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La chèvre poitevine prend ses quartiers à Poitiers

Le temps d’un week-end, la chèvre poitevine était la star de Poitiers, soutenue par les élus locaux, et caressée par de nombreux badauds. L’occasion pour des éleveurs passionnés de défendre cette race emblématique de la région.

Une vingtaine d'animaux ont parcouru les rues de Poitiers pour une transhumance urbaine lors de la fête de la chèvre poitevine fin septembre.
Une vingtaine d'animaux ont parcouru les rues de Poitiers pour une transhumance urbaine lors de la fête de la chèvre poitevine fin septembre.
© J. Jost

Forte de 182 adhérents, dont 105 éleveurs professionnels, l’Association pour la défense et le développement de la chèvre poitevine (ADDCP) a fait le bonheur de nombreux Pictaviens, en organisant les 24 et 25 septembre derniers un événement festif en plein cœur de Poitiers pour ses 35 ans. Plusieurs centaines de visiteurs ont pu suivre une mini-transhumance d’une vingtaine de chèvres à travers les rues de la ville ou déambuler entre les stands des races locales et de la biodiversité sur l’îlot Tison, au bord du Clain. « Chaque année, nous avons entre six et huit installations de nouveaux éleveurs en race Poitevine sur toute la France, indique Léopold Denonfoux, l’animateur de l’ADDCP. Ce chiffre reste stable, avec en parallèle trois à quatre départs en retraite ou arrêts d’activité. »

Approchant désormais les 5 000 têtes, le troupeau national de chèvres poitevines se répartit entre des élevages professionnels (une soixantaine d’animaux en moyenne) à 70 % bio, pour la production de fromages fermiers, et des élevages amateurs. « Dans les troupeaux suivis par le contrôle laitier, nous sommes à 550 l/chèvre, à 31 g/kg de TP et 34 g/kg de TB, avec de grandes disparités, reconnaît l’animateur. Les élevages amateurs sont très importants dans la sauvegarde de génétiques moins diffusées au sein du cheptel professionnel. »

Une marque propre et bientôt une AOP ?

Parmi les actions et projets soutenus par l’ADDCP : l’accompagnement à la conception du cheptel de départ pour l’installation de nouveaux éleveurs, le suivi du cheptel national via le pointage d’animaux, ou encore la participation à des projets scientifiques en lien avec Capgènes et les huit autres races caprines à petits effectifs. « Nous participons par exemple au projet Ragemo, porté par l’Idele, dont le but est d’utiliser le génotypage comme outil de suivi de la variabilité génétique de nos races caprines. Au conseil d’administration de Capgènes, nous représentons les races à petits effectifs. Nous souhaitons également lancer un projet sur l’analyse fine du lait pour mieux comprendre le goût particulier des produits issus de poitevines. »

L’association a créé depuis quelques années sa propre marque pour valoriser des fromages lactiques, et des tomes et yaourts depuis 2022. Elle repose sur une charte incluant quatre mois de pâturage au minimum, le respect de la saisonnalité ou encore emploi de petit-lait en ensemencement. Le nouveau cahier des charges du projet d’AOP Mothais sur feuille qui pourrait lui apporter davantage de notoriété. « La mention "Mothais sur feuille, au lait de chèvres poitevines" pourrait réellement redonner des lettres de noblesse à cette race dans son bassin d’origine », termine Léopold Denonfoux.

Philippe Massé, vice-président de l’Association de défense et de développement de la chèvre poitevine

Plus de 3 000 personnes touchées

 

 
Philippe Massé, vice-président de l'Association de défense et de développement de la chèvre poitevine.
Philippe Massé, vice-président de l'Association de défense et de développement de la chèvre poitevine. © J. Jost
« Nous sommes très heureux d’avoir organisé l’anniversaire de l’Association pour la défense et le développement de la chèvre poitevine à Poitiers. Depuis le début de l’été, nous sommes allés à la rencontre de différents publics : des écoles, des Ehpad et, enfin, les Pictaviens.

 

Le succès a été au rendez-vous avec 3 000 personnes sur le site et des spectateurs intéressés tout au long des deux kilomètres de transhumance à travers la ville. Nous avons sensibilisé citoyens et élus sur notre chèvre, nos façons de produire. Parmi les nombreuses questions, les plus fréquentes ont porté sur le pâturage et le nombre de chèvres nécessaires pour faire vivre une famille. »

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