM évoque par ailleurs d'importants volumes détenus de céréales en dépôt, c'est-à-dire détenus par les agriculteurs, signe d'un retard dans leurs ventes à leurs collecteurs par rapport à d'habitude. En termes de chiffre, 36% des volumes seraient encore aux mains des agriculteurs au 1er novembre, contre 25% habituellement en moyenne à cette époque de l'année.

Lire aussi : Marché français des céréales – Des stocks 2023/2024 revus à la hausse par FranceAgriMer

Concernant le bilan blé tendre, FAM a abaissé ses prévisions de consommation de la meunerie et de l’amidonnerie française pour la campagne commerciale 2023/2024 entre novembre et décembre. Elle passe de 2,81 Mt à 2,78 Mt sur la période pour le segment panification, et de 2,6 Mt à 2,4 Mt pour le segment amidonnerie. L’une des raisons est le coût toujours élevé de l'énergie, qui conduit à une certaine rationalisation de l'activité des usines, rapportent les experts de FAM.Cela explique par exemple l’arrêt technique de certains sites/ateliers d’amidonnerie du groupe Roquette, sachant qu'un gros incendie a touché une importante installation de Tereos. De plus, « les amidonniers ont pour habitude de se couvrir sur du long terme, sur une année par exemple. L'an dernier, ils ont acheté cher le blé et le maïs. Cette année, ils font donc plus attention, sachant que les prix ont baissé », commente Adèle Dridi, chargée d'études économiques céréales de FAM, lors d'une conférence de presse le 13 décembre suivant le conseil spécialisé grandes cultures.  Sans les Jeux Olympiques de Paris (JO) 2024, FAM aurait peut-être encore davantage abaissé ses prévisions de consommation de l'industrie.

Lire aussi : Amidonnerie de Mesnil-Saint-Nicaise - Pas encore de date de redémarrage du site de Tereos

La révision à la hausse des perspectives d’exportation vers les pays tiers (10,2 Mt, contre 10,1 Mt précédemment), ne suffit pas à alléger le bilan en blé tendre. Sachant que, si pour le moment, FAM est optimiste quant aux exports français sur pays tiers lors de la seconde partie de campagne commerciale, « le fait d'avoir, semble-t-il, manqué le dernier appel d'offres algérien (du 12 décembre 2023), qui a acquis environ 900 000 t de blé tendre d'origine mer Noire, surtout du russe selon les rumeurs entendues, n'est pas une bonne nouvelle. Heureusement, d'autres débouchés existent », a prévenu Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FAM.

Néanmoins, selon des analystes privés, l'origine française se serait tout de  même fait une place au sein de l'importante acquisition algérienne. De plus, les origines étant optionnelles, d'autres volumes hexagonaux pourraient trouver une place dans les prochaines semaines.

 Notons la progression de la demande prévisionnelle de la nutrition animale de 50 000 t entre novembre et décembre, à 4,55 Mt.  « Les FAB (fabricants d'aliments pour animaux) incorporent davantage de blé tendre, en lieu et place du tourteau de soja, actuellement très onéreux, sachant qu'ils ont besoin de protéine », justifie Adèle Dridi.

En orges, les exportations prévisionnelles vers les pays voisins de l’UE s’effritent mensuellement, passant de 3,298 Mt à 3,123 Mt, compte tenu du manque d’attractivité de la marchandise chez les FAB européens. La concurrence de l'Europe de l'Est (Roumanie notamment) vers la destination espagnole fait rage, et les exports hexagonaux n'y sont pas aussi élevés qu'attendu pour le moment. Le constat est le même pour le Benelux et l'Italie. La progression de la consommation prévue des FAB français de 50 000 t entre novembre et décembre, à 1,15 Mt, permet de limiter l’alourdissement du bilan français, tout comme celle de la malterie de 30 000 t, à 340 000 t. Les experts de FAM s'attendent toujours à ce que les JO dopent la demande en bière et par ricochet en malt.

En maïs, la collecte grimpe mensuellement de 377 000 t, à 10,188 Mt. De plus, la consommation du segment amidonnerie a été abaissée de 100 000 t, à 1,6 Mt, pour les mêmes raisons que le blé tendre. Signalons tout de même la progression de la demande des FAB français du même ordre, à 2,7 M, compte tenu du regain de compétitivité de la graine jaune en formulation. Les exportations sont également relevées, de 90 000 t vers les pays de l’UE, à 3,537 Mt, et de 40 000 t vers les pays tiers, à 400 000 t.

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