Aller au contenu principal

Ruralité
La lutte contre la désertification vétérinaire commencerait à porter ses fruits

Lors d’une récente rencontre avec les organisations professionnelles agricoles et vétérinaires et en présence des représentants des collectivités, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a fait le point sur l’avancée des mesures pour le maintien des vétérinaires dans les territoires ruraux.

Vétérinaire de campagne
Le ministère de l’Agriculture entend lutter contre le manque cruel de vétérinaires dans les campagnes.
© Jean-Marie Nicol

Initiée en 2017, la feuille de route visant à lutter contre la désertification vétérinaire commence à porter ses fruits grâce à différentes initiatives, affirme ce jour Julien Denormandie. Un décret du 3 décembre 2020 a ouvert une nouvelle voie d’accès post bac (recrutement des étudiants de terminale) aux Ecoles nationales vétérinaires. L’objectif est d’assurer une diversification sociale et territoriale des étudiants et de recruter des profils en adéquation avec les besoins de la profession vétérinaire. Jusqu’alors les candidats issus des grandes métropoles étaient surreprésentés. Ce concours post bac répond à la préoccupation de ces jeunes générations, notamment celles issues de milieux moins favorisés, qui hésitent à s’inscrire dans un cursus généraliste de classe préparatoire aux grandes écoles, préférant, dès le bac, s’orienter dans des cursus intégrés conduisant au métier bien identifié de vétérinaire. On recense davantage de boursiers (près de 12 % de boursiers du lycée) et d’élèves issus des lycées agricoles parmi les lauréats, affirme le ministère de l'Agriculture.

Diversité des profils et stages en zone rurale facilités

En 2021, 160 étudiants issus de milieux sociaux et géographiques diversifiés ont pu intégrer les écoles via cette nouvelle voie. Par ailleurs, le dispositif visant à permettre aux étudiants en cinquième année des quatre écoles nationales vétérinaires, de réaliser un stage de 18 semaines dans un même cabinet vétérinaire en zone rurale, montre que 80 % des étudiants prenant part à ce dispositif exercent ensuite en milieu rural. Lors de l’année scolaire 2020-2021, 43 stages tutorés ont été financés par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation avec un budget de 530 000 euros. Ce dispositif  doit être élargi pour 2021-2022 avec 91 dossiers déposés.
 

La télémédecine vétérinaire expérimentée

Grâce à la loi DDADUE du 3 décembre 2020 et à ses textes d’application, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent dorénavant soutenir financièrement les vétérinaires et les étudiants s’engageant à exercer auprès des animaux d’élevage dans certaines zones rurales désignées par l'arrêté du 9 novembre 2021. Un décret du 5 mai 2020 autorise l’expérimentation de la télémédecine vétérinaire sur une durée de 18 mois. Il doit permettre de favoriser le travail des vétérinaires en milieu rural en limitant notamment les temps de déplacement. Pour faire suite à cette expérimentation, une évaluation de l’impact de ce dispositif sur le maillage vétérinaire est en cours de finalisation grâce aux données quantitatives et qualitatives recueillies. Un nouveau décret pourra être pris pour pérenniser le dispositif.

 

Des diagnostics territoriaux

Une démarche a été lancée pour réaliser en 2022 six diagnostics territoriaux via un appel à projets multipartenarial financé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce dispositif destiné aux acteurs locaux va permettre de mettre en place une méthodologie de diagnostic territorial et d’identifier des outils opérationnels de lutte contre la désertification adaptés à la situation de chaque territoire. Quant aux travaux du portail informatique Calypso accessible aux vétérinaires, destiné à répondre aux obligations de cession des antibiotiques, et à faciliter le travail des vétérinaires sur le terrain et les échanges de données avec l’Etat, ils se sont poursuivis. Ce projet est financé par les ministères de l’Agriculture et de la Fonction publique pour la première version du dispositif qui sera effective courant 2023 et bénéficie de crédits à hauteur de 4,5 millions d’euros.

Pour en savoir plus : https://agriculture.gouv.fr/file/veterinaires-en-territoire-rural

Les plus lus

Eleveurs regardant leur troupeau de vaches allaitantes.
« Contrairement aux idées reçues, qu’ils soient issus ou non issus du milieu agricole les nouveaux installés se ressemblent beaucoup »

Les projets d’installation des non issus du milieu agricole ressemblent bien plus qu’on le croit aux projets des actifs issus…

Moissonneuse-batteuse New-Holland CR dans un champ d'orge
Moisson 2025 : c’est parti pour la nouvelle récolte des céréales !

Le top départ de la moisson 2025 vient d’être donné, en commençant sans surprises par la récolte d’orges d’hiver en Nouvelle-…

Hugo Clément discuant avec une éleveuse dans une prairie devant une haie.
Hugo Clément vise la production de maïs française dans Sur le front : comment la filière contre-attaque et dénonce une émission à charge

L’émission sur le Front consacrée à la filière française de maïs et présentée par Hugo Clément le 16 juin suscite de vives…

 troupeau en arrière plan derrière un champ de maïs
Des aides PAC 2024 revues à la hausse : quelles sont les aides concernées et quels sont les nouveaux montants ?

Plusieurs arrêtés parus au journal officiel du 13 juin réévaluent à la hausse des aides PAC découplées, couplées végétales et…

Champ de noisetiers à Cancon, capitale de la noisette.
Interdiction de l’acétamipride : le Conseil d’État rejette un recours de Phyteis

Le Conseil d’État a rejeté, dans une décision rendue publique le 5 juin, la demande du syndicat Phyteis d’annuler un décret de…

Parcelles agricoles et prairies dans la Somme
Comment l’Académie de l’agriculture propose de revoir la gouvernance du foncier agricole et le statut du fermage ?

Estimant la gouvernance foncière agricole obsolète et le statut du fermage inadapté, un rapport de l’Académie de l’agriculture…

Publicité